/R E P R I S E -- Budget 2016-2017 : Une maison en ordre aux fondations délabrées/
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Institut de recherche et d'informations socio-économiques (IRIS)18 mars, 2016, 08:00 ET
QUÉBEC, le 17 mars 2016 /CNW Telbec/ - Bien qu'il avait toute la marge de manœuvre pour investir correctement dans les services publics, le ministre Carlos Leitão a préféré cacher 2 G$ de surplus dans le Fonds des générations et offrir, une fois de plus, un allègement de la contribution fiscale des entreprises. En raison de ces choix, les pires conséquences de deux ans de compressions budgétaires ne seront pas évitées.
« M. Leitão affirme que le gouvernement a remis la maison en ordre. Or, avec des augmentations de dépenses en éducation de 3%, qui ne feront que couvrir l'augmentation des coûts de programme, et de 2,4 % en santé qui représentent des compressions de 540 M$, le moins qu'on puisse dire, c'est que les fondations de la maison du gouvernement du Québec ont été mises à mal par les mesures d'austérité des deux dernières années et ne seront pas compensées », affirme Philippe Hurteau, chercheur à l'IRIS.
« Le gouvernement avait pourtant la capacité de réparer ses propres dégâts. Cependant, il a décidé de satisfaire les demandes du monde des affaires plutôt que refinancer les services à la population. Dans le budget, le ministre des Finances dissimule plus de 2 G$ dans le Fonds des générations et offre de nouvelles baisses d'impôts aux entreprises. Les chiffres démontrent pourtant que le ratio de la dette sur PIB est sous contrôle, ce qui rend injustifiable l'injection d'une telle somme dans le Fonds. Il a été également démontré que les diminutions répétitives des impôts des entreprises n'ont pas réussi à stimuler l'investissement de celles-ci dans l'économie. Il semble que les faits pointent d'un côté, mais que le gouvernement regarde de l'autre », analyse Francis Fortier, également chercheur à l'IRIS.
Le gouvernement affirme également qu'il veut faire de l'éducation une priorité nationale. « Ce qu'on nous annonce en grande pompe comme un réinvestissement massif en éducation de 500 M$ sur 3 ans ne représente concrètement que des grenailles en comparaison des compressions de 675 M$ survenues ces deux dernières années. Le gouvernement affirme investir pour «agir tôt et au bon endroit», ce qui est contradictoire quand on considère les nombreux impacts de leurs compressions : services aux élèves abolis, nombre d'élèves par classe qui augmente, diminution générale des ressources, en plus du coup dur porté au réseau des CPE », observe Francis Fortier.
«Le dépôt de ce budget nous permet de constater que la transformation de l'État du Québec est bel et bien amorcée. Après avoir coupé massivement dans ses dépenses de programme pour atteindre rapidement le déficit zéro, M. Leitão présente un budget avec une absence totale de réinvestissement dans le secteur public et un bar ouvert pour les entreprises privées », conclut Philippe Hurteau.
SOURCE Institut de recherche et d'informations socio-économiques (IRIS)
Gabrielle Brais Harvey, responsable aux communications, 438 862-6662, [email protected]
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