Protectionnisme américain - Le Gouvernement du Québec agit pour défendre les intérêts des Québécoises et des Québécois
QUÉBEC, le 20 juin 2018 /CNW Telbec/ - Le premier ministre du Québec, Philippe Couillard, a annoncé que le Gouvernement du Québec déploiera des actions au cours des prochaines semaines pour lutter contre l'incertitude économique provoquée par les décisions de l'administration Trump.
Pas moins de 30 % des exportations québécoises à destination des États-Unis ont fait l'objet d'une enquête par le Département du commerce américain, la plupart ayant mené à l'imposition de droits à l'encontre de nos exportations. C'est le cas notamment du bois d'œuvre, de l'acier et de l'aluminium, du papier surcalandré et des papiers non couchés. Ainsi, c'est l'ensemble des régions du Québec qui sont touchées par ces mesures protectionnistes.
Élargir le réseau d'influence du Québec aux États-Unis et défendre le libre-échange
Le ministère des Relations internationales et de la Francophonie a instauré un plan d'action post‑élections 2016 aux États-Unis. Le plan a permis d'augmenter la présence québécoise aux États-Unis et de développer un réseau de partenaires politiques, dont les législateurs fédéraux américains et les gouverneurs, et de partenaires privés représentant l'ensemble des milieux d'affaires américains. Ces efforts aident à mobiliser les alliés du Québec dans ces dossiers d'une importance capitale pour la prospérité et la compétitivité de l'espace économique nord-américain.
Le premier ministre se rendra d'ailleurs dans la capitale américaine mardi prochain pour faire des rencontres de haut niveau avec des décideurs de l'administration américaine et différents élus. Cette mission, qui s'inscrit dans la foulée de missions antérieures à Washington, a pour objectif de sensibiliser les principaux influenceurs sur l'impact économique concret des décisions américaines, un impact ressenti des deux côtés de la frontière. Ces rencontres permettront aussi de rappeler l'importance de maintenir les marchés ouverts et de faciliter l'intégration de nos économies, alors que la concurrence se fait de plus en plus féroce à l'échelle mondiale. Le premier ministre participera également en août, au Vermont, à la Conférence des gouverneurs de la Nouvelle-Angleterre et des premiers ministres de l'Est du Canada.
Atténuer les effets et intensifier la diversification des marchés
Le Gouvernement mettra également en place des actions afin d'atténuer les effets des mesures protectionnistes pour les entreprises et les travailleurs québécois. D'une part, il entend poser des gestes pour favoriser l'achat local en instaurant des directives, dans le respect de nos accords de commerce, afin de maximiser les retombées économiques locales dans le cadre des contrats publics.
L'accès à de nouveaux marchés pour les entreprises québécoises constitue également une avenue prioritaire. La diversification des marchés sera notamment favorisée par l'Accord économique et commercial global entre le Canada et l'Union européenne (AECG), dont la mise en œuvre provisoire est en vigueur depuis septembre 2017, de même que par le Partenariat transpacifique, qui offrira un accès au vaste marché asiatique. Ces accords offrent des occasions d'affaires uniques pour les entreprises québécoises et facilitent l'attraction d'investissements étrangers au Québec.
Des actions concertées
Concrètement, le Gouvernement du Québec a réagi rapidement à la suite de l'imposition des tarifs sur l'acier et l'aluminium par les États-Unis le 31 mai 2018. Il a mis en œuvre des mesures de soutien destinées aux entreprises québécoises touchées. D'abord, il a bonifié de 100 M$ le programme ESSOR pour aider le secteur québécois de l'acier et de l'aluminium, tout comme il l'avait fait pour le bois d'œuvre. Il a également mis sur pied des tables de partenaires de ces deux secteurs pour favoriser l'action concertée. De plus, une table similaire, présidée par le premier ministre du Québec, a été mise en place pour les négociations concernant la modernisation de l'ALÉNA, réunissant une vingtaine de représentants du milieu des affaires, de la culture, de l'agriculture et des syndicats. Nous allons d'ailleurs rencontrer ce même groupe afin de peaufiner nos stratégies d'intervention.
Nous voulons également soutenir les travailleuses et les travailleurs à risque dans nos PME des secteurs de l'acier et de l'aluminium qui pourraient subir les différentes mesures de l'administration Trump. En ce sens, nous hausserons de 50 % à 85 % la contribution financière d'Emploi-Québec aux coûts de formation, incluant le salaire des employés y participant.
