/R E P R I S E -- Budget fédéral 2017-2018 : des intentions pertinentes d'investissements, mais peu d'engagements précis et à court terme, selon le CPQ/
MONTRÉAL, le 22 mars 2017 /CNW Telbec/ - « Avec la présentation de son budget, le gouvernement du Canada démontre de bonnes intentions quant à des investissements pertinents, notamment en matière d'innovation, de formation et d'infrastructures. Il doit cependant encore préciser ses engagements, et mettre de l'avant les initiatives rapidement. Dans un contexte d'incertitude économique mondiale, de besoins grandissants liés à la transition technologique et énergétique, de vieillissement de la population et des infrastructures de transport, le gouvernement du Canada doit faire preuve d'un leadership éclairé et responsable », affirme Yves-Thomas Dorval, président-directeur général du Conseil du patronat du Québec (CPQ), qui prendra le temps d'analyser les différents éléments contenus dans le budget 2017-2018 déposé aujourd'hui.
La compétitivité des entreprises : formation de la main-d'œuvre et innovation
Le CPQ accueille avec satisfaction le Plan pour l'innovation et les compétences qui prévoit une enveloppe de 753 M $ pour la formation des travailleurs et de 527 M$ qui sera allouée à la recherche et développement, influant directement sur la compétitivité et la productivité du manufacturier innovant, notamment dans les secteurs des cleantech, de l'industrie numérique et de l'agroalimentaire.
« Pouvoir compter sur une main-d'œuvre abondante et qualifiée et sur l'amélioration de procédés innovants sont des prérequis essentiels pour favoriser la croissance des entreprises dans un contexte de rapides mutations technologiques et de vieillissement démographique » selon M. Dorval. Le CPQ rappelle cependant que les mesures d'aides à la formation doivent favoriser autant le développement des compétences des travailleurs ayant un lien d'emploi que de ceux qui sont sur l'assurance-emploi.
Par ailleurs, le CPQ s'interroge sur le risque que la tenue des différentes tables de concertation en matière d'innovation, telles qu'annoncées dans le budget, puisse ralentir l'exécution et les investissements sur le terrain, qui sont urgents. Il ne faudrait pas qu'on assiste à des débats sans fin où chacun cherche à tirer la couverte de son bord. En ce sens, les milieux québécois concernés devront faire preuve de proactivité pour assurer des investissements significatifs au Québec.
De plus, depuis que le gouvernement du Canada a réduit la générosité des crédits d'impôt pour RS-DE, les données commencent à montrer un recul au Canada des investissements en ce domaine. Le plan proposé par le gouvernement est basé sur d'excellentes directions pour le dynamisme de l'innovation, mais le CPQ craint que les mesures ne soient pas assez concrètes à court terme pour donner un élan satisfaisant.
Investissements en infrastructures
Tout en accueillant favorablement l'intention du gouvernement fédéral d'investir 21,9 G$ dans l'infrastructure verte, le CPQ constate qu'aucune annonce concernant l'emplacement du siège de la Banque de l'infrastructure du Canada n'a été faite, et réitère l'importance que ce dernier soit installé au Québec, où l'expertise en la matière a déjà commencé à se développer.
A cet effet, il aurait également espéré un engagement plus précis par le fédéral pour soutenir la construction du Réseau électrique métropolitain, présenté par la Caisse de dépôt et placement du Québec, ainsi que voir des mesures ciblant particulièrement nos infrastructures stratégiques, comme les pôles logistiques et les ports du Québec, portes d'entrée du commerce atlantique par bateau pour tout le Canada. Enfin, il est déçu de constater qu'aucune annonce n'a été faite pour soutenir le Service rapide par bus à Québec ou encore le prolongement de la ligne bleue du métro à Montréal.
« Les investissements fédéraux dans ces grands chantiers ne doivent pas être à la remorque de la mise sur pied effective et fonctionnelle de la Banque de l'infrastructure, qui aura lieu dans plusieurs mois encore. Dans plusieurs cas, entre autre pour le REM, les décisions doivent être prises d'ici trois mois. Le gouvernement peut aller de l'avant dès aujourd'hui pour appuyer ces projets porteurs pour le Québec et son économie », selon M. Dorval.
Rappelons qu'il y a quelques jours, le CPQ dévoilait une étude faisant état de l'importance des pôles logistiques pour la prospérité du Québec et du Canada. Certaines recommandations ont été entendues. Selon l'énoncé économique de l'automne 2016, le gouvernement investira 10,1 G$ sur 11 ans dans des projets liés au commerce et au transport. Dans le cadre de l'Initiative des corridors de commerce et de transport, le CPQ retient avec intérêt la création d'un fonds national pour les corridors de transport de2 G$ sur 11 ans, auxquels s'ajouteront 5 G$ via la création de la Banque de l'infrastructure, dont la vocation vise à désengorger et améliorer l'efficacité des corridors commerciaux et le déploiement d'un système d'information sur le commerce et le transport.
Fiscalité et relations commerciales avec les États-Unis
Le CPQ est heureux de constater qu'aucune modification n'a été annoncée en lien avec l'impôt sur les gains en capital. Il met en garde cependant contre le risque d'augmenter les taxes sur l'alcool et le tabac, tel que prévu par le budget, car le marché a atteint son point de saturation.
L'organisme regrette d'ailleurs que le budget ne prévoie pas de mesures telles que des programmes de garanties de prêt pour les industries touchées par le conflit du bois d'œuvre. Le budget ne semble pas prévoir non plus de mesures de soutien aux industries qui pourraient être éventuellement touchées par un durcissement des politiques commerciales des États-Unis.
Un plan de retour à l'équilibre budgétaire nécessaire et urgent
Selon le CPQ, Ottawa doit préserver des finances publiques saines, pour que l'économie canadienne puisse rebondir advenant une prochaine récession économique et pour répondre à une politique fiscale, réglementaire ou douanière américaine potentiellement agressive.
« La mise bout-à-bout de déficits répétés de plusieurs dizaines de milliards de dollars prévus sur quelques années illustre le risque d'enliser le Canada dans une spirale de déficits structurels. Il est inquiétant de constater que le retour à l'équilibre budgétaire ne semble pas être une priorité. Or, le gouvernement a la responsabilité d'annoncer sans plus tarder un plan qui tienne compte de l'importance d'accroitre la compétitivité de notre économie d'aujourd'hui sans nuire à celle des générations de demain », de conclure M. Dorval.
Regroupant plusieurs des plus grandes entreprises du Québec, le Conseil du patronat du Québec réunit aussi la vaste majorité des associations patronales sectorielles, ce qui en fait la seule confédération patronale du Québec. Il représente directement et indirectement plus de 70 000 employeurs de toutes tailles, tant du secteur privé que public, ayant des activités au Québec.
SOURCE Conseil du patronat du Québec
Camilla Sironi, Conseillère principale - Communications et relations avec les médias, [email protected], Bureau : 514-288-5161 poste 243, Cell. : 514-265-5471
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