Projet de Mine Arnaud à Sept-Îles - Chronique d'une Gaspésia annoncée?
MONTRÉAL, le 17 déc. 2014 /CNW Telbec/ - Le député de Québec solidaire Amir Khadir et le porte-parole de Québec solidaire Andrés Fontecilla ont rencontré aujourd'hui le président d'Investissement Québec, Yves Lafrance, ainsi que le président de Mine Arnaud et vice-président d'Investissement Québec, Luc Séguin, pour leur faire part des préoccupations de Québec solidaire à propos du projet controversé de la Mine Arnaud à Sept-Îles. « Nous voulions savoir quelles nouvelles informations détient Investissement Québec pour vouloir financer à tout prix ce projet qui a été jugé non rentable et non acceptable par le BAPE plus tôt cette année. Nous jugions qu'il était inacceptable de prolonger le silence observé par Mine Arnaud et Investissement Québec depuis le rejet du projet par le BAPE», déclare M. Fontecilla.
La transparence brille par son absence
En février, le BAPE a considéré le projet de Mine Arnaud non recevable pour des raisons de santé, de sécurité, d'environnement et de risque économique assumés par le public. Depuis ce temps, Mine Arnaud n'a transmis aucune information sur comment elle comptait répondre aux préoccupations du BAPE et aux citoyen.nes de la Côte-Nord. « Le gouvernement du Québec doit se prononcer de façon imminente sur le projet. Or, les citoyen.nes de la Côte-Nord n'ont aucune information sur les mesures correctrices que Mine Arnaud a présenté au gouvernement afin de répondre aux diverses préoccupations soulevées. À cette question, les dirigeants d'Investissement Québec ont été fermes : les informations ne seront pas rendues publiques, à moins d'un décret gouvernemental autorisant le projet. Ce qui est fort dommage vu le niveau de controverse autour du projet », enchaîne M. Khadir, responsable du dossier des mines pour Québec solidaire à l'Assemblée nationale.
« Investissement Québec est le bras économique du gouvernement. L'argent investi dans la Mine Arnaud tournera autour de plusieurs millions de dollars, si ce n'est pas quelques centaines. Alors qu'on parle d'un investissement substantiel de fonds publics. Comme le BAPE, les dirigeants d'Investissement Québec sont loin de nous avoir convaincus que la Mine Arnaud sera rentable pour la Côte-Nord. Il est problématique que nous n'en sachions pas davantage quand on projette d'investir autant d'argent des contribuables dans un projet dont l'acceptabilité sociale est questionnée. Car si on se fie au BAPE, le projet Mine Arnaud pourrait être la chronique d'une Gaspésia annoncée, qui fut un échec retentissant. La Côte-Nord n'a pas besoin de cela », met en garde le porte-parole de Québec solidaire.
Un Fonds régional de diversification économique
Comme d'autres régions, l'activité économique de la Côte-Nord dépend principalement de l'exploitation et de la transformation de ses ressources naturelles. Plusieurs municipalités sont tributaires d'une seule industrie, et parfois même d'une seule entreprise. Québec solidaire considère qu'il faut écouter la voix des régions minières qui demandent à ce que Québec les appuie dans la diversification de leur économie. Québec solidaire est bien sûr sensible au fait qu'on ne peut s'attendre à voir les gens opter pour la diversification économique si cela implique laisser tomber la perspective d'emplois très payants dans le secteur des mines pour des emplois moins bien rémunérés dans les secteurs visés pour une transition économique. « Car il vrai que la plupart de ces secteurs, même le secteur public, n'offrent pas des salaires et des conditions suffisamment attrayants pour contrer le mirage des mégas-projets. Mais nous avons rappelé aux dirigeants d'Investissement Québec la nécessité de penser à long terme. En dépit des forts salaires, les mégas-projets miniers n'offrent malheureusement pas des emplois durables, ni en très grand nombre, si on compare cela avec tout l'argent investi. Et c'est là le grand drame de ces projets : des mirages à court terme, et à faible rendement pour la société et l'économie régionale. De plus, rappelons que cette année, toutes les redevances minières iront au Fonds des générations, qui sert à payer la dette du Québec. Alors qu'en ce moment, les régions paient le gros prix de l'austérité », déplore M. Khadir.
M. Fontecilla a donc présenté à la direction d'Investissement Québec une stratégie alternative en matière de diversification économique. « Nous comptons mettre en place un fonds de diversification économique régional de 200 millions de dollars sur la Côte-Nord. Pour concrétiser cela, nous croyons que par exemple, Investissement Québec pourrait investir davantage dans d'autres secteurs. Nous croyons aussi que le gouvernement du Québec devrait soutenir ces secteurs, tels que les services, la forêt, l'agriculture, le récréotourisme, les emplois en économie sociale, etc., par des programmes de subvention salariale qui pourraient accompagner les mesures de transition économique en rendant ces emplois plus attrayants ». Financé par les redevances minières, le fonds de diversification économique régional répondrait à de nombreux besoins exprimés afin de diminuer la dépendance des communautés face aux mégas-projets. « Le marché des ressources naturelles fluctue sans cesse. Et les mégas-projets comme celui de Mine Arnaud condamnent les régions à dépendre d'une seule activité économique. Il existe tant de projets innovateurs sur la Côte-Nord, des projets qui n'attendent qu'un appui des pouvoirs publics. Ce fonds permettrait aux Nords-Côtier.es de faire leurs propres choix, de prendre soin de tous les autres secteurs économiques », termine M. Khadir.
SOURCE : Aile parlementaire de Québec solidaire
Eve-Marie Lacasse, coordonnatrice des communications, 514-625-7431 ou [email protected]
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