MONTRÉAL, le 17 déc. 2015 /CNW/ - À l'approche de la rencontre entre les ministres des Finances du fédéral, des provinces et des territoires, la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante (FCEI) souhaite ardemment que tout projet de hausse obligatoire des cotisations au Régime de pensions du Canada (RPC)/Régime de rentes du Québec (RRQ) soit rejeté. « Il faut rappeler que, pour les employeurs, une telle hausse aurait l'effet d'une nouvelle taxe sur la masse salariale et cela nuirait encore davantage à notre économie déjà fragilisée », fait valoir Martine Hébert, vice-présidente principale et porte-parole nationale de la FCEI.
S'appuyant sur des données économiques et de sondage, la FCEI a écrit à tous les ministres des Finances au Canada pour les dissuader d'imposer une hausse obligatoire du RPC/RRQ aux travailleurs et aux propriétaires de PME canadiens.
Des effets négatifs sur les emplois, les salaires et les finances publiques
Selon des estimations économétriques effectuées pour le compte de la FCEI, une hausse de ces cotisations du même niveau que celui proposé pour le Régime de retraite de la province de l'Ontario (RRPO) aurait un impact négatif important à court terme sur l'économie. D'ici 2020, il y aurait jusqu'à 110 000 emplois de moins au Canada que le nombre qui aurait été enregistré si les cotisations avaient été maintenues au statu quo. La hausse des cotisations au RPC/RRQ aurait également un effet à la baisse de 0,8 % sur les salaires, et ce, de façon permanente.
Les coffres des gouvernements ne seraient pas épargnés non plus. En effet, la baisse des recettes provenant de l'impôt sur le revenu des particuliers et des taxes de vente grèverait les finances du gouvernement fédéral et des provinces. L'analyse économétrique démontre que, d'ici 2021, les soldes budgétaires seraient comprimés de 5 milliards $ pour le gouvernement fédéral et de 5 milliards $ au total pour l'ensemble des provinces.
« La hausse du RPC/RRQ proposée est une fausse solution, car dans les faits, elle créera un problème additionnel, affirme Ted Mallett, vice-président et économiste en chef à la FCEI. Les gouvernements se tireraient dans le pied parce que, dans les premières années, une telle hausse nuirait à l'économie ainsi qu'aux budgets de l'État et des provinces. »
Les travailleurs ne veulent pas d'une épargne forcée!
Un sondage Ipsos-Reid publié par la FCEI le 13 juillet dernier expose clairement le fait que les travailleurs canadiens ne veulent pas débourser davantage pour épargner dans le RPC/RRQ. Les résultats montrent, en effet, que s'ils avaient les moyens d'investir plus d'argent en vue de leur retraite, moins de 20 % des travailleurs choisiraient le RPC/RRQ. Par ailleurs, plus d'un tiers estiment qu'une hausse des cotisations à ces régimes réduirait leur capacité à payer des produits et des services essentiels (p. ex. nourriture ou loyer). Selon les données de la FCEI, les deux tiers des propriétaires de PME estiment qu'une telle hausse les pousserait à geler ou à réduire les salaires de leurs employés et ils sont 35 % à dire que cela les pousserait à réduire leurs effectifs.
« L'épargne forcée dans un seul véhicule comme le RPC/RRQ n'est certes pas une avenue à emprunter : les travailleurs et les employeurs n'en veulent pas, ajoute Mme Hébert. Les gouvernements feraient mieux d'opter pour des régimes d'épargne-retraite volontaires. »
Enfin, la FCEI rappelle que pour modifier le RPC/RRQ, le gouvernement fédéral doit obtenir l'accord d'au moins les deux tiers des provinces représentant au moins deux tiers de la population canadienne. La FCEI a d'ailleurs eu l'occasion de discuter de cet important enjeu lors de rencontres avec les ministres des Finances de quatre provinces canadiennes au cours des dernières semaines et compte poursuivre ses représentations en ce sens au cours des semaines qui viennent.
Pour en savoir davantage sur l'analyse économétrique
L'analyse des impacts macro-économiques a été effectuée par Peter Dungan, professeur agrégé adjoint en économie de l'entreprise à la Rotman School of Management de l'Université de Toronto, au moyen du modèle FOCUS du Policy and Economic Analysis Program. Les résultats sont disponibles dans le document suivant : Forced Savings: 2015 update - A macro-economic impact assessment of an expansion in the Canada Pension Plan au www.cfib-fcei.ca/cfib-documents/rr3384.pdf.
À propos de la FCEI
La FCEI est le plus grand regroupement de petites et moyennes entreprises du Canada, comptant 109 000 membres dans tous les secteurs et toutes les régions, dont 24 000 au Québec.
SOURCE Fédération canadienne de l'entreprise indépendante
Amélie Desrosiers, conseillère, Affaires publiques et relations médias, FCEI, Téléphone : 514 861-3234 poste 224 | Cellulaire : 514 817-0228, [email protected]
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