MONTRÉAL, le 14 sept. 2022 /CNW Telbec/ - C'est aujourd'hui que l'Institut de Recherche sur le Québec (IRQ) publie son étude « Du programme d'Éthique et culture religieuse à celui de Culture et citoyenneté québécoise. Bilan des critiques et perspectives d'avenir ». Rédigée par Me François Côté, avocat spécialiste en matière de libertés fondamentales, et David Santarossa, titulaire de maîtrises en philosophie et en enseignement de l'Éthique et culture religieuse et enseignant dans ce dernier domaine, cette étude relève à la fois de la science juridique et d'autres sciences, telles que les sciences sociales ou de l'éducation.
« À l'heure où le cours Culture et citoyenneté québécoise commence à être enseigné dans le cadre d'un projet pilote, il était essentiel qu'une étude l'analyse, notamment pour savoir si son programme tient compte des nombreuses critiques adressées à son prédécesseur, le cours d'Éthique et culture religieuse, et pour déterminer s'il respecte la liberté de conscience et de religion. Les conclusions de l'étude sont claires, en prônant davantage le développement de la pensée critique, notamment à l'égard des religions, et en accordant une moins grande place aux pensées religieuses, ainsi qu'une plus grande aux pensées non religieuses, ce nouveau cours tient compte de plusieurs de ces critiques et protège mieux la liberté de conscience des incroyants » affirme Guillaume Rousseau, professeur titulaire et directeur scientifique de l'IRQ.
« Ce cours Culture et citoyenneté québécoise est un pas dans la bonne direction, même si à certains égards il ne va pas assez loin. Son programme rompt avec l'approche multiculturaliste du cours d'Éthique et culture religieuse, sans toutefois mentionner explicitement qu'il repose sur l'approche alternative que constitue la convergence culturelle. Ce concept devrait être mentionné et, afin de mieux expliciter que la culture québécoise occupera une place centrale, autant que la citoyenneté abordée dans le cours, le titre devrait être modifié pour passer de « Culture et citoyenneté québécoise » à « Culture et citoyenneté québécoises » avec l'ajout d'un « s » à « québécoises ». De plus, la place trop limitée qu'accorde le cours à la laïcité est problématique. Celle-ci devrait faire partie des concepts prescrits par le programme puisque c'est un élément essentiel d'éducation à la citoyenneté » explique David Santarossa.
« Même si le volet développement de la pensée critique visant notamment les religions du cours Culture et citoyenneté québécoise est une avancée pour la liberté de conscience, particulièrement celle des incroyants, il pourrait engendrer une contestation judiciaire fondée sur une vision de la liberté de religion propre à la common law, par exemple de la part de parents croyants qui se verraient refuser une demande d'exemption pour leurs enfants. Dans ce contexte, nous recommandons au gouvernement de se préparer à faire face, éventuellement, à une telle contestation » conclut Me François Côté.
Pour lire l'étude de l'IRQ portant sur le nouveau cours Culture et citoyenneté québécoise : http://irq.quebec/publications/culture-et-citoyennete-quebecoise/
Fondé en 2002, l'IRQ a pour mission de susciter, de soutenir et de diffuser des recherches et des textes d'opinion sur des sujets touchant le développement du Québec, la défense de ses intérêts vitaux et de l'identité qu'ils traduisent. Lieu d'échanges, de concertation et de débats entre les groupes et les individus qui réfléchissent et agissent pour bâtir le Québec, l'IRQ se situe au carrefour de l'observation et de l'action.
SOURCE INSTITUT DE RECHERCHE SUR LE QUEBEC
Renseignements et demandes d'entrevue : Laurence Alberro, Responsable des communications, Tél. : (514) 884-0223, [email protected]
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