Pourquoi changer un programme de vaccination contre le VPH qui a su résister à l'épreuve du temps ?
MONTRÉAL, le 18 sept. 2018 /CNW Telbec/ - Au cours des dix dernières années, le Québec a profité d'un programme de vaccination contre le VPH gratuit, efficace, et sécuritaire qui nous protégeait ainsi que nos enfants contre plusieurs cancers. À compter de ce mois-ci, les enfants du Québec seront les seuls au Canada, et même au monde, à recevoir un programme de vaccination contre le VPH pour lequel il n'y a pas encore de preuves scientifiques publiées confirmant qu'il sera au moins aussi efficace que celui offert partout ailleurs. Pourquoi est-ce que le Québec change un programme qui a prouvé être efficace ?
Depuis 2008, un programme de vaccination gratuit contre le VPH est offert au Québec, puis en 2016, il a été élargi pour inclure les garçons. Ce programme, qui consistait en deux doses de Gardasil9, offrait aux enfants une protection complète contre les maladies et les cancers liés au VPH incluant ceux de la tête et du cou, de la gorge, de l'anus, du col de l'utérus, de la vulve, du vagin et du pénis. Ce dernier avait été recommandé par le Comité sur l'immunisation du Québec (CIQ) basé à l'Institut national de santé publique du Québec. Dix ans de recherches ont démontré que ce programme a baissé le taux de verrues génitales et d'infections au VPH chez les Québécois.
Le nouveau programme de vaccination contre le VPH, suggéré par le CIQ, mise davantage sur les économies que sur la santé des Québécois et l'éthique de recherche. Au lieu de recevoir deux doses de Gardasil9, les jeunes Québécois recevront maintenant une nouvelle combinaison de vaccins composée d'une dose de Gardasil9 et d'une dose de Cervarix. Le Gardasil9 protège contre 9 types de VPH, alors que le Cervarix protège seulement contre 2 types de VPH. Il est préoccupant de noter que les garçons recevront maintenant le Cervarix, un vaccin qui n'a pas prouvé protéger les garçons contre les infections, les pré-cancers ou les cancers et qui n'a pas non plus été approuvé par Santé Canada pour les personnes de sexe masculin. De plus, à long terme, pour les filles et les garçons, rien ne prouve que ce nouveau programme est aussi efficace que deux doses de Gardasil9. Il est décevant et inquiétant de voir qu'à présent, notre province est prête à mettre nos enfants à risque de développer ces cancers plus tard durant leur vie, simplement pour économiser.
Ce nouveau programme n'a pas fait l'objet de discussion parmi les experts de tous les domaines pertinents. Il y a au moins 65 experts scientifiques qui ont fait part de leurs inquiétudes et de leurs préoccupations depuis la publication de cette nouvelle en avril dernier. La Société de gynéco-oncologie du Canada (GOC), incluant 44 experts au Québec seulement, s'attendait à être impliquée dans de tels changements qui affectent le cancer du col de l'utérus, mais n'a pas été consultée dans ce cas-ci. Pourquoi la communauté scientifique n'a-t-elle pas été consultée cette fois-ci ? Dr Marc Steben, un expert canadien en matière de VPH affirme : « Cela prendra 8 à 10 ans pour prouver que le programme de vaccination mixte protège au moins aussi bien que le programme précédent. Étant donné qu'il n'existe aucune preuve de son efficacité à long terme, un projet de recherche devrait être mené avec des formulaires de consentement approuvés par un comité d'éthique. Ce programme de vaccination mixte est un programme de recherche et ne devrait pas être mené sur l'ensemble de la population sous prétexte qu'il s'agit d'un traitement préventif. »
La seule façon de changer la politique actuelle et de revenir au programme de vaccination sécuritaire et prouvé efficace tel qu'il était en 2017 est de faire en sorte que les Québécois exigent plus de leur gouvernement, un gouvernement dont la responsabilité ultime est d'assurer la santé et la sécurité de la population. Si le programme n'est pas changé immédiatement, les parents et soignants québécois devront défrayer au moins 175 $ pour donner à leurs enfants la même protection que celle des enfants partout ailleurs au Canada.
Contactez le ministre de la Santé, Dr Gaétan Barrette, au 418-266-7171 ou par courriel au [email protected]. Dites-lui de rectifier la situation. Les familles québécoises ne devraient pas avoir à payer des coûts supplémentaires pour profiter de la même protection que le reste du Canada. La vaccination contre le VPH et la prévention du cancer sont trop importantes. Nous devons tous agir sur cet important enjeu aujourd'hui afin de pouvoir continuer à offrir la meilleure protection possible à nos enfants.
Pourquoi voudrions-nous donner à nos enfants quelque chose dont nous ne sommes pas certains de l'efficacité ? Assurons-nous que nos enfants reçoivent la meilleure protection contre les cancers. Contactez notre ministre de la Santé à ce sujet pour aider à faire une différence.
Pour exprimer votre inquiétude, visitez www.sensibilisationvph.org.
SOURCE Sensibilisation VPH
Pour fixer une entrevue avec le Dr Marc Steben, appelez 1-514-214-6469
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