Le personnel interrogé apprécie l'aide aux élèves, autant pour ceux qui sont en difficulté que ceux qui ne le sont pas. Il reconnait l'apport positif aux apprentissages et aux comportements. « Les enseignantes et enseignants peuvent donner des explications plus détaillées à un enfant, pendant que l'autre personne peut rappeler des consignes simples », indique Josée Scalabrini, présidente de la FSE-CSQ. « Lorsqu'un enfant devient plus dissipé ou démontre une attitude moins appropriée, la personne qui joue le rôle d'aide à la classe peut intervenir plus rapidement, avant que l'élève se désorganise », ajoute Éric Pronovost, président de la FPSS-CSQ.
Les cinq tâches les plus fréquemment effectuées
La FSE-CSQ et la FPSS-CSQ conviennent que les tâches réalisées par les personnes qui jouent le rôle d'aide à la classe répondent aux besoins et respectent les frontières d'exercices de chacune des classes d'emplois. Les données préliminaires du CRIRES sur le projet pilote d'aide à la classe démontrent que les tâches réalisées les plus fréquemment, sont :
- Circuler en classe pour répondre à des questions générales et engager les élèves dans les activités proposées par l'enseignante ou l'enseignant;
- Accueillir les élèves lors des transitions et voir à leur bon déroulement;
- Réaliser différentes tâches au sein de la classe (ex. : décorer, plastifier des documents, préparer ou ranger du matériel, faire les sacs d'école, etc.);
- Soutenir les élèves qui utilisent des outils d'aide à l'apprentissage;
- Régler des différents entre élèves.
Les responsables syndicaux de ces deux fédérations tiennent à préciser que cet ajout de ressource ne doit pas se substituer aux services en adaptation scolaire.
Aide à la classe au primaire : des services qui doivent rester complémentaires
Éric Pronovost, président de la FPSS-CSQ, précise qu' « il est important de distinguer les services en adaptation scolaire de ceux de l'aide à la classe, ils ne sont pas concurrents, ils sont complémentaires. Si un élève a déjà les services d'une technicienne ou d'un technicien en éducation spécialisée (TES), d'une technicienne ou d'un technicien en travail social (TTS) ou d'une préposée ou d'un préposé aux élèves handicapés (PEH) en classe, l'aide à la classe ne vient pas l'enlever, mais vient plutôt répondre à d'autres besoins. » Le CRIRES a remarqué l'allègement du travail des TES et la bonification du service fourni par les TES aux élèves, car ils ont pu consacrer plus de temps à ceux ayant de plus grandes difficultés.
Josée Scalabrini, présidente de la FSE-CSQ, ajoute que « les services en adaptation scolaire sont essentiels et ne doivent pas être diminués lorsqu'il y a de l'aide à la classe. Au contraire, sa présence nous permet d'avoir plus de temps pour nous concerter avec les TES. Les défis particuliers qui découlent de la composition de la classe demeurent. »
Le personnel enseignant y voit des bienfaits
Les résultats préliminaires du projet de recherche mené par le CRIRES indiquent que les enseignantes et enseignants identifient de nombreux effets bénéfiques tant au niveau professionnel, éducatif que personnel. « On se doutait que l'aide à la classe ferait une différence dans le quotidien des enseignantes et enseignants et tout ce qu'on entend le confirme! La gestion de classe est plus facile et on peut consacrer plus de temps à faire de l'enseignement individualisé à nos élèves qui en ont besoin. Avec le soutien d'une autre personne, l'enseignante ou l'enseignant peut préparer des projets éducatifs plus ambitieux et travailler avec des sous-groupes », explique la présidente de la FSE-CSQ.
Consultés dans les derniers mois par la fédération, le personnel enseignant de l'éducation préscolaire, les titulaires et les spécialistes du primaire sont largement favorables (91,6 %) à l'ajout d'une personne aide à la classe pour leur donner de l'air et les soutenir au quotidien dans l'exécution de tâches non pédagogiques qui ne font pas appel à leurs compétences professionnelles spécifiques. Cette question a été posée spécifiquement à près de 4 000 personnes répondantes dans le cadre de la consultation menée par la FSE-CSQ pour préparer son colloque pédagogique et professionnel des 11 et 12 mai derniers.
