Projet de loi n° 101 - Une attaque contre la protection des professionnelles en soins, dénonce la FIQ
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Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec - FIQ30 avr, 2025, 09:28 ET
QUÉBEC, le 30 avril 2025 /CNW/ - La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec-FIQ déplore que le projet de loi n° 101, Loi visant l'amélioration de certaines lois du travail, s'attaque aux mécanismes de prévention en santé et sécurité du travail, particulièrement dans les secteurs de la santé et de l'éducation, à forte majorité féminine.
La FIQ demande au gouvernement de retirer les dispositions nuisibles du projet de loi n° 101, d'assurer des mécanismes de prévention dignes de ce nom pour toutes les travailleuses, y compris celles du réseau public. « On ne peut pas réformer le droit du travail sans penser à celles qui tiennent le réseau de la santé à bout de bras. Le gouvernement a la responsabilité de s'assurer que ces changements viennent renforcer - et non affaiblir - les protections pour ces travailleuses indispensables », observe Isabelle Groulx, vice-présidente de la FIQ.
En s'exemptant lui-même des obligations de prévention qu'il impose aux autres employeurs, le gouvernement renie des engagements attendus depuis plus de 40 ans et adoptés il y a à peine quatre ans, concernant des mécanismes qui ont pourtant fait leurs preuves dans les secteurs visés par la loi depuis les années 1980. Cette décision est d'autant plus inacceptable que le nombre de lésions professionnelles demeure élevé dans les réseaux de la santé et de l'éducation.
En 2023, le secteur des soins de santé et de l'assistance sociale représentait 33,6 % de l'ensemble des lésions professionnelles indemnisées au Québec, bien qu'il ne compte que pour 13,6 % de l'emploi total. En 2022, les coûts liés à l'indemnisation de ces lésions s'élevaient à 244,8 M$. Majoritairement composé de femmes, ce secteur révèle un déséquilibre préoccupant, reflet de conditions de travail exigeantes et d'une forte exposition aux risques professionnels, tels que les coups au visage, les commentaires déplacés et les menaces de mort.
« En enlevant des pouvoirs aux comités de santé et sécurité, en tassant les représentants des travailleuses et en laissant toute la place aux employeurs, le gouvernement met sérieusement en danger la santé des professionnelles en soins et empire encore des inégalités qu'on dénonce depuis des années », affirme Mme Groulx.
Le projet de loi prévoit que les règles de prévention ne seront pas appliquées de la même façon dans les réseaux de la santé et de l'éducation, pourtant composés majoritairement de femmes. Le gouvernement conserve le pouvoir de décider quand et comment ces mesures seront mises en œuvre. « Ce choix remet en cause l'universalité et l'efficacité des mécanismes de prévention dans le secteur de la santé. La FIQ entend déposer un mémoire afin de démontrer au ministre les impacts de son projet de loi, alors qu'il y a urgence d'agir », conclut la vice-présidente.
À propos de la FIQ
La FIQ compte plus de 80 000 membres, infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et perfusionnistes cliniques œuvrant dans les établissements de santé aux quatre coins du Québec. Elle est une organisation féministe, composée à près de 90 % de femmes, vouée à la défense de ses membres, mais également à celle des patient-e-s et du réseau public de santé.
SOURCE Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec - FIQ

Renseignements : Philippe Desjardins, conseiller aux communications, Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec-FIQ, Cellulaire : 581 995-0762, [email protected]
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