/R E P R I S E -- Indicateurs de performance: l'obsession statistique n'améliore pas la santé de la population/
Nouvelles fournies par
Institut de recherche et d'informations socio-économiques (IRIS)09 mars, 2016, 09:00 ET
MONTRÉAL, le 9 mars 2016 /CNW Telbec/ - Tandis que le ministre Barrette est en voie de compléter son tour du chapeau de réformes, l'Institut de recherche et d'informations socioéconomiques (IRIS) publie aujourd'hui une brochure qui explique la place centrale qu'occupent les indicateurs de performance dans les changements du système de santé.
« Les indicateurs de performance calculent tout. Combien de temps il faut à une infirmière pour se rendre du point A au point B, combien de bandages sont posés par année, combien de temps doit-on consacrer à une personne en deuil, et j'en passe. On pense qu'un usage excessif de statistiques permettra d'améliorer le système de santé, or c'est de la pensée magique, et pendant ce temps on ne guérit pas les gens. L'usage de ces indicateurs a plutôt comme effets des coûts faramineux, une pression accrue sur le personnel et l'augmentation de la bureaucratisation », affirme Guillaume Hébert, chercheur à l'IRIS et auteur de la publication.
Malheureusement, corriger l'approche actuelle en santé est présentement impossible. « Avec le contexte d'austérité dans lequel le Québec est pétri, la santé passe actuellement au deuxième rang derrière les impératifs budgétaires. Les compressions sévères dans le système de santé ne servent pas les intérêts de la population et les indicateurs de performance qui les justifient sont un leurre. L'austérité restreint les ressources et ne permet pas d'améliorer la santé de qui que ce soit», déplore Philippe Hurteau, également chercheur à l'IRIS et auteur de la brochure.
La réelle priorité de M. Barrette devrait être d'accroitre la santé de la population et non d'accélérer la marche vers la gestion d'entreprise et la privatisation. Des politiques publiques - et des indicateurs en conséquence - qui chercheraient à améliorer la santé publique plutôt que d'individualiser les soins obtiendraient davantage de résultats favorables.
« Plusieurs mesures ont déjà fait leurs preuves dans le passé, ici ou ailleurs, comme des campagnes de sensibilisation contre le tabagisme, ou l'offre de soins dentaires gratuits aux écoliers et écolières. La création du réseau des CPE, que le gouvernement est présentement en train de mettre à mal, est un autre excellent exemple de politique agissant sur les déterminants sociaux de la santé. D'autres mesures comme celles-ci permettraient à l'État de sauver des sommes importantes : une population en meilleure santé a moins besoin de se faire soigner et est plus à même de participer pleinement à la société », analyse Guillaume Hébert.
Les indicateurs de performance est disponible gratuitement au iris-recherche.qc.ca.
La FIQ a participé au financement de cette brochure.
SOURCE Institut de recherche et d'informations socio-économiques (IRIS)
Gabrielle Brais Harvey, responsable aux communications, 438 862-6662, [email protected]
Partager cet article