/R E P R I S E -- Le marché du travail québécois toujours discriminatoire envers les personnes immigrantes/
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Institut de recherche et d'informations socio-économiques (IRIS)27 sept, 2016, 09:00 ET
MONTRÉAL, le 27 sept. 2016 /CNW Telbec/ - Bien que la plupart des personnes immigrantes reçues soient sélectionnées en vertu de leurs compétences professionnelles, les nouveaux arrivants et nouvelles arrivantes font toujours l'objet de discrimination sur le marché du travail québécois. C'est ce que démontre la dernière note de l'Institut de recherche et d'informations socioéconomiques (IRIS), publiée ce mardi.
« Surqualification, revenus inférieurs et taux de chômage plus élevé résument bien la situation des personnes immigrantes, et cette tendance est encore plus marquée chez les femmes. Près de la moitié d'entre elles (46 %) se trouvent en situation de surqualification, et à 20 410$ en 2013, le revenu disponible médian des femmes immigrantes représentent à peine 90 % du revenu des femmes natives, et seulement 60 % de celui des hommes natifs », calcule Julia Posca, chercheure à l'IRIS et auteure de la publication.
« Le gouvernement du Parti libéral du Québec, au pouvoir depuis dix ans, se targue d'être le champion de la diversité et de l'inclusion. Or, on se rend compte en regardant les chiffres que ce n'est qu'une ouverture de façade. C'est également clair lorsqu'on fait la liste des compressions et des mesures d'austérité qui ont affecté, et qui continuent d'affecter, les personnes immigrantes et leur insertion. En effet, tant la diminution de 25 % de l'offre de cours de français, incluant des sessions d'accueil et d'orientation, que la fermeture des bureaux du ministère de l'Immigration, de la Diversité et de l'Inclusion en région - pour n'économiser que 4,6 millions de dollars - contribuent à maintenir les personnes nouvellement arrivées dans une situation défavorable. Ajoutons que les organismes communautaires qui leur viennent en aide ont également subi des coupes, une conséquence supplémentaire de l'austérité qui mine l'intégration », souligne Julia Posca.
« Pour mettre fin à la discrimination systémique, de nombreuses mesures peuvent être adoptées comme la reconnaissance des diplômes et expériences obtenus à l'étranger. La bonification de l'offre de stages et de formations en emploi ainsi que l'implantation de programmes d'accès à l'égalité en emploi dans les entreprises privées pourraient également se révéler salutaires. La nouvelle politique en matière d'immigration, de participation et d'inclusion promet d'arrimer l'immigration aux besoins des entreprises, mais ne peut garantir qu'elle réduira les inégalités entre personnes natives et personnes immigrantes », conclut la chercheure.
Portrait du revenu et de l'emploi des personnes immigrantes est disponible gratuitement sur www.iris-recherche.qc.ca.
SOURCE Institut de recherche et d'informations socio-économiques (IRIS)
Guillaume Hébert, (514) 322-6826, [email protected]
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