/R E P R I S E -- Rentrée scolaire 2014-2015 - La CSQ souligne la première rentrée scolaire du ministre Bolduc/
MONTRÉAL, le 24 août 2014 La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) et ses fédérations du réseau scolaire, la Fédération des syndicats de l'enseignement (FSE-CSQ), la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ) et la Fédération des professionnelles et professionnels de l'éducation du Québec (FPPE-CSQ), soulignent la première rentrée scolaire du ministre de l'Éducation, du Loisir et du Sport (MELS), Yves Bolduc, en le guidant pour une réussite scolaire de l'ensemble des élèves québécois. Généralement, une rentrée scolaire est un moment important pour les enfants, leurs parents et le personnel de l'éducation. On s'y prépare avec beaucoup de fébrilité. On a soif d'apprendre mais, pour ce faire, il faut savoir écouter !
Près d'un milliard de dollars en coupes budgétaires dans le réseau scolaire
La CSQ et ses fédérations du réseau scolaire sont très inquiètes des multiples messages d'austérité. « Depuis son arrivée au pouvoir, le gouvernement de M. Couillard ne cesse d'envoyer le signal d'une remise en question du modèle québécois, à coups de compressions dans les services publics. Tantôt, il y va d'une commission sur la révision des programmes, puis d'une commission sur la fiscalité, mais toujours avec le même objectif avoué de récupérer 3,2 milliards de dollars. Ce n'est pas avec ce genre de discours qu'il peut prétendre faire de l'éducation une priorité nationale », s'inquiète Louise Chabot, présidente de la CSQ.
« Voilà maintenant quatre ans que la population du Québec goûte à cette médecine d'austérité, Aujourd'hui, avec les compressions de plus de 150 millions de dollars qu'on nous impose, nous en sommes déjà à 800 millions de dollars de coupes budgétaires dans le réseau scolaire. Il est faux de prétendre, comme l'affirmaient le ministre de l'éducation et même le premier ministre dans son discours inaugural, que ces compressions astronomiques ne toucheront pas les services aux élèves, alors que le réseau scolaire est déjà en manque d'oxygène. Si l'on veut relancer l'économie, c'est par la réussite scolaire qu'on y parviendra. Pour y arriver, il faut s'en donner les moyens et voir une fois pour toutes, l'éducation comme une nécessité, un investissement ; un investissement dans notre jeunesse, dans notre économie », explique Louise Chabot.
Les enseignantes et enseignants sceptiques
« Force est de constater que les compressions majeures, imposées cette année encore dans le réseau, affecteront les services aux élèves et le soutien aux enseignants. En gros, on nous demande de faire encore plus avec moins et de pallier le désengagement de l'État en éducation. Il y a des limites à ce qu'on peut demander aux enseignants qui font déjà des miracles au quotidien avec les élèves », de signaler Josée Scalabrini, présidente de la FSE-CSQ.
Précisons que plusieurs enveloppes budgétaires prévues pour protéger des mesures de financement de services aux élèves ou de soutien aux enseignants ont été regroupées par le MELS, avant que ne lui soient imposées des compressions, transférant ainsi aux commissions scolaires la responsabilité de déterminer quels services seront réduits. « Dans le contexte où des mesures de base comme la lecture à l'école, le soutien à l'amélioration du français, l'aide aux devoirs, la stratégie d'intervention en milieux défavorisés de même que des services d'adaptation scolaire risquent d'être affectés, on ne peut nous faire croire que l'éducation et la réussite sont une priorité », ajoute Mme Scalabrini.
On sabre dans le personnel de soutien scolaire
La FPSS constate que les nouvelles réductions des dépenses annoncées hypothèqueront davantage l'avenir de milliers d'élèves handicapés ou en difficulté d'adaptation ou d'apprentissage qui ne reçoivent déjà pas le soutien dont ils ont besoin pour réussir leurs études. « Les nombreuses compressions en éducation, qui se sont faites trop souvent sur le dos du personnel de soutien scolaire, ont eu des effets négatifs sur les services directs offerts aux élèves ainsi que sur les services administratifs offerts à la population », soutient Éric Pronovost, président de la FPSS-CSQ.
Le travail du personnel de soutien scolaire est très diversifié et peu connu de l'ensemble de la population. Ce sont des préposés aux élèves handicapés, des surveillants d'élèves, des ouvriers spécialisés, des techniciens en travaux pratiques, etc. « Il faut que cessent les compressions budgétaires sur le dos du personnel de soutien scolaire. Le gouvernement doit reconnaitre que nous faisons partie de la solution. Ce n'est pas vrai qu'on peut abolir des postes ou réduire le nombre d'heures de travail, comme on l'a fait au cours des dernières années, sans que cela diminue la qualité des services dans nos écoles », affirme M. Pronovost.
Les élèves privés des services du personnel professionnel
La diminution du budget en éducation entraîne des coupes dans les services professionnels directs aux élèves et aux enseignants (psychoéducatrices et psychoéducateurs, animatrices et animateurs à la vie spirituelle et à l'engagement communautaire, conseillères et conseillers, bibliothécaires, etc.) alors même que les conventions collectives négociées en 2010 prévoyaient des ajouts de ressources professionnelles. Dans plusieurs commissions scolaires, on annonce que les départs à la retraite ne seront pas comblés. C'est fort inquiétant, quand on pense que 20 % du personnel professionnel est âgé de 55 ans ou plus.
