/R E P R I S E -- Le SISP accueille froidement le budget 2015-2016/
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Secrétariat intersyndical des services publics (SISP)27 mars, 2015, 13:30 ET
MONTRÉAL, le 27 mars 2015 /CNW Telbec/ - C'est avec un mélange de colère et d'inquiétudes que le Secrétariat intersyndical des services publics (SISP) reçoit le deuxième budget du gouvernement Couillard. Les compressions des dépenses auront des conséquences majeures sur les services tandis que plusieurs des mesures annoncées soulèvent de vives inquiétudes pour le SISP.
En visant une croissance moyenne de 2,3 % des dépenses pour les cinq prochaines années, comparativement à 4 % en moyenne au cours des dix dernières années, le gouvernement libéral prépare un avenir sombre aux services publics. Avec une faible augmentation de 1,2 % dès cette année, les vagues de compressions se poursuivront au cours des prochains mois et ne laisseront aucune marge de manœuvre pour répondre adéquatement aux besoins de la population. « Une cible de 0,2 % en éducation, c'est tout simplement irresponsable! Dans la fonction publique, une réduction de 2 % des effectifs va mettre en péril les services aux citoyens. En santé ce n'est pas mieux, c'est impossible de répondre aux besoins de la population avec seulement 1,4 % d'augmentations des dépenses. Ça va être catastrophique pour le réseau », fulmine Louise Chabot, porte-parole du SISP.
Le gouvernement ne peut plus se cacher derrière la « rigueur budgétaire ». En comprimant la croissance des dépenses bien en deçà de l'inflation, le gouvernement est bel et bien dans une politique d'austérité qui vise une réduction de l'État. Les représentants du SISP s'indignent de voir le gouvernement s'entêter à poursuivre dans cette voie. L'année qui vient de s'écouler a fait la démonstration que l'on ne peut réduire davantage les dépenses sans compromettre sévèrement les services. On ne peut étirer l'élastique davantage, soutient l'organisation syndicale.
De nombreuses mesures annoncées soulèvent de vives inquiétudes au SISP. Les fusions d'organismes posent plusieurs questionnements : les missions seront-elles adéquatement conservées? L'offre de services aux citoyens sera-t-elle maintenue? Certains de ces organismes étaient déjà critiqués pour des lacunes pour leurs délais de réponses aux demandes des citoyens. Comment entend-on sérieusement améliorer la qualité des services tout en effectuant des économies?
Bien que certaines mesures d'allègement fiscal, telles que l'abolition progressive de la taxe santé, peuvent être saluées, le SISP s'interroge sur l'impact financier qu'elles auront à long terme sur les finances publiques. Rien dans ce budget ne nous permet de dire que le gouvernement a la volonté de maintenir au niveau actuel le panier de services offerts à la population. L'obstination du gouvernement à ne pas considérer la colonne des revenus laisse présager que ces mesures cachent une tarification accrue des services publics et une augmentation de la taxe à la consommation, tel que le recommandait le rapport Godbout. « Le gouvernement doit mettre cartes sur table. Les mesures de ce budget sont inquiétantes, mais ce qui n'y est pas annoncé l'est encore plus », s'exclame Louise Chabot.
3,8 milliards de dollars en propositions progressistes pour les finances publiques
Le SISP déplore que le gouvernement n'ait pas fait preuve d'audace et considéré des mesures progressistes qui auraient bénéficié à la croissance économique sans affecter la qualité des services, les plus démunis ou la classe moyenne. L'organisation dispose d'un plan de financement des services publics réunissant une dizaine de propositions totalisant 3,8 milliards de dollars d'économies ou de revenus supplémentaires. Le gouvernement pourrait ainsi épargner 1 milliard en créant un régime entièrement public d'assurance médicaments et en centralisant ces achats. Il pourrait de plus économiser 850 millions en mettant fin à la sous-traitance des contrats en ressources informationnelles. Le SISP estime également que le gouvernement aurait pu obtenir 200 millions supplémentaires en ajoutant un palier d'imposition de 28 % sur les revenus de 250 000 $ et plus. Le plan de financement des services publics du SISP peut être téléchargé ou consulté en ligne à www.sisp.qc.net/financespubliques.
« On s'explique mal que le gouvernement adopte une approche aussi radicale à l'égard des services publics alors que tant de propositions novatrices sont sur la table. Encore une fois, le gouvernement Couillard démontre que sa politique budgétaire est guidée par l'idéologie néolibérale et n'a aucun respect pour les services publics ni pour les travailleuses et travailleurs qui s'y dévouent jour après jour », conclut la porte-parole.
Profil du SISP
Le SISP regroupe plus de 270 000 membres issus de trois organisations syndicales (CSQ, SFPQ, APTS), dont la majorité provient des secteurs public et parapublic. La mission première du Secrétariat s'articule autour de la défense et de la promotion des services publics offerts à la population québécoise. Par leurs actions concertées, la CSQ, le SFPQ, et l'APTS souhaitent favoriser l'accès à des services publics de qualité, et ce, sur l'ensemble du territoire québécois.
SOURCE Secrétariat intersyndical des services publics (SISP)
Maxime Clément, Attaché de presse, Cell. : 514 442-4823, [email protected], www.sisp.qc.net
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