/R E P R I S E -- Augmentation de 1042 % des places en garderies privées depuis 2007 : le gouvernement libéral a saboté son propre réseau public/
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Institut de recherche et d'informations socio-économiques (IRIS)14 avr, 2016, 09:00 ET
MONTRÉAL, 14 avril 2016 /CNW Telbec/ - Au lieu de compléter son réseau public de services de garde, le gouvernement a tout fait pour laisser se développer un réseau privé de garderies offrant un niveau de service inférieur. C'est ce que démontre une nouvelle étude de l'Institut de recherche et d'informations socioéconomiques (IRIS) publiée ce jeudi.
Depuis 2007, les gouvernements libéraux n'ont rien fait pour parachever le réseau public de services de garde. Au lieu de cela, ils se sont activés à faire naitre un réseau de garderies privées et de le rendre compétitif avec celui du public. « Les chiffres parlent d'eux-mêmes : alors que les garderies privées non-subventionnées (GPNS) offraient 4538 places en 2007, elles en géraient 51 843 en 2015, soit une hausse totale de 1042%. Pour rendre cela possible, le gouvernement a bonifié le crédit d'impôt pour service de garde, a mis en place la modulation des tarifs en fonction du revenu et a coupé dans les subventions des services de garde publics », affirme Eve-Lyne Couturier, chercheure à l'IRIS et auteur du rapport.
Ce faisant, le gouvernement a choisi de privilégier un réseau d'éducation à la petite enfance de qualité inférieure. « Quand on regarde la qualité d'ensemble de leurs services avec les poupons (0-18 mois), 67% des CPE reçoivent une évaluation bonne ou excellente, contre seulement 7% pour les GPNS. Lorsqu'on se penche sur les plaintes, les garderies privées non-subventionnées, en proportion de leur importance, reçoivent 4,5 fois plus de plaintes que les CPE. On voit bien que le réseau public est supérieur, mais la question que l'on doit se poser, c'est pour combien de temps encore? Avec un réseau de plus en plus atrophié, il y a nécessairement un danger que le public devienne aussi médiocre que le privé », déclare Philippe Hurteau, également chercheur à l'IRIS et auteur de l'étude.
En terminant, l'étude de l'IRIS confirme à nouveau l'importance qu'un réseau de service de garde à prix réduit a sur la participation des femmes au marché du travail. « La création, dans les années 1990, de l'offre de services de garde subventionnés a permis aux femmes québécoises de non seulement rejoindre le taux d'activité des femmes canadiennes, mais de le dépasser. En effet, si nous avions suivi les politiques canadiennes en matière de services de garde, 41 000 Québécoises de moins seraient actuellement sur le marché du travail ou en recherche d'emploi », calcule Eve-Lyne Couturier.
Les services de garde au Québec : champ libre au privé est disponible gratuitement au iris-recherche.qc.ca.
La CSQ a participé au financement de cette étude.
SOURCE Institut de recherche et d'informations socio-économiques (IRIS)
Gabrielle Brais Harvey, responsable aux communications, 438 862-6662, [email protected]
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