Le Québec s'assure aussi de travailler en étroite collaboration avec le gouvernement fédéral et les autres provinces et territoires, principalement avec l'Ontario, afin de défendre ses intérêts. Par ailleurs, ce matin, le premier ministre du Québec a contacté le premier ministre désigné de l'Ontario, Doug Ford, afin que leurs administrations respectives collaborent dès maintenant pour identifier des initiatives conjointes à court terme. Il faut se rappeler que l'Ontario et le Québec représentent plus de 58 % du PIB (2016, ISQ) et plus de 61% de la population canadienne. Également, la modernisation de l'ALÉNA et les litiges commerciaux seront au centre des échanges du prochain Conseil de la fédération, auquel participera le premier ministre en juillet.
Citations :
« Si l'imposition des diverses mesures tarifaires par le gouvernement américain devait se prolonger, elles pourraient avoir un impact sur les exportations du Québec. Les gestes que nous posons visent à protéger les travailleurs, les entrepreneurs et leurs familles et à assurer le maintien de la croissance de notre économie. Notre équipe travaille d'arrache-pied pour maintenir un accès privilégié au marché nord-américain et préserver une stabilité qui contribue à l'attraction d'investissements au Québec. Les États-Unis constituent de loin le principal marché d'exportation du Québec, représentant plus de 70 % de nos exportations de biens.»
Philippe Couillard, premier ministre du Québec
« L'élection de Donald Trump a grandement modifié la donne de la politique américaine et a créé un climat d'incertitude dans nos relations avec notre voisin et principal partenaire. Particulièrement en matière commerciale, les nouvelles orientations du gouvernement fédéral américain ont des impacts importants pour le Québec et pour plusieurs de nos marchés américains stratégiques. Dans ce contexte, le Québec a intensifié son action aux États-Unis dans les derniers mois afin de faire valoir et défendre plus activement ses intérêts auprès de ses partenaires américains, notamment de l'Administration, du Congrès et des élus dans plusieurs États. Notre gouvernement est mobilisé depuis le début et cette mobilisation trouve des échos favorables tant au Québec qu'aux États-Unis, notamment auprès des milieux économiques et des élus. Il est donc vital de poursuivre et d'accentuer nos efforts. »
Christine St-Pierre, ministre des Relations internationales et de la Francophonie
« L'incertitude économique avec notre premier partenaire commercial demeure toujours aussi importante. C'est pourquoi les actions et moyens déployés doivent être maintenus, voire intensifiés, afin que les entreprises québécoises puissent continuer de performer sur la scène nord-américaine et à l'international. La meilleure façon de rendre le Québec moins vulnérable aux changements brusques de l'Administration américaine est de consolider notre accès au marché local et au marché canadien tout en renforçant la diversification de nos exportations internationales. À cette fin, le Gouvernement du Québec mettra en place des mesures et directives concrètes afin de favoriser l'approvisionnement local de nos entreprises ainsi que les retombées économiques des contrats publics, et ce, dans le respect des accords de commerce. Nous allons également intensifier nos actions en regard des nouveaux accords commerciaux afin de maximiser les opportunités en matière d'exportation, d'attraction des investissements et d'accès aux chaînes de valeurs mondiales. »
Dominique Anglade, vice-première ministre, ministre de l'Économie, des Sciences et de l'Innovation et ministre responsable de la Stratégie numérique
Faits saillants :
- En 2017, les échanges se sont élevés à près de 92 G$, et plus de 1 000 entreprises américaines possèdent une filiale au Québec.
- Au cours des 18 mois derniers mois, le premier ministre et les ministres ont participé à 42 missions aux États-Unis.
- Le Québec a accueilli 28 visites de leaders politiques américains.
- Montréal a été l'hôte, en janvier 2018, du 6e cycle de négociation de l'ALÉNA.
- Les chefs de poste du réseau de représentations aux États-Unis ont effectué plus d'une centaine d'entretiens avec des décideurs politiques et économiques de leur territoire respectif.
- Le Québec est le 10e partenaire commercial des États-Unis, devançant notamment le Brésil et l'Australie.
- La Conférence des gouverneurs de la Nouvelle-Angleterre et des premiers ministres de l'Est du Canada se déroulera au Vermont du 12 au 14 août 2018.
SOURCE Cabinet du premier ministre
Sources : Joçanne Prévost, Attachée de presse, Cabinet du premier ministre du Québec, Tél. : 418 643-5321, Tél. : 418 649-2319; Ann-Clara Vaillancourt, Attachée de presse, Cabinet de la ministre des Relations internationales et de la Francophonie, Tél. : 418 649-2319; Kim Desert, Attachée de presse adjointe, Cabinet de la vice-première ministre, ministre de l'Économie, de la Science et de l'Innovation et ministre responsable de la Stratégie numérique, Tél. : 418 691-5650; Information : Liliane Côté, Direction des communications et des affaires publiques, Ministère des Relations internationales et de la Francophonie, Tél. : 418 649-2400, poste 57195
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