Proposition de rachat de permis de taxi - Trop tôt pour se réjouir
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Comité provincial de concertation et de développement de l'industrie du taxi (CPCDIT)11 mars, 2016, 10:15 ET
QUÉBEC, le 11 mars 2016 /CNW Telbec/ - Le ministre des Transports, monsieur Jacques Daoust, propose que le gouvernement rachète des permis de taxi pour ensuite les louer à d'autres transporteurs de personnes. A priori, la proposition du ministre semble bonne pour le Comité provincial du taxi. Toutefois, il manque beaucoup de détails et surtout il manque l'assentiment du conseil des ministres.
« Le ministre a clairement compris les éléments clés du système, explique Guy Chevrette. Le contingentement est fondamental pour permettre aux chauffeurs et aux propriétaires de gagner leur vie et les mêmes exigences doivent s'appliquer aux taxis et aux autres transporteurs. Disons que ça augure bien, mais on sait que la proposition doit encore être approuvée par le conseil de ministres, alors on est prudents. »
La proposition de rachat de permis suscite beaucoup d'interrogations. Quel sera le prix fixé pour les permis? Va-t-on tenter de mettre un terme aux permis transférables? Qu'est-ce que cela signifie pour une entreprise propriétaire de plusieurs permis? Va-t-on forcer des propriétaires à vendre à l'État? Le ministre a-t-il l'intention de baisser les exigences pour la sécurité et le service à la clientèle? Que va faire le ministre contre le transport illégal qui a cours actuellement dans nos rues? Devant le manque de réponses, le CPCDIT demeure prudent, mais accueille favorablement la proposition du ministre. D'ailleurs, le ministre et son gouvernement se sont engagés de façon répétée à ne pas pénaliser les travailleurs du taxi. Il reste donc à voir la forme que prendront ses engagements.
Scinder le projet de loi en deux
Le Comité provincial estime que le gouvernement Couillard doit scinder en deux le projet de loi à venir sur le transport rémunéré de personnes par automobile. Le CPCDIT propose qu'on permette très rapidement la suspension des permis de conduire des illégaux, cela pourrait se faire dans un projet de quelques articles à peine. Ensuite, on pourra entamer plus calmement et avec plus de confiance une réforme en profondeur du taxi.
« Tenter d'arrêter le transport illégal et de réformer le taxi avec un seul projet de loi, c'est comme tenter d'éteindre une maison en feu et de la rénover en même temps, ça ne marche pas, affirme le porte-parole du CPCDIT, monsieur Guy Chevrette. Il faut qu'on arrête l'hémorragie d'abord pour qu'on puisse ensuite réformer l'industrie sans être constamment dans un état de panique. »
Certains cyniques pourraient voir là une tentative de l'industrie du taxi de différer ou éviter une refonte du système de taxi. Il n'en est rien.
« Le CPCDIT juge que la réforme est nécessaire, qu'elle doit permettre un meilleur environnement concurrentiel dans le taxi et un meilleur service à la clientèle, ajoute monsieur Chevrette. Cependant, cette réforme ne doit pas se faire avec un tel empressement qu'elle risque de faire autant de tort que de bien. » À titre d'exemple, on peut penser à la réforme du camionnage en vrac qui s'est fait avec une négociation impliquant l'industrie et un comité d'étude à moyen terme.
« Nous souhaitons pleinement des modifications aux contraintes placées sur les taxis. Pour que ces modifications soient durables, elles doivent être minimalement réfléchies. Comme on dit : la panique est mauvaise conseillère. Stoppons les bandits, les honnêtes citoyens pourront ensuite définir comment ils vont mieux travailler et mieux répondre au goût du client, conclut monsieur Chevrette. Faire les deux en même temps, c'est laisser entendre qu'on agit uniquement sous la pression d'une multinationale sans foi ni loi, la même entreprise pyromane qui s'est fait un plaisir de mettre le feu au bâtiment. »
À propos du CPCDIT
Créé en 1995, à la demande des compagnies et des coopératives de taxi, le CPCDIT est un acteur de premier plan de l'industrie du taxi qui est consulté par les autorités gouvernementales. Des 8 200 détenteurs de permis de taxi au Québec, le CPCDIT en représente plus de 5 200. Nous sommes donc l'interlocuteur principal de l'industrie du taxi.
SOURCE Comité provincial de concertation et de développement de l'industrie du taxi (CPCDIT)
Félix Tremblay, Pragmatique Communication, 418-559-2223, [email protected]
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