Protection du caribou - Le CIFQ déplore l'intention du gouvernement fédéral de s'ingérer dans les compétences du Québec
QUÉBEC, le 19 juin 2024 /CNW/ - Le Conseil de l'industrie forestière du Québec (CIFQ) réagit à l'intention du gouvernement fédéral d'imposer un décret visant la protection du caribou forestier au Québec. Le CIFQ considère que cette décision constitue une ingérence face à la gestion du caribou et de son habitat, ainsi que des ressources naturelles du Québec.
Qui plus est, le CIFQ maintient sa position historique à l'effet qu'il y a moyen d'aménager nos forêts pour continuer de pratiquer une foresterie durable, mais moins extensive et plus dynamique, afin de réduire nos émissions de gaz à effet de serre, tout en contribuant à l'atteinte de la cible de 30% d'aires protégées, dont les aires de protection du caribou font partie.
« La protection du caribou forestier est importante, mais elle doit être réalisée en tenant compte des réalités économiques et sociales des régions touchées et des autres impératifs environnementaux, comme la réduction des GES dans le secteur énergétique ou de la construction », a déclaré le président-directeur général du CIFQ, monsieur Jean-François Samray.
« Faire fi des différents facteurs impactant le caribou en n'en pointant qu'un seul, sans considérer les risques socio-économiques que les décisions à venir pourraient représenter, est déplorable. Nous réitérons une fois de plus que notre vaste territoire est suffisamment grand pour avoir un équilibre entre les aires de conservation, de récolte, de villégiatures et de production d'énergie verte. Il ne s'agit pas de faire un choix, mais d'agir de manière globale dans le respect de tous utilisateurs de nos forêts québécoises. », a ajouté monsieur Samray.
Certaines pistes de solution en ce sens avaient clairement été dégagées par le CIFQ dans son mémoire déposé en 2022 dans le cadre de la Commission sur la protection du caribou forestier et montagnard. Le CIFQ y faisait notamment valoir qu'une foresterie plus dynamique permettrait de créer des aires de récolte et de production de produits dérivés du bois, tout en préservant des zones importantes pour l'habitat du caribou, pour la création d'aires protégées et pour la pratique d'activités récréotouristiques. L'industrie ne cesse de répéter qu'elle a besoin de mètres cubes, pas de kilomètres carrés, pour répondre aux besoins de la population et pour participer à la lutte contre les changements climatiques.
« L'aménagement des forêts, la sélection des secteurs d'intervention et les travaux de remise en production sur les terres publiques sont de la responsabilité de l'État depuis 2013. Il faut arrêter d'opposer foresterie et protection. Pour le CIFQ, ces deux actions sont possibles simultanément si la gestion forestière passe d'un mode extensif à un mode intensif et que l'État se donne les moyens pour y arriver. Dans cet impératif de conciliation, rappelons que les produits issus de la fibre de bois permettent de remplacer des matériaux intensifs en carbone dans le secteur de la construction, des plastiques à usage unique, en plus de produire des bioénergies nécessaires pour la décarbonation du Québec », a conclu monsieur Samray.
En conclusion, le CIFQ appelle le ministre Steven Guilbeault à s'abstenir d'émettre ce décret et l'invite plutôt à entamer un dialogue constructif avec les autorités québécoises et les parties prenantes locales. C'est en misant sur la concertation et la coopération que des solutions équilibrées et durables pourront être identifiées, et non par des mesures imposées.
Principal porte-parole de l'industrie forestière du Québec, le CIFQ représente les intérêts des entreprises de sciage résineux et feuillus, de déroulage, de pâtes, papiers, cartons et panneaux et fabricants de bois d'ingénierie.
Rappelons que l'industrie forestière est un moteur de développement économique pour le Québec pour plus de 900 municipalités au Québec. Comme indiqué dans l'étude d'impact réalisée par PwC portant sur l'année 2021, elle emploie près de 130 000 travailleurs et génère des revenus d'emploi totalisant plus de 7,5 G$. En termes de contribution aux différents paliers de gouvernements, elle a versé 6,8 G$ en revenus fiscaux et parafiscaux. Elle représente 12 % des exportations du Québec et la contribution au PIB de l'ensemble de l'activité générée par l'industrie totalise près de 18 G$. Avec sa capacité de séquestration et de stockage du carbone et son potentiel dans la production de bioénergies et de bioproduits, le secteur forestier est un outil contribuant à la lutte contre les changements climatiques.
Conseil de l'industrie forestière du Québec (CIFQ)
https://cifq.com
SOURCE Conseil de l'industrie forestière du Québec (CIFQ)
Source : Véronique Normandin, Vice-présidente - Communications et relations publiques, [email protected], (418) 573-7093
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