MONTRÉAL, le 27 mai 2015 /CNW Telbec/ - Dans le débat sur l'exploitation des gaz de schiste, la voix des groupes écologistes a jusqu'ici porté davantage que celle des partisans du développement. Mais qu'en est-il de ceux qui ont des puits de gaz naturel sur leurs terres? Une Note économique publiée aujourd'hui par l'IEDM présente des témoignages de la part d'acteurs qui ont souvent été ignorés dans le tumulte médiatique.
Le moratoire présentement en vigueur bloque les activités dans le secteur des gaz de schiste au Québec et empêche de nombreux propriétaires terriens et des municipalités de signer des ententes avantageuses avec des entreprises explorant le sous-sol québécois. « Des entrepreneurs québécois voient d'importantes sommes leur échapper, des revenus qui assureraient l'avenir de leurs fermes pour de nombreuses années », dit Youri Chassin, auteur de la publication.
La province compte 34 puits, plus de la moitié ayant utilisé le procédé de fracturation hydraulique pour extraire le gaz. L'un de ces puits se trouve près de Bécancour, sur la terre à bois de René Bérubé. L'entreprise Talisman Energy a creusé un puits sur sa terre en échange d'une compensation financière pour les 39 prochaines années, indexée et renouvelable. Le propriétaire se déclare satisfait de cette entente puisqu'elle incorpore les exigences qu'il avait, notamment sur l'utilisation des arbres coupés et la remise en état du lieu lorsque le puits sera fermé.
Cette pratique est aussi courante en Alberta, où un nombre important de fermes et de ranchs sont parsemés de puits de gaz, souligne Youri Chassin. « Là-bas, les fermiers reçoivent plusieurs milliers de dollars par année en compensation pour chaque puits, qu'ils peuvent ensuite réinvestir dans la ferme, notamment dans la modernisation de leur équipement. »
Qu'en est-il des risques? On ne répertorie depuis 2008 que 40 incidents environnementaux sur un échantillon de 11 500 puits creusés dans le nord-est des États-Unis. Aucun de ces incidents n'a eu d'impact négatif sur la santé humaine. En Alberta, seulement 91 fuites sont survenues en 2014, alors que la province compte environ 260 000 puits de pétrole et de gaz. Trois incidents ont affecté des cours d'eau et un seul a eu un impact sur la flore, mais aucun n'a eu d'impact sur la faune ou sur la santé humaine.
La prochaine stratégie énergétique du gouvernement devrait donc tenir compte de ces faits, dit Youri Chassin, qui tient à préciser que si les fermiers montrent une ouverture à voir des projets se développer chez eux ou dans leurs communautés, ils se préoccupent également des impacts environnementaux. En effet, comme les agriculteurs veulent transmettre la ferme à la génération suivante, tout ce qui peut affecter la valeur de la terre, la qualité de l'eau, les récoltes ou la santé des troupeaux prend une importance capitale.
La Note économique intitulée « Les oubliés du gaz de schiste » est signée par Youri Chassin, économiste et directeur de la recherche à l'IEDM, en collaboration avec Guillaume Tremblay, analyste en politiques publiques. Cette publication est disponible sur notre site.
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L'IEDM est un organisme de recherche et d'éducation indépendant, non partisan et sans but lucratif. Par ses études et ses conférences, l'IEDM alimente les débats sur les politiques publiques au Québec et au Canada en proposant des réformes créatrices de richesse et fondées sur des mécanismes de marché.
SOURCE Institut économique de Montréal
Demandes d'entrevues : David Descôteaux, Coordonnateur aux communications, IEDM / Tél. : 514-273-0969 p. 2233 / Cell. : 514-919-4450 / Courriel : [email protected]
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