/R E P R I S E -- Contrat de 64 M$ sans appel d'offres à une firme informatique - Le gouvernement n'est toujours pas transparent/
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Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ)08 mars, 2016, 06:00 ET
QUÉBEC, le 7 mars 2016 /CNW Telbec/ - Le Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ) est outré par la décision du gouvernement de favoriser la technologie de Médiamed - une firme informatique achetée par Logibec en 2015 - dans le réseau de la santé avec un contrat sans appel d'offres de 64 millions $. « À l'été 2015, le ministre Coiteux promettait de resserrer le contrôle de la gestion des contrats informatiques gouvernementaux. Avec cette décision qui constitue un puissant désaveu envers nos membres, c'est à se demander si les bottines suivent les babines », dénonce Richard Perron, président du SPGQ.
Le SPGQ est consterné par cet accroc inusité au processus d'appels d'offres publics qui favoriserait une firme en particulier. La situation est d'autant plus inadmissible que, dans sa réforme de l'informatique annoncée en juin 2015, Martin Coiteux affirmait que diminuer le recours à la sous-traitance pour favoriser l'expertise interne était au cœur de son plan, et ce, sans parler des appels répétés du premier ministre à la transparence.
« Cette situation, qui va à l'encontre des conclusions et des recommandations du rapport Charbonneau, nous inquiète au plus haut point. Nos membres anticipent les suites dans ce dossier, ne sachant pas quels seront les impacts sur leurs tâches. Ce que nous entendons présentement, c'est que l'entité Logibec-Médiamed dirait à nos membres comment ils doivent travailler à la suite de l'implantation de ce système dans le réseau de la santé. Plutôt que de s'affranchir des firmes privées, nous sommes plutôt en train de nous placer à leur remorque en agissant comme de vulgaires vassaux. Pourtant, M. Coiteux disait ne plus vouloir un modèle où des consultants et des firmes externes jouent le rôle de la fonction publique », déplore le président du SPGQ.
Selon le SPGQ, le gouvernement prend de sérieuses libertés avec les notions les plus élémentaires d'éthique en se disant transparent dans son intention d'octroyer un contrat de 64 millions $ sans appel d'offres à Logibec-Médiamed. Si la situation est aussi transparente que le prétend le gouvernement, le SPGQ se demande pourquoi l'organisme qui gère l'attribution du contrat a refusé de fournir toute l'information demandée par les firmes concurrentes qui veulent aussi le contrat. « Pour qu'un ancien ministre libéral, Claude Castonguay, s'inquiète de la situation sur la place publique, cela dénote un sérieux malaise », indique Richard Perron.
Le SPGQ a souvent démontré la grande dépendance du gouvernement du Québec envers la sous-traitance dans des domaines stratégiques comme les technologies de l'information (TI). Le développement et le maintien d'une expertise interne, par le biais de l'embauche et de la formation, demeurent un rempart important pour contrer la sous-traitance, dont les coûts moyens sont souvent deux fois supérieurs à ceux des travaux réalisés à l'interne dans les TI. Chaque année, le gouvernement dépense un montant de 3,5 milliards $ dans la gestion des contrats informatiques qui, trop souvent, sont confiés au secteur privé. Pourtant, selon le Vérificateur général, le coût quotidien d'une ressource externe se situe entre 400 et 950 $, alors que celui du personnel de la fonction publique varie de 215 à 475 $.
Dans le cadre du renouvellement de sa convention collective, le SPGQ propose de soutenir davantage le développement des compétences, notamment en augmentant le nombre de jours de formation. « Il y a urgence de considérer la rémunération des experts de l'État représentés par le SPGQ comme un investissement pour la saine gestion intègre des fonds publics, et non comme une dépense. Le gouvernement a maintenant l'opportunité, dans le cadre des présentes négociations, de valoriser l'expertise du personnel professionnel de l'État québécois comme le recommande le rapport de la commission Charbonneau », conclut le président du SPGQ.
À propos du SPGQ
Le SPGQ est le plus grand syndicat de personnel professionnel du Québec. Créé en 1968, il représente environ 24 000 experts, dont près de 17 000 dans la fonction publique, 4 500 à Revenu Québec et 2 500 en santé, en enseignement supérieur et dans les sociétés d'État.
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SOURCE Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ)
Philippe Desjardins, Conseiller à l'information, Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec, 581 995-0762 | [email protected]
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