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Association Des Sociétés De Développement Commercial De Montréal22 mars, 2024, 10:30 ET
MONTRÉAL, le 22 mars 2024 /CNW/ - L'Association des sociétés de développement commercial de Montréal (ASDCM) en collaboration avec Montréal centre-ville est fière de dévoiler les résultats d'une étude unique sur l'impact socio-économique du commerce en français à Montréal. Réalisée par la firme Raymond Chabot Grant Thornton et Léger, cette étude d'envergure vise à identifier l'importance relative du français dans l'expérience d'achat des résidents de la grande région de Montréal, ainsi qu'à quantifier les retombées potentielles d'une plus grande valorisation de la langue française dans la métropole québécoise.
L'étude a été menée auprès de 3 012 répondants résidant dans la grande région de Montréal, âgés de 18 ans et plus et pouvant s'exprimer en français ou en anglais. Un questionnaire a été administré aux répondants autour des indicateurs les plus robustes de la littérature et sur d'autres études antérieures de Léger. Les données du sondage ont été collectées du 9 au 21 mai 2023 et les résultats ont été pondérés selon les données du Recensement 2021 de Statistique Canada afin d'assurer un échantillon représentatif de la population à l'étude.
D'entrée de jeu, les répondants ont été amenés à évaluer les critères d'achat les plus importants de l'expérience client à leurs yeux par l'entremise d'une analyse MaxDiff1. Sans surprise, les résultats montrent que le critère le plus important est la compétitivité des prix, le second est la proximité des magasins des lieux fréquentés et le troisième est la qualité des produits ou services offerts.
Chez les francophones, toutefois, le portrait est différent. Alors que la compétitivité des prix demeure le critère numéro un, l'accueil, l'affichage et le service en français arrive au deuxième rang des critères d'importance dans l'expérience d'achat, suivi de la proximité des magasins des lieux fréquentés, ce qui représente une découverte de l'étude.
Plus en détail, le comportement des consommateurs francophones se distingue sur plusieurs éléments en lien avec la langue. En effet, l'étude montre que 40 % des francophones renonceraient à leurs achats et visiteraient un autre commerce devant l'impossibilité de se faire servir ou accueillir en français. De ce nombre, 4 sur 5 seraient prêts à effectuer un déplacement de 30 minutes pour être servis en français. Enfin, 30 % des francophones choisissent même d'éviter certains secteurs de la ville de peur de ne pas être en mesure d'obtenir un service en français.
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1 Une analyse MaxDiff, ou maximum-différence, est une technique d'analyse statistique utilisée pour évaluer les préférences des individus parmi un ensemble d'options. Cette technique a été utilisée pour mesurer les critères d'achat les plus importants et les moins importants de l'expérience client auprès des résidents de la grande région de Montréal. La MaxDiff présentait ainsi aux répondants une multitude de paires de critères et ces derniers devaient indiquer tour à tour lequel des critères étaient le plus important entre les choix présentés. |
Plus encore, l'étude souligne que 68% des francophones ayant pris part à l'enquête considèrent que la situation du français dans les commerces de Montréal s'est détériorée au cours des cinq dernières années. Or, bien que les données suggèrent que le niveau de préoccupation et de perception de la situation du français existe aussi chez les anglophones et les allophones, l'étude démontre qu'elle est toutefois moins importante pour ces derniers.
L'étude révèle aussi que les éléments les plus importants en ce qui concerne le service et l'affichage en français sont ceux qui touchent aux services à la clientèle, surtout après l'achat (72 %), mais aussi au moment de l'achat (71 %). Les résultats ventilés par régions et par secteurs de Montréal indiquent des différences significatives quant au degré d'importance que les résidents de la grande région de Montréal accordent aux services ou à l'affichage en français. À cet effet, les gens de Lanaudière, des Laurentides, de la Montérégie, de l'Est de Montréal et en périphérie se montrent beaucoup plus sensibles à ces éléments.
Près de quatre répondants sur dix ignorent qu'il existe une obligation légale de commercer en français au Québec. Les francophones sont significativement plus nombreux à le savoir, soit sept sur dix, tandis que chez les anglophones, ce taux est de quatre et demi sur dix, et de quatre sur dix chez les allophones.
Encore une fois, les personnes qui vivent dans les régions des Laurentides et de Lanaudière sont proportionnellement plus nombreuses que les autres à connaître cette obligation. À l'inverse, dans le secteur ouest de Montréal, cette proportion chute drastiquement à quarante pour cent.
Il est impératif de continuer la sensibilisation auprès des commerçants et de la population, surtout avec les changements qui entreront en vigueur en juin 2025 suite à la modification de la Charte de la langue française.
