MONTRÉAL, le 10 mars 2016 /CNW Telbec/ - Augmenter les déficits budgétaires pour relancer l'économie, ce que beaucoup d'économistes enjoignent le gouvernement fédéral à faire, est une politique vouée à l'échec, montre une publication de l'IEDM lancée aujourd'hui.
Alors que le déficit d'Ottawa se creuse de jour en jour - la plus récente révision chiffre le montant à 18,4 milliards $ pour l'année en cours, sans compter les dépenses d'infrastructure promises de plusieurs milliards de dollars qui s'y ajouteront -, plusieurs économistes recommandent de dépenser encore plus pour « stimuler » l'économie canadienne.
Il s'agit là d'une vision « court-termiste » qui ne prend pas en compte plusieurs éléments importants, explique Mathieu Bédard, économiste à l'IEDM et auteur de la publication.
« Après la crise financière de 2008, ce sont les pays de l'OCDE qui ont à la fois réduit leurs dépenses publiques et leurs revenus qui ont réussi à obtenir la croissance annuelle moyenne la plus élevée. À l'inverse, les pays qui ont augmenté à la fois leurs dépenses et leur fardeau fiscal ont connu une croissance très faible et même un recul économique, si on inclut à ce calcul la Grèce. Ces faits, empiriquement démontrés, contredisent de façon directe la doctrine des économistes prônant les déficits comme outils de relance économique. »
Une étude de l'Université de Californie à San Diego montre d'ailleurs qu'une augmentation de la dépense publique réduit la dépense privée plutôt que de la stimuler, et a pour effet de créer uniquement des emplois dans le secteur public et aucun emploi durable dans le secteur privé.
« De toute façon, au-delà des études sur la question, il y a un fait important à rappeler: le Canada n'est pas en récession, ne l'a pas été en 2015 et ne le sera pas en 2016, comme l'a d'ailleurs encore une fois confirmé hier la Banque du Canada, et ce, indépendamment de la taille du déficit fédéral », dit Mathieu Bédard.
Les choix difficiles auxquels a récemment dû faire face le gouvernement québécois pour revenir à l'équilibre budgétaire devraient constituer une mise en garde pour le gouvernement fédéral, estime pour sa part Michel Kelly-Gagnon, président et directeur général de l'IEDM. « Le retour au déficit zéro, même en période de croissance, est toujours un exercice difficile qui provoque immanquablement une levée de boucliers. Autrement dit, après un plan de relance, il ne suffit pas de décréter l'équilibre budgétaire pour y arriver. »
« La meilleure façon de stimuler l'économie est de retirer les obstacles pour les entrepreneurs et les innovateurs en réduisant les impôts et le fardeau réglementaire », ajoute-t-il. « Augmenter les dépenses du gouvernement ne fera que retirer des ressources du secteur privé, ce qui est la dernière chose dont l'économie canadienne a besoin. »
Le Point intitulé « Les déficits du gouvernement fédéral ne stimuleront pas l'économie canadienne », est signé par Mathieu Bédard, économiste à l'IEDM. Cette publication est disponible sur notre site.
* * *
L'IEDM est un organisme de recherche et d'éducation indépendant, non partisan et sans but lucratif. Par ses études et ses conférences, l'IEDM alimente les débats sur les politiques publiques au Québec et partout au Canada en proposant des réformes créatrices de richesse et fondées sur des mécanismes de marché.
SOURCE Institut économique de Montréal
Demandes d'entrevues : Pascale Déry, Conseillère principale, communications et développement, IEDM, Tél. : 514-273 0969 p. 2233, Cell. : 514-502-6757, Courriel : [email protected]
Partager cet article