Des effets positifs pour le personnel de soutien scolaire
Le CRIRES résume les impacts avec une revalorisation de la profession d'éducatrice et d'éducateur aux yeux du corps enseignant, l'accès à des ressources de formation professionnelle et un gain de motivation pour la profession d'éducatrice et d'éducateur. Sur le plan éducatif, l'intégration des aides à la classe a permis d'observer les pratiques pédagogiques du personnel enseignant et de se les approprier pour les transporter à leurs propres pratiques.
Parmi les changements notés dans les résultats préliminaires, les aides à la classe constatent que leur intégration dans les classes est un bénéfice important, non seulement pour les enfants qui ont besoin de soutien, mais aussi pour ceux, moins demandeurs, qui savent pouvoir compter sur une aide. D'ailleurs, des progrès ont pu être constatés dans l'organisation des enfants ou dans leurs apprentissages.
Augmenter les heures d'aide à la classe
Dans la très vaste majorité des cas, les heures du personnel de soutien scolaire sont bonifiées à une autre classe d'emplois qu'il occupe en service de garde (70 %) ou en éducation spécialisée (17 %). Toutefois, il y a de grandes disparités entre le nombre d'heures ajoutées, alors que 70 % y consacrent moins de 15 heures par semaine. La moyenne étant de 9 h 35. Toutes les personnes intervenantes interrogées conviennent que l'offre doit être améliorée.
Une aide pour tous les niveaux et tous les milieux
Plus de la moitié des projets pilotes sont réalisés en maternelle 5 ans et au premier cycle du primaire. Madame Scalabrini remarque que « tous les niveaux scolaires apprécient l'aide, les besoins sont différents entre la 1re année et la 6e année, mais ils doivent être comblés ». Monsieur Pronovost renchérit que « l'on dénote que cela convient autant aux établissements situés en milieux défavorisés, que ceux en milieux favorisés, c'est bon pour les deux. »
D'ailleurs, le taux de satisfaction des données du CRIRES est de plus de 84 % chez le personnel enseignant, de soutien scolaire et de direction.
Bilan à venir
Line Camerlain, première vice-présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) conclut que « nous sommes en train de rédiger un bilan de la première année du projet pilote d'aide à la classe avec le personnel enseignant, de soutien scolaire et professionnel. Nous comptons le présenter au gouvernement prochainement, afin de nommer les bonnes pratiques et les éléments qui pourraient être améliorés pour que le projet atteigne les objectifs. »
Profil de la CSQ
La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) représente près de 215 000 membres, dont environ 125 000 font partie du personnel de l'éducation. La CSQ compte 11 fédérations qui regroupent quelque 240 syndicats affiliés; s'ajoute également l'AREQ (CSQ), l'Association des retraitées et retraités de l'éducation et des autres services publics du Québec. La CSQ est également présente dans les secteurs de la santé et des services sociaux, des services éducatifs à la petite enfance, du municipal, des loisirs, de la culture, du communautaire et des communications.
Profil de la FSE-CSQ
La Fédération des syndicats de l'enseignement (FSE-CSQ) regroupe 34 syndicats représentant plus de 87 000 enseignantes et enseignants de centres de services scolaires et de commissions scolaires de partout au Québec. Elle compte parmi ses membres du personnel enseignant de tous les secteurs : préscolaire, primaire, secondaire, formation professionnelle et formation générale des adultes. Elle est affiliée à la Centrale des syndicats du Québec (CSQ).
Profil de la FPSS-CSQ
La Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ) est le seul regroupement syndical, au Québec, représentant exclusivement du personnel de soutien scolaire. Elle est affiliée à la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) et représente 81 classes d'emplois réparties en 25 centres de services scolaires et commissions scolaires et 20 syndicats affiliés. Au total, elle compte près de 40 000 membres.
SOURCE Fédération des syndicats de l'enseignement (CSQ)
Étienne Richer - FSE-CSQ, Attaché de presse, Cellulaire : 581 983-6130, Courriel : [email protected]; Martin Cayouette - FPSS-CSQ, Attaché de presse, Cellulaire : 514 346-6934, Courriel : [email protected]
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