Projet Montréal dénonce le projet de commandite des lignes de métro de la STM
MONTRÉAL, le 18 nov. /CNW Telbec/ - Le chef de Projet Montréal, Richard Bergeron, et le conseiller du Mile End, Alex Norris, ont dénoncé le projet de la Société de Transport de Montréal de vendre l'identité des lignes du métro à des commanditaires. « La STM fait fausse route en cherchant à vendre l'âme du métro. La publicité a déjà fait assez de ravages dans le métro, on a complètement défiguré certaines stations avec une surabondance de panneaux publicitaires. En proposant la commandite des lignes de métro, la STM atteint de nouveaux sommets dans la commercialisation de l'espace public », s'est indigné Richard Bergeron.
Armés d'une carte illustrant ce que pourrait être un réseau de métro commandité, les élus de Projet Montréal ont tourné l'idée en dérision. On peut ainsi voir sur cette carte la « ligne Vidéotron », la « ligne Bell » et même la « ligne rouge Rogers » - la STM ayant dans ce scénario fictif sacrifié la couleur de la ligne orange pour satisfaire aux exigences de l'annonceur. « Le message que lance la STM, c'est qu'il n'y a plus rien de sacré. Que n'importe quelle entreprise qui en a les moyens peut s'approprier ces infrastructures entièrement construites grâce à des investissements publics, notre héritage collectif. La STM veut privatiser le domaine public, c'est inacceptable », a soutenu Alex Norris, conseiller du Mile End.
Les revenus publicitaires ne représentent que 1,33 % des revenus totaux de la STM en ce moment et l'ajout de commandites ne pourrait pas faire grimper sensiblement ce pourcentage. Les Montréalais, par contre, paient 77 % de la note, à titre d'usagers et de contribuables. « À ce prix, peut-on se garder un minimum de dignité, a demandé le chef de Projet Montréal. On devrait mieux les respecter et cesser de saccager le patrimoine montréalais pour des revenus dérisoires. »
Les profits vont à qui?
Les revenus de publicité et de commandites reçus par la STM n'ont totalisé que 13,6 M $ en 2009. « Il s'agit de revenus dérisoires par rapport à la prolifération des publicités dans nos autobus, dans nos stations et dans nos voitures de métro, a souligné Alex Norris. Nous croyons que cette somme ne représente qu'une portion infime des revenus publicitaires totaux, dont la majeure partie revient à la société en commandite Transgesco. »
La structure des organismes qui gèrent l'affichage commercial dans le métro est extrêmement complexe et opaque. Créée en 2004 par la STM, Transgesco est une entité complètement indépendante qui permet à la STM de faire des partenariats d'affaires sans avoir de comptes à rendre aux élus. Transgesco s'est associée à Gestion Beaurival pour fonder la société en commandite Métrocom dont l'objectif est d'assurer la gestion, la location et le développement des aires commerciales du métro.
« On a créé Transgesco pour éviter les processus d'appel d'offres et pour mettre ces opérations à l'abri du regard public, a expliqué Richard Bergeron. Les profits sont partagés par une constellation d'entreprises qui n'ont de compte à rendre qu'à leurs propriétaires. Si jamais la STM allait de l'avant avec l'idée délirante de faire commanditer ses lignes de métro, la majeure partie des profits ne trouverait jamais le chemin du trésor public. »
Projet Montréal a saisi l'occasion pour demander une fois de plus à la STM d'ouvrir les livres de Transgesco et de rendre ses états financiers publics.
Pour voir la carte illustrant ce que pourrait être un réseau de métro commandité :
http://www.projetmontreal.org/files/documents/2010_11_18_projetmontreal_document_1290094260_fr.pdf
Renseignements:
Catherine Maurice
Attachée de presse de la 2e opposition
[email protected]
(514) 601-5542
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