Projet de loi no 60 - Charte affirmant les valeurs de laïcité et de neutralité religieuse de l'état ainsi que d'égalité entre les femmes et les hommes et encadrant les demandes d'accommodement - Les médecins résidents disent non à l'interdiction du port des signes religieux dans le réseau de la santé

MONTRÉAL, le 12 févr. 2014 /CNW Telbec/ - « Les médecins résidents s'opposent à l'interdiction du port de signes religieux dans le réseau de la santé proposée par le législateur dans le projet de loi n^o 60. L'article 5 du projet de loi suggère la mise en place d'une mesure qui ne répond pas à un réel problème et qui constitue une limitation à un droit fondamental qui n'est aucunement justifiée».

C'est en ces termes que le président de la Fédération des médecins résidents du Québec, le docteur Joseph Dahine, a exprimé la position de l'organisme qui représente 3 600 médecins en formation postdoctorale dans les quatre facultés de médecine des universités de Montréal, McGill, Laval et Sherbrooke, lors de son audition en commission parlementaire aujourd'hui.

Une mesure discriminatoire
« L'adoption de l'article 5 du projet de loi n^o 60, qui constitue une mesure phare de la Charte affirmant les valeurs de laïcité et de neutralité religieuse de l'état ainsi que d'égalité entre les femmes et les hommes et encadrant les demandes d'accommodement, serait discriminatoire envers ceux dont le port de signes religieux constitue un élément important de l'exercice de leur liberté religieuse », a-t-il poursuivi. Selon le président de la FMRQ, cet article risque également de limiter l'accès à une formation en médecine à un certain nombre de Québécois.

À cet égard, le Dr Dahine souligne que « certains médecins résidents ont déjà clairement signifié qu'ils pourraient devoir quitter les facultés de médecine québécoises pour poursuivre leur formation ailleurs, si une telle mesure devait entrer en vigueur, pour pouvoir continuer de vivre et travailler selon leurs convictions religieuses ». Ce dernier soutient toutefois qu'en toutes circonstances, les professionnels de la santé doivent dispenser leurs soins à visage découvert. Durant leur formation, les médecins résidents dispensent des soins à la population dans divers établissements de santé, partout au Québec. Une consultation effectuée auprès d'eux dans les derniers mois a confirmé que le port des signes religieux par des collègues ne constitue aucunement un problème pour eux et n'a aucun impact sur la qualité des soins qu'ils dispensent.

Oui à un État laïque, Non aux restrictions religieuses pour les individus
Le docteur Dahine soutient que la Fédération des médecins résidents du Québec est en accord avec les principes d'un État laïque, ainsi qu'avec l'existence d'une claire séparation entre les religions organisées et l'État. « Mais, d'insister le président de la FMRQ, c'est cette même neutralité religieuse qui nous semble remise en cause aujourd'hui par la proposition d'une interdiction du port de signes religieux, une mesure qui, dans les faits, ne toucherait que les confessions religieuses qui font du port d'un tel signe un élément important de l'exercice de leur liberté d'expression de leur foi. Selon nous, le gouvernement du Québec doit retirer les restrictions discriminatoires contenues à l'article 5 de son projet de loi et les autres dispositions en lien avec la restriction du port de signes religieux ».

La Fédération des médecins résidents du Québec
La Fédération des médecins résidents du Québec regroupe les quatre associations de médecins résidents des facultés de médecine de Montréal, McGill, Sherbrooke et Laval à Québec. Elle compte quelque 3 600 membres, dont le quart se destine à une pratique en médecine familiale. Les autres poursuivent une formation dans l'une des 53 autres spécialités reconnues au Québec. De ce nombre, 40 % sont des hommes et 60 %, des femmes. La durée de la formation postdoctorale en médecine familiale est de deux ans; celle des médecins spécialistes varie de cinq à six ans, selon la spécialité choisie.

SOURCE : Fédération des médecins résidents du Québec

Dr Joseph Dahine, président
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