/R E P R I S E -- Les enseignantes et enseignants victimes de violence - La
FAE trouve inquiétant le silence de la ministre Courchesne/
MONTRÉAL, le 19 mai /CNW Telbec/ - La semaine dernière, la Fédération autonome de l'enseignement (FAE) dévoilait les résultats d'un vaste sondage(1) révélant, entre autres, que 85 % des enseignantes et enseignants affirment avoir été victimes de violence psychologique ou verbale à un moment ou l'autre de leur carrière. Cette enquête a eu un large écho au sein des médias francophones et anglophones, autant dans la presse écrite qu'électronique.
Réalité troublante
La réalité décrite par le personnel enseignant est troublante. Des enseignantes ont accepté avec courage de témoigner, et ce, malgré la difficulté d'avoir à exprimer publiquement les gestes violents dont elles ont été victimes de la part d'élèves. À cette occasion, la FAE a insisté sur l'urgence d'agir pour contrer la violence à l'école et d'offrir le soutien à toutes les personnes qui en subissent les conséquences.
La FAE a également rappelé qu'en dépit du plan d'action pour prévenir la violence à l'école annoncé en avril 2008 par le ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport (MELS), aucune amélioration n'a été constatée. En dénonçant cette triste réalité, les enseignantes et enseignants s'attendaient minimalement à une réaction de la part de la ministre Michelle Courchesne, le sujet étant à tout le moins d'une grande sinon d'une très grande importance. Or, rien...
Silence inquiétant
"Ce silence de la ministre Courchesne est vraiment inquiétant. Comment l'interpréter? La ministre souhaite-t-elle que le monde scolaire continue à taire ce phénomène? Est-ce que le fait de se faire menacer de mort, de subir des propos injurieux de manière constante, d'encaisser des coups de pied et des coups de poing, comme l'ont exprimé sur plusieurs tribunes des enseignantes et enseignants, ne doit pas être dénoncé avec vigueur par la responsable de l'Éducation au Québec? Difficile de comprendre ce mutisme de la ministre Courchesne... Comment peut-elle ne pas réagir pour réitérer que la violence sous toutes ses formes, qu'elle soit physique ou psychologique, c'est inacceptable?
Est-ce que le ministère dont elle est responsable craint de reconnaître que son plan d'action s'avère inefficace et qu'il n'a surtout pas respecté ses engagements pour préserver et réduire la violence dans les écoles du Québec? Madame Courchesne nous reproche souvent notre ton alarmiste. Oui nous avons actionné la sonnette d'alarme, car le problème est sérieux. Nos profs croient toujours en ce qu'ils font et défendent avec passion l'école publique. Est-ce d'être arrogant que de demander à ce que les enseignantes et enseignants puissent évoluer dans un milieu sécuritaire et respectueux des personnes? Est-ce d'être condescendant que d'espérer une réaction ministérielle sur un sujet aussi important?
Voilà déjà une semaine que la FAE a rendu publique son enquête et pas un mot de la part de la ministre. Une telle insensibilité à l'endroit du sort des enseignantes et enseignants demeure incompréhensible. Permettez que les enseignantes et enseignants puissent parfois avoir le sentiment d'être méprisés", a déclaré Pierre St-Germain, président de la FAE.
"Touche pas à mon prof"
Devant l'inaction gouvernementale et compte tenu de l'importance de s'attaquer à ce fléau, la Fédération autonome de l'enseignement a entrepris une campagne de sensibilisation pour mettre un terme à la violence dont sont victimes les enseignantes et enseignants. Le thème "Touche pas à mon prof" apparaît sur des affiches et des macarons distribués en milieu scolaire. La FAE souhaite interpeller de la sorte les élèves, les directions d'établissement, les parents et toutes les personnes qui croient essentiel d'enrayer l'escalade de cette violence.
"Il est quand même désolant de constater ce silence. Faut-il s'adresser à la ministre des Loisirs et du Sport plutôt qu'à la ministre de l'Éducation? Madame Courchesne semble se préoccuper davantage de la violence au hockey que de celle faite aux profs. Question de valeurs. Peut-être y aurait-il moins de violence dans le sport s'il y en avait moins à l'école?", de conclure M. St-Germain.
La FAE regroupe neuf syndicats de l'enseignement qui représentent quelque 32 000 enseignantes et enseignants (le tiers du personnel enseignant au Québec) du préscolaire, du primaire, du secondaire, du milieu carcéral, de la formation professionnelle et de l'éducation des adultes ainsi que le personnel scolaire des écoles Peter Hall et du Centre académique Fournier.
--------------- 1. Le sondage WEB a été réalisé du 2 février au 1er mars 2010 auprès d'un échantillon représentatif de 2082 enseignantes et enseignants des neuf syndicats de la FAE. La marge d'erreur est de +/-2,06%, et ce, 19 fois sur 20.
Renseignements: Armand Dubois, conseiller aux communications, (514) 666-7763, poste 296 - bureau, (514) 910-1754 - cellulaire; Source: Fédération autonome de l'enseignement
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