Projet de loi sur l'organisation et la gouvernance des commissions scolaires - Un projet de loi qui n'ajoute rien à la réussite des élèves
QUÉBEC, le 4 déc. 2015 /CNW Telbec/ - Le dépôt du projet de loi sur l'organisation et la gouvernance des commissions scolaires aujourd'hui à l'Assemblée nationale du Québec, par le ministre Blais, à sa première lecture n'ajoute rien à la réussite des élèves. « Alors que le réseau est, depuis cinq ans, dans des choix déchirants en raison des compressions d'un milliard $, le ministre dépose aujourd'hui un projet de loi qui, essentiellement, brasse les structures, sans pour autant favoriser davantage la réussite des élèves » a déclaré la présidente de la Fédération des commissions scolaires du Québec (FCSQ), madame Josée Bouchard.
Il aura fallu un an et deux ministres pour connaître les intentions gouvernementales en matière d'Éducation au Québec : « Le ministre Blais a soutenu que ce projet de loi présentait sa vision de l'Éducation, c'est une grande déception aujourd'hui, d'autant que la quasi-totalité des modifications proposées par ce dernier pourraient se réaliser avec la gouvernance actuelle. »
Pour des consultations générales en commission parlementaire
La FCSQ souhaite que les consultations parlementaires normalement prévues en janvier soient ouvertes à toute la population, considérant les enjeux entourant la démocratie scolaire. Pour Josée Bouchard, l'Assemblée nationale ne peut envisager mettre fin à une démocratie bien vivante, enracinée dans l'histoire au même titre que la démocratie municipale, sans un débat de société large : « Le ministre dit avoir pris sa décision sur la base de consultations individuelles, on respecte son choix, mais il nous apparaît aujourd'hui que l'ensemble de la société civile doit participer au débat et le cadre de l'Assemblée Nationale est tout à fait approprié en ce sens. » d'ajouter la présidente.
Une perte particulière pour les régions du Québec et les milieux défavorisés
Les élus scolaires actuels sont la voix directe de la population en matière d'éducation et, à ce titre, ont le souci de répartir les ressources de façon équitable partout sur le territoire québécois tout en répondant aux besoins du milieu. Enlever cette voix démocratique suscite plus de questions que de réponses : « Les élus scolaires actuels sont branchés sur leur milieu et redevables de leur choix directement à la population, ils jouent, en autres choses, un rôle de contrepoids aux décisions centralisées du ministère de l'Éducation. Sans eux, comment assurer des choix qui répondent réellement aux besoins du milieu, notamment en faveur des petites écoles et au déploiement de l'offre scolaire sur de vastes territoires? », d'ajouter Josée Bouchard.
Faible taux de votation : des solutions possibles
De l'aveu du ministre, sa volonté de remplacer les élus scolaires actuels par divers représentants, est une conséquence du faible taux de votation aux élections scolaires. La FCSQ souhaiterait qu'au contraire de cette proposition, le ministre Blais mette en place des élections scolaires et municipales simultanées en 2017. Cette formule est appliquée avec succès ailleurs au Canada avec des résultats probants. « On se réjouit de la performance du réseau public, ici et ailleurs dans le monde, la gouvernance actuelle est aussi un facteur tangible de ce succès. En tenant des élections scolaires-municipales en 2017, on demande au ministre d'accepter une solution qui rallie la majorité de la population québécoise. »
Pour la présidente de la FCSQ, le projet de loi inquiète également pour le signal que le gouvernement du Québec envoie aux autres provinces et territoires canadiens en éliminant le rôle des élus scolaires de la gestion de leurs propres institutions démocratiques.
La FCSQ prendra le temps d'analyser en détail le projet de loi qui vient d'être rendu public, consulter ses instances et se préparer en vue de la commission parlementaire.
La Fédération des commissions scolaires du Québec regroupe la vaste majorité des commissions scolaires francophones du Québec ainsi que la Commission scolaire du Littoral. Les commissions scolaires sont des gouvernements locaux qui veillent à la réussite scolaire de plus d'un million d'élèves en assurant des services éducatifs au primaire, au secondaire, en formation professionnelle et à l'éducation des adultes. Elles offrent aussi des services efficaces et essentiels, notamment en matière de ressources humaines et de ressources matérielles et financières. De plus, les commissions scolaires ont la responsabilité de répartir équitablement les ressources entre leurs établissements et de rendre accessible, en tout temps, un transport scolaire sécuritaire.
SOURCE Fédération des commissions scolaires du Québec (FCSQ)
Caroline Lemieux, Attachée de presse, Fédération des commissions scolaires du Québec, Tél. : 418 651-3220, Cell. : 418 570-9716, [email protected], Twitter : @fcsq
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