Québec solidaire propose un impôt de pandémie pour les grandes entreprises qui profitent de la crise
QUÉBEC, le 14 mai 2020 /CNW Telbec/ - Le Québec traverse une période difficile qui met à l'épreuve tous les milieux. La porte-parole de Québec solidaire, Manon Massé, et le responsable solidaire en matière de justice fiscale, Vincent Marissal, proposent la mise en place d'un impôt de pandémie temporaire afin que les grandes entreprises qui ont augmenté leurs profits participent aussi à l'effort collectif essentiel en cette période exceptionnelle.
« Devant cette crise sans précédent, il faut s'assurer que les grandes bannières et les géants du numérique qui ont augmenté leurs profits fassent leur part pour payer la facture », souligne Manon Massé.
Les librairies, les boutiques ou les salles de spectacles frappées par la crise n'ont pas choisi de fermer, les entreprises qui ont pu continuer à opérer ont eu la chance d'avoir la permission du gouvernement. De grandes bannières ont pu profiter d'un avantage concurrentiel majeur sur des petits joueurs qui ont dû fermer leurs portes.
L'impôt de pandémie propose d'augmenter le taux d'imposition de moitié sur les profits. Ainsi, le taux de base de 11,6% pour les grandes entreprises serait augmenté à 17,4%. Pour les PME, on mettrait en place une exemption sur les premiers 100 000$ de profit, question de protéger les propriétaires-exploitants. Au-delà, le taux passerait de 4% actuellement à 6% pour les entreprises manufacturières par exemple.
Les gouvernements passés n'ont pas hésité à lever des impôts de guerre, la crise actuelle aurait besoin d'un impôt de pandémie. « Si on laisse les gros poissons partir avec le butin maintenant, ce sont les petits poissons qui devront encore payer en subissant des mesures d'austérité. Ce sont les services publics, déjà fragiles, qui vont encore s'atrophier », s'inquiète Manon Massé.
Rééquilibrer le pacte fiscal
Le premier ministre, François Legault, l'a lui-même reconnu lundi : le Québec était mal préparé pour affronter la pandémie. « Plus les gouvernements successifs ont diminué les contributions fiscales des grandes entreprises, plus le filet social et le système de santé se sont fragilisés. Faut pas chercher midi à quatorze heures pour comprendre pourquoi les préposées aux bénéficiaires ne sont pas mieux payées et nos CHSLD désuets », insiste Vincent Marissal.
Pour éviter d'accroître encore plus les inégalités économiques, Québec solidaire invite encore une fois le gouvernement à adopter des mesures simples pour que ceux qui bénéficient de plus du système économique participent à l'effort collectif. La crise sanitaire a propulsé les chiffres d'affaires de Facebook (+18%), de Google (+13%) et d'Amazon (+26%), alors que Netflix a gagné 16 millions abonnements.
Les banques et les institutions financières doivent aussi faire leur part. « Les institutions financières ont peut-être proposé de reporter les paiements pour les personnes ayant connu des pertes de revenus, mais elles n'ont pas reporté les intérêts, rappelle Vincent Marissal. Ce sont des montants qui s'accumulent et qui s'ajouteront aux prochaines factures! »
Québec solidaire propose de:
- Créer un impôt pour les GAFAM.
- Remettre en place la taxe sur le capital des institutions financières et préserver la taxe compensatoire des institutions financières en voie d'être abolie.
- Récupérer les millions qui vont chaque année dans les paradis fiscaux.
Le rééquilibrage fiscal proposé par Québec solidaire permettrait de dégager une marge de manoeuvre de 6 milliards de $ pour l'État québécois dès l'année financière 2020-2021.
SOURCE Aile parlementaire de Québec solidaire
Mickaël Bergeron, Attaché de presse des porte-paroles de Québec solidaire, (418) 576-7466, [email protected]
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