Quel avenir pour nos universités?
MONTRÉAL, le 24 nov. /CNW Telbec/ - Quelle est la mission première d'une université? Son rôle est-il d'abord de fournir de la main-d'œuvre qualifiée au marché du travail? Y reste-il une place pour la recherche fondamentale et l'exercice de la pensée critique? C'est le genre de questions que se poseront, demain, les participants à la Journée nationale de réflexion sur l'avenir des universités organisée par la Table des partenaires universitaires. Cette coalition regroupe les organisations syndicales et étudiantes du milieu universitaire québécois. La rencontre aura lieu à l'UQAM, mais les discussions seront transmises en vidéoconférence dans sept autres campus.
Le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) sera de la partie. Ses porte-parole soulignent qu'un débat public est devenu essentiel car il faut changer le discours quant au rôle de nos universités. «Depuis quelques années, on assiste à une dérive dangereuse vers la marchandisation du savoir. On parle d'économie du savoir mais dans cette perspective, l'éducation devient un produit. Un produit nécessitant un investissement, qui sera rentable à terme, et donc pour lequel il est normal de payer. C'est un glissement par rapport à une vision plus large et plus ouverte de la mission sociale de l'université», lance Carole Neill, présidente du secteur universitaire du SCFP.
«Les universités n'ont pas été fondées pour répondre aux besoins des industries. Elles ont été mises sur pied pour être des lieux de recherche, de débat, de transmission et d'amélioration de la connaissance, des endroits où s'exercent la liberté, le doute et le sens critique, ajoute Lucie Levasseur, présidente du SCFP-Québec. Pour cette organisation, il est périlleux de transformer l'université en institution offrant des services clés en main à des entreprises privées à la recherche d'individus dociles qui fassent bien fonctionner la machine en place. «On ne veut pas seulement les meilleurs travailleurs et les meilleurs professionnels, on veut les meilleurs citoyens, les meilleurs êtres humains, et pour ce faire, l'université doit rester libre et à l'abri des diktats du marché», de conclure la présidente.
Comptant plus de 105 000 membres au Québec, le SCFP représente quelque 11 000 membres dans le secteur de l'éducation, dont 8000 dans les universités, principalement des employés de soutien. Présent dans plusieurs autres secteurs d'activités, comme la santé et les services sociaux, les municipalités, l'énergie, les transports urbain et aérien, les communications, les sociétés d'État et organismes publics québécois, le SCFP est aussi le plus important syndicat affilié de la FTQ.
Ce communiqué et d'autres infos sur le site scfp.qc.ca
Renseignements:
SOURCE : SYNDICAT CANADIEN DE LA FONCTION PUBLIQUE (FTQ)
Renseignements : Alexandre Boulerice, Service de l'information SCFP, cell. 514 668-7148
Partager cet article