Propos discriminatoires envers les immigrants noirs dans une chronique
MONTRÉAL, le 2 mars 2023 /CNW/ - Le Conseil de presse du Québec a publié cinq nouvelles décisions relativement à des plaintes qu'on lui avait soumises. Il en a rejeté trois et en a retenu deux. Dans ces deux dossiers, le Conseil a blâmé dans un cas, mais pas dans l'autre, estimant qu'il s'agissait d'un manquement mineur.
Le Conseil blâme le chroniqueur Gilles Proulx, LCN et le Groupe TVA pour des propos discriminatoires tenus lors de l'émission « Denis Lévesque », diffusée le 23 septembre 2021. Le sujet touchait l'adoption d'une loi interdisant les manifestations contre les mesures sanitaires à moins de 50 mètres des écoles, des services de garde et des établissements de santé, notamment. M. Proulx fait référence à François Amalega, un homme noir, ex-professeur de mathématiques au Collège Jean-de-Brébeuf, qui manifestait depuis quelques semaines près des écoles et des hôpitaux, contre les mesures sanitaires. Le Conseil estime que Gilles Proulx a attisé la haine et le mépris et entretenu les préjugés envers les immigrants noirs par ces propos : « D'abord, il vient d'arriver au pays, il vient nous dicter des nouvelles formes d'adoption des lois, je te le mettrais sur la pelle à charbon. Je le renverrais chez lui. » Ces propos outrepassent la latitude accordée aux journalistes d'opinion puisqu'ils ne se limitent pas à critiquer les gestes ou les propos de M. Amalega, mais attaquent plutôt ses caractéristiques personnelles. Lorsqu'il affirme « je te le mettrais sur la pelle à charbon », Gilles Proulx évoque le travail ingrat associé au travail dans les mines de charbon.
D2021-10-188 : Dani Grandmaître c. Mathieu Bélanger, Marie-Claude Lortie, Le Droit et 104,7 FM Outaouais
Le Conseil retient la plainte de Dani Grandmaître visant l'article « France Bélisle nie les allégations de harcèlement en milieu de travail » du journaliste Mathieu Bélanger, publié dans Le Droit le 25 octobre 2021, concernant le grief d'information inexacte. Toutefois, considérant que la faute retenue concerne un aspect secondaire du sujet et qu'elle n'en affecte pas la compréhension, le Conseil juge qu'il s'agit d'un manquement mineur et n'adresse pas de blâme au journaliste et au média. Le Conseil rejette par ailleurs le grief de non-respect d'une entente de communication avec une source. Le Conseil a estimé qu'une entente de communication avait bel et bien été conclue entre Mme Grandmaître et Le Droit, mais que le média en avait respecté les termes.
Le Conseil rejette la plainte de Clément Fontaine contre le journal Le Quotidien concernant des modifications injustifiées à une contribution du public, intitulée « GNL : Le Québec peut se permettre de faire mieux », publiée le 6 mai 2021, et l'absence de correctif. En modifiant un temps de verbe dans un texte d'un lecteur, le média n'a pas trahi la pensée de l'auteur ni nui à la compréhension de son texte, estime le Conseil.
Le Conseil estime que le média n'a pas commis de manquement déontologique en refusant de publier une contribution du public puisque ce refus n'était pas motivé par un parti pris en faveur des partisans ou des opposants au projet de GNL Québec. Il estime aussi que Le Quotidien a respecté la diversité de points de vue sur ce sujet, étant donné qu'il a publié près d'une centaine de contributions du public, provenant autant de partisans du projet que d'opposants, au cours des deux années précédant le dépôt de la plainte.
Le Conseil rejette la plainte de Jean-Patrice Martel visant les articles « Demande d'enquête à la CMQ » et « L'éthique remise en doute » du journaliste Jean-Christophe Noël, publiés dans Le Journal de Chambly le 11 mai 2021, concernant les griefs d'utilisation injustifiée d'une source anonyme, de partialité, d'information incomplète, de manque d'équilibre et de refus de publier un droit de réplique.
Le Conseil de presse du Québec est un organisme privé, à but non lucratif, qui œuvre depuis 50 ans à la protection de la liberté de la presse et à la défense du droit du public à une information de qualité. Son action s'étend à tous les médias d'information distribués ou diffusés au Québec, qu'ils soient membres ou non du Conseil, qu'ils appartiennent à la presse écrite ou électronique. Le Conseil reçoit les plaintes du public et rend des décisions relativement à la déontologie journalistique. Mécanisme d'autorégulation de la presse, le Conseil ne peut être assimilé à un tribunal civil, il ne possède aucun pouvoir judiciaire, réglementaire, législatif ou coercitif; il n'impose aucune autre sanction que morale.
Le Conseil de presse remercie Cision d'avoir rendu possible l'envoi de ce communiqué.
SOURCE CONSEIL DE PRESSE DU QUEBEC
Geneviève Fortin, Conseil de presse du Québec, [email protected]
Partager cet article