/R E P R I S E -- Régions ressources : créer des emplois publics est plus bénéfique que de subventionner le secteur primaire/
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Institut de recherche et d'informations socio-économiques (IRIS)15 juin, 2015, 09:00 ET
MONTRÉAL, le 15 juin 2015 /CNW Telbec/ - Investir dans l'extraction de ressources naturelles tout en appliquant des compressions dans le secteur public est une stratégie perdante pour les régions ressources du Québec. C'est la conclusion à laquelle parvient une étude de l'Institut de recherche et d'informations socio-économiques (IRIS) qui s'est penché sur les effets du secteur public sur l'économie des différentes régions.
« Le gouvernement prétend dynamiser l'économie avec des projets d'investissements dans l'exploitation des ressources naturelles comme le Plan Nord. Or, pour les régions ressources, une telle stratégie n'est pas porteuse. En fait, selon les données de Statistique Canada que nous avons étudiées, s'il investissait les mêmes sommes en créant des emplois publics, il se créerait plus d'emplois et l'effet serait plus important sur la croissance économique » constate Bertrand Schepper, chercheur à l'IRIS et auteur de l'étude.
La recherche se penche également sur l'effet qu'ont eu les emplois publics dans les régions manufacturières au cours des quinze dernières années.
« On le sait, le secteur manufacturier a connu d'importants déboires depuis l'an 2000. Dans les régions manufacturières - par exemple, la Beauce, les Laurentides, Lanaudière - la création d'emplois publics, parfois délocalisés de Montréal et de Québec, a participé à stabiliser le niveau d'emploi pendant la crise et d'éviter le pire. En tout, ce sont 70 000 emplois manufacturiers qui ont été perdus dans ces régions pendant cette période, tandis que 100 000 emplois publics y ont été créés. L'emploi public permet de stabiliser l'économie en période de crise », mentionne François Desrochers, chercheur-associé à l'IRIS et auteur de l'étude.
« Une fois ces constats faits, il est troublant d'entendre le président du Conseil du trésor se féliciter de diminuer le nombre d'employé-es du secteur public. Dans un contexte économique morose où le marché de l'emploi inquiète et dans lequel l'investissement privé stagne, sabrer des emplois publics participera à renforcer les tendances négatives. À l'inverse, un développement de l'emploi public permettrait de diversifier l'économie dans des régions qui sont actuellement dépendantes de cycles économiques fondés sur des marchés internationaux. Étonnamment, le gouvernement a plutôt choisi de couper des postes précisément dans les structures publiques qui permettaient de stimuler la diversification de l'économie régionale comme les CLD et les CRÉ », souligne François Desrochers.
Le Syndicat québécois de la fonction publique (SFPQ) a participé au financement de cette étude. L'étude Le secteur public et l'économie régionale au Québec est disponible gratuitement à : www.iris-recherche.qc.ca
SOURCE Institut de recherche et d'informations socio-économiques (IRIS)
Guillaume Hébert, chercheur, 514-322-6826
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