Pseudo consultation du MTQ sur Turcot : « Une véritable mascarade ! »
MONTRÉAL, le 4 févr. 2012 /CNW Telbec/ - « Le ministère des Transports du Québec (MTQ) tente de détourner la population des vrais enjeux de la réfection de l'échangeur Turcot en tenant une pseudo consultation sur les aménagements des abords de l'échangeur dans Côte-Saint-Paul », a déclaré Benoit Dorais, maire de l'arrondissement du Sud-Ouest, mettant en garde les citoyens du Sud-Ouest à la veille des portes ouvertes du 7 février prochain.
À la page 60 de son rapport d'enquête et d'audiences publiques publié en septembre 2009 et auquel le MTQ doit se conformer, le BAPE a recommandé que les riverains du projet soient consultés à l'étape de la conception des mesures d'atténuation des nuisances pour en assurer une insertion urbaine appropriée. « Les citoyens ne doivent pas être consultés sur la couleur des murs des tunnels, mais bien plus sur la longueur des tunnels au-dessus desquels passeront 8 voies de circulation de largeur. Imaginez un citoyen, à pied, un soir d'hiver… », a insisté Benoit Dorais.
Le maire a rappelé qu'à l'occasion de sa consultation sur le secteur Cazelais, le MTQ avait limité les commentaires des citoyens au type de végétation cachant le mur de soutènement haut de trois étages derrière chez eux ou encore à l'endroit exact d'une hypothétique implantation de jardinets communautaires, sur les terrains de la Ville de Montréal de surcroît. Jamais il n'a été question de la distance entre le mur imposé et les maisons.
« Ce n'était pas très éthique, voire honnête de sonder les citoyens sur un jardin communautaire que l'arrondissement devrait aménager et entretenir à ses frais. Le MTQ, on le sait, n'a pas l'intention de payer ces équipements, ni de payer l'entretien à long terme des talus qu'il nous impose, ni de tout ce greenwashing qu'il fait miroiter aux citoyens. L'arrondissement fait ses propres consultations sur ses propres projets. Que le MTQ fasse de même », a ajouté monsieur Dorais. Il faut rappeler que ces consultations représentent la dernière occasion officielle pour les citoyens d'influencer le projet et surtout d'en atténuer les impacts négatifs sur leur vie.
Collaboration
Un autre avis du BAPE exigeait que le MTQ collabore avec ses partenaires. « À ce jour, ni l'arrondissement ni la Ville centre n'ont été informés des propositions que le MTQ présentera mardi prochain aux citoyens. C'est ça, le partenariat pour le MTQ? », a questionné le maire.
« Pendant que le MTQ fait son show de boucane, les travaux préparatoires avancent et le projet définitif sera adopté sans que le MTQ n'ait tenu compte des vrais besoins des gens de Côte-Saint-Paul et de tout le Sud-Ouest. Murs anti-bruit, structures plutôt que talus ou murs de soutènement haut de trois étages, hauteur suffisantes des structures pour permettre d'atténuer l'effet tunnel, voilà de vrais sujets de consultation ! », s'est indigné le maire Dorais.
Enclavement du Complexe récréatif Gadbois
Les élus de Vision Montréal dans le Sud-Ouest constatent jusqu'à maintenant que rien n'a été fait pour atténuer l'enclavement du Complexe récréatif Gadbois. Parce que le MTQ refuse de construire en structures l'autoroute le longeant, ce centre sportif qui est le deuxième plus important sur l'île de Montréal devra vivre avec un mur de plus de 3 étages à quelques mètres seulement de ses installations. « Il a fallu faire appel au Service de sécurité incendie de Montréal (SIM) pour que le MTQ finisse par accepter de laisser l'espace nécessaire au passage des camions de pompiers entre le centre et le mur », s'est insurgé le maire Dorais.
L'arrondissement du Sud-Ouest, appuyé par la Ville centre, a aussi demandé qu'une percée soit faite dans ce fameux mur pour qu'un accès à l'entrée du côté ouest soit aménagé jusqu'au boulevard Monk. Cela assurerait un meilleur accès au Complexe Gadbois pour tous les usagers provenant de Côte-Saint-Paul et d'Émard.
Entêtement
Le BAPE constatait également dans son rapport de 2009, à la page 123, qu'en privilégiant l'information et la consultation plutôt que la participation et la concertation, le Ministère semble ne pas avoir pu bâtir de partenariat satisfaisant. Au regard du contexte métropolitain montréalais pareils partenariats apparaissent pourtant essentiels à l'intégration harmonieuse des projets de la taille de celui du complexe Turcot.
« Force est de constater que le MTQ s'entête à refuser la participation et la concertation. Il se contente plutôt de faire semblant de se conformer aux exigences du BAPE. Ne soyons pas dupes de tels agissements ! », a conclu Benoit Dorais.
Renseignements :
Marie Otis
Tél. 514 872-6041
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