L'étude montre que, en supposant que les ménages qui habitent dans les couronnes et à Laval et qui évitent les commerces de Montréal en raison du manque de service en français et choisissent plutôt de consommer dans leurs régions de résidence, le potentiel de ventes supplémentaires pour les commerces de l'île atteint près de 1,1 milliard $ chaque année.
L'étude révèle que le programme DIALOGUEFR - Apprendre le français dans son commerce suscite l'intérêt de 52 % des répondants ayant participé à l'enquête. Les répondants sont en faveur de l'initiative, qui vise à promouvoir l'utilisation du français dans le commerce à Montréal. Ils ont exprimé leur intérêt pour des programmes de formation en français pour les employés, des campagnes de sensibilisation pour les consommateurs et des incitatifs pour les commerces qui valorisent le français.
L'étude met en évidence l'importance accordée par les résidents de la grande région montréalaise à la présence de services en français dans les commerces et l'impact économique significatif que la valorisation du français pourrait avoir sur l'activité commerciale de la métropole. Les résultats soulignent également l'importance de prendre en compte les différences régionales et sectorielles dans la mise en place de stratégies visant à améliorer l'offre de services en français dans le commerce à Montréal.
« Les résultats de l'étude parlent d'eux-mêmes : au-delà des bénéfices évidents pour la protection et l'essor de la langue française et de l'identité québécoise, faire des affaires en français entraînerait une augmentation de l'achalandage et des gains économiques considérables pour les entreprises d'ici. Les commerçants de la métropole ont à présent des données appuyant la pertinence de demeurer ou de devenir conforme à cet égard, et ce peu importe leur sphère d'activité ou le profil de leur clientèle. Bien entendu, notre gouvernement continuera d'appuyer les entreprises qui désirent améliorer leurs services en français, j'encourage d'ailleurs celles-ci à s'intéresser aux ressources déjà offertes, incluant le programme DIALOGUEFR. »
M. Jean-François Roberge, ministre de la Langue Française
« En valorisant et en promouvant le français dans nos commerces, nous renforçons non seulement notre identité culturelle, mais nous créons également un environnement accueillant et inclusif pour tous. Cette étude met en lumière les opportunités considérables que représente la mise en avant du français dans le commerce à Montréal. En investissant dans des programmes comme DIALOGUEFR - Apprendre le français dans son commerce, nous ouvrons la voie à une croissance économique durable et à une expérience client enrichie. »
M. Sébastien Ridoin, directeur général par intérim ASDCM
« À titre de plus grand centre-ville francophone des Amériques, il est impératif de pouvoir offrir un service à la clientèle en français. Comme le révèle cette étude, la pénurie de main d'œuvre jumelée au manque de connaissance des lois linguistiques représentent un défi de taille. C'est pourquoi la SDC Montréal centre-ville s'engage fermement à poursuivre la défense et la valorisation de notre langue commune, entre autres, en soutenant le programme DIALOGUEFR piloté par l'ASDCM. »
M. Glenn Castanheira, directeur général SDC Montréal centre-ville
« La valorisation du français dans les commerces ne peut être que bénéfique pour Montréal, selon l'étude dévoilée aujourd'hui. Sur le plan économique, elle démontre que l'usage de la langue française a des retombées favorables sur le commerce et un pouvoir d'attraction auprès des consommateurs hors-Montréal. Poursuivre les efforts de francisation dans la métropole et dans ses commerces paraît donc une avenue prometteuse, en termes économiques notamment. »
M. Jean-Philippe Brosseau, vice-président de pratique - Études économiques, planification financière, Conseil en management, Raymond Chabot Grant Thornton
« Toutes les études en matière d'expérience client démontrent que l'accueil a un impact direct sur la satisfaction globale en magasin et l'intention de revisiter un commerce plus tard. La différence dans cette étude est la composante linguistique. Manquer l'occasion d'accueillir un client comme il le souhaite, c'est aussi se priver de potentiels clients fidèles qui feraient du centre-ville une destination plus prisée des francophones. »
M. Christian Bourque, Vice-Président Exécutif et associé, Léger
Pour plus d'informations sur l'étude, veuillez consulter le site web de l'ASDCM.
L'Association des sociétés de développement commercial de Montréal (ASDCM) regroupe aujourd'hui 23 sociétés de développement commercial (SDC) et leurs 12 500 commerces et places d'affaires, afin d'agir sur la vitalité commerciale et la prospérité durable des quartiers.
SOURCE Association Des Sociétés De Développement Commercial De Montréal
Dany St-Jean, ASDCM, cell. : 514-212-5457.
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