Projet Montréal dénonce la vente du studio Ernest-Cormier et sa transformation en résidence privée

MONTRÉAL, le 21 déc. 2016 /CNW Telbec/ - Projet Montréal est stupéfait de la décision de la Société québécoise des infrastructures (SQI) de vendre le studio Ernest-Cormier à un particulier qui en a fait sa résidence principale. « Le studio Ernest-Cormier est un bâtiment montréalais d'une grande importance qui aurait dû demeurer dans le domaine public. En vendant le studio à un particulier et en soutenant qu'il est dans son droit de transformer l'endroit en résidence privée, la SQI a ignoré la volonté pourtant clairement exprimée par de nombreuses instances d'en maintenir l'accès public », a dénoncé Anne-Marie Sigouin, porte-parole de Projet Montréal en matière de patrimoine.

Le studio Ernest-Cormier a été construit en 1921 pour servir d'atelier au grand architecte montréalais Ernest Cormier, à qui l'on doit une interprétation locale de plusieurs courants du modernisme. Situé sur la rue Saint-Urbain, à l'angle de la rue Milton, le studio se trouve dans un secteur du centre-ville qui rassemble plusieurs édifices institutionnels de grande valeur : l'ancienne École des Beaux-Arts de Montréal, l'Office québécois de la langue française, la maison William-Notman et son aire de protection, la Société Saint-Jean-Baptiste ainsi que le complexe des sciences Pierre-Dansereau de l'UQAM. « Le studio Ernest-Cormier se trouve au cœur d'un prestigieux quartier culturel. Comment la SQI a-t-elle pu croire qu'une résidence privée s'intègrerait bien dans un tel milieu? Comment la SQI a-t-elle pu ignorer l'intérêt patrimonial et culturel du studio et accepter qu'il soit privatisé alors que la communauté s'était rassemblée autour de l'idée d'en faire un lieu de diffusion culturelle ouvert à tous? », a demandé Anne-Marie Sigouin.

Rappelons que le studio Ernest-Cormier a été classé immeuble patrimonial par le ministère de la Culture et des Communications cet automne. Cela signifie que tant son extérieur que son intérieur, qui serait en excellente condition et aurait conservé les lignes épurées que son concepteur lui avait données, sont protégés. « Le Plateau-Mont-Royal est entièrement responsable des décisions urbanistiques qui touchent son territoire. Nous avons clairement indiqué au ministère et à la SQI que nous allions exiger la préservation de l'usage institutionnel du studio et de son terrain et que tout projet particulier qui dérogerait à cet usage serait refusé. Nous nous désolons de constater que notre directive a été sciemment ignorée », a expliqué Christine Gosselin, conseillère de Jeanne-Mance.

Les élus du Plateau-Mont-Royal avaient encouragé la Ville de Montréal à acquérir le studio Ernest-Cormier et son terrain afin d'en faire, en partenariat avec l'arrondissement, un équipement culturel municipal voué à faire connaître les nombreux courants artistiques qui se rencontrent dans l'œuvre d'Ernest Cormier. La SQI a plutôt choisi de vendre le studio Ernest-Cormier au plus offrant pour une somme de 954 000$, en signifiant dans l'acte de vente que le nouveau propriétaire avait le droit de l'habiter. Celui-ci l'occupe d'ailleurs déjà. « Les Montréalais veulent comprendre et préserver leur héritage architectural. La transformation de ce lieu emblématique aurait pu servir de centre d'interprétation et de lieu d'exposition. De plus, le terrain où Ernest Cormier avait aménagé des jardins en harmonie avec le design novateur de son atelier ne demande qu'à être aménagé en petit parc urbain. C'est une occasion ratée que l'on regrettera longtemps », a conclu Christine Gosselin.

Encore aujourd'hui, le studio Ernest-Cormier est zoné institutionnel. L'arrondissement du Plateau-Mont-Royal entend faire respecter cet usage.

SOURCE Ville de Montréal - Opposition officielle à l'Hôtel de Ville de Montréal

Marie-Eve Gagnon, Directrice de cabinet, Opposition officielle à la Ville de Montréal, 514 872-0247 / 514 516-3120, [email protected]

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