Projet de loi no 38 : infrastructures et Caisse de dépôt et placement du Québec - Un autre joueur dans les transports : est-ce nécessaire?
MONTRÉAL, le 18 mars 2015 /CNW Telbec/ - La Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) voit avec inquiétude le projet appelé CDPQ Infra contenu dans le projet de loi no 38 déposé ce matin par le ministre des Finances, Carlos Leitão. « Nous nous posons des questions sur la nécessité de créer un autre joueur dans le monde des transports, sur le nouveau rôle de gestionnaire d'infrastructures qui semble être réservé à la CDPQ et de façon générale sur l'esprit de cette démarche. Ce sont des questionnements légitimes et nous souhaitons être invités à la commission parlementaire qui étudiera ce projet, » réagit le président de la FTQ, Daniel Boyer.
La solution est-elle d'ajouter un énième joueur?
En effet, le projet de loi no 38 semble créer un autre joueur institutionnel dans le dossier du transport collectif : est-ce la bonne solution? Dans le cas précis de la grande région de la métropole, l'AMT, dont la mission de coordination régionale est difficile mais nécessaire, serait mise de côté dans le processus décisionnel prévu par ce projet de loi. « L'AMT est à cheval entre les élus municipaux et les agences de transport et, à ce titre, son rôle est ingrat et difficile, mais il faut bien que quelqu'un gère les enjeux d'intermodalité, d'intégration et de tarification. Nous, on se questionne : est-ce que le fait d'ajouter un autre joueur dans ce qui ressemble déjà à un panier de crabes est la bonne solution? », se demande Daniel Boyer.
La Caisse : investisseur ou gestionnaire?
La FTQ se questionne également sur le rôle de gestionnaire d'infrastructures qui serait conféré à cette nouvelle branche de la Caisse de dépôt et placement. « Le rôle de la Caisse est celui de l'investisseur. Or, ce projet de loi lui confère un rôle de gestionnaire de projet et de gestionnaire d'infrastructures de transports. Quelle est la logique de cette décision? Nous aimerions en être informés, car nous avons affaire à un changement d'orientation important. Il faut éclaircir ce point, car on ne peut pas prendre à la légère la possibilité que la Caisse s'engage par la suite dans des projets d'investissements publics d'une autre nature, par exemple des ponts ou des hôpitaux. Or, le problème de fond est la question du profit. La CDPQ a comme objectif de faire des rendements, mais une infrastructure publique de transport collectif n'a pas pour but de faire des profits », analyse le président de la FTQ.
La FTQ, la plus grande centrale syndicale au Québec, représente plus de 600 000 travailleurs et travailleuses.
SOURCE FTQ
Atïm León, 514 891-2846
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