« Comment peut-on espérer lutter contre le décrochage et l'intimidation, avec de constantes compressions dans les budgets des commissions scolaires qui, elles, en arrivent à se départir de ressources intervenant justement sur ces problématiques ? C'est incompréhensible », affirme la présidente de la FPPE-CSQ, Johanne Pomerleau.
Pour démontrer les besoins criants du réseau scolaire, la CSQ et ses fédérations présentent au ministre Bolduc une liste d'attentes scolaires ainsi qu'une liste de frais aux parents, comme le font les écoles pour les parents. Vous trouverez les deux documents en annexe.
Profil de la CSQ
La CSQ représente plus de 200 000 membres, dont près de 130 000 font partie du personnel de l'éducation. Elle est l'organisation syndicale la plus importante en éducation et en petite enfance au Québec. La CSQ est également présente dans les secteurs de la santé et des services sociaux, des services de garde, du municipal, des loisirs, de la culture, du communautaire et des communications.
Profil de la FSE-CSQ
La Fédération des syndicats de l'enseignement (FSE-CSQ) est la plus importante organisation d'enseignantes et d'enseignants de commissions scolaires du Québec. Elle représente plus de 60 000 enseignantes et enseignants à tous les secteurs d'enseignement, tant au préscolaire, au primaire et au secondaire qu'à la formation professionnelle et à l'éducation des adultes.
Profil de la FPPE-CSQ
La Fédération des professionnelles et professionnels de l'éducation du Québec (FPPE-CSQ) représente 19 syndicats regroupant 7 500 membres répartis dans la quasi-totalité des commissions scolaires du Québec, francophones, anglophones, Crie et Kativik. Elle compte parmi ses membres différentes catégories de personnel dans les secteurs administratif, pédagogique et dans les services directs aux élèves (entre autres, psychologues, psychoéducatrices et psychoéducateurs, orthophonistes, conseillères et conseillers d'orientation, orthopédagogues, animatrices et animateurs à la vie spirituelle et l'engagement communautaire).
Profil de la FPSS-CSQ
La Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ) est la seule fédération représentant exclusivement du personnel de soutien scolaire des écoles et des centres du Québec. Elle est affiliée à la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) et regroupe plus de 27 000 membres travaillant dans les différentes commissions scolaires à travers le Québec.
Année scolaire 2014-2015
ATTENTES SCOLAIRES
1ère année (premier cycle)
du ministre Bolduc
- 0 compression nuisant à la qualité des services aux élèves :
2 pleines enveloppes budgétaires d'appui à la réussite éducative et à des mesures d'adaptation scolaire- 1 soutien au programme de français
- 1 nombre suffisant de personnel de soutien scolaire pour des services de qualité
- 0 réduction dans les corps d'emplois professionnels
- 1 lot de collaboration avec le personnel enseignant et de prise en compte de son opinion
- 70 000 reconnaissances de l'expertise et de l'autonomie du personnel enseignant
- 1 tonne de valorisation de la profession enseignante, du personnel de soutien scolaire et des professionnels de l'éducation
- 1 mise en place de mesures pour l'attraction et la rétention du personnel de soutien scolaire offrant des services directs aux élèves
- 380 ressources professionnelles supplémentaires en service direct à l'élève promises en 2010 (sur 5 ans)
- 1 budget suffisant pour assurer des écoles saines aux élèves afin de renouveler les infrastructures scolaires pour contrer leur détérioration inquiétante
- 0 abolition d'allocation aux services de garde en milieu défavorisé
- 1 révision du financement public des écoles privées
- 1 renforcement de la formation professionnelle et des adultes
- 1 politique globale sur la persévérance scolaire
NOTE AU MINISTRE :
Éviter de parler de réussite pour tous et de déficit zéro en même temps.
Une copie des mesures concrètes pour inscrire l'éducation comme une priorité nationale serait souhaitable dans les plus brefs délais.
FRAIS CHARGÉS AUX PARENTS
Année scolaire 2014-2015
1ère année (premier cycle)
du ministre Bolduc
Compressions à combler - Pour la cinquième année consécutive, les écoles et les commissions scolaires doivent absorber des compressions.
Total du manque à gagner = 800 millions de dollars.
Frais supplémentaires - À payer à l'école ou via la taxe scolaire.
- Frais de surveillance pour le dîner : augmentation allant jusqu'à 125 $ par élève.
- Frais de transport scolaire : augmentation allant jusqu'à 150 $ par élève.
- Taxe scolaire : augmentation totale de 68 millions $ pour les contribuables en 2014-2015.
Réductions de services - Notez que l'augmentation des frais ne compensera pas les compressions, mais occasionnera des réductions de services.
Réduction du poste budgétaire associé à « l'appui à la réussite » : 70 millions $ pour l'ensemble des commissions scolaires.
Réduction des effectifs professionnels dans plusieurs commissions scolaires dont près de 25 % à la commission scolaire de La Jonquière.
Diminution du nombre de professionnels affectés au soutien à l'apprentissage.
Réduction de l'aide aux devoirs.
Augmentation des délais de réponses administratives (bulletin, inscription, etc.).
La commission scolaire du Pays-des-Bleuets doit composer avec 3,5 millions $ en moins, dont 570 149 $ aux services directs aux élèves imposés par le gouvernement.
À la commission scolaire des Phares, on abolit le financement du transport scolaire du midi, au primaire, dans 23 écoles réparties sur le territoire.
Dans l'enveloppe d'appui à la réussite, la commission scolaire Sorel-Tracy coupe le budget de 403 000 $.
À Warwick, pour des raisons budgétaires, la commission scolaire des Bois-Francs doit fermer les portes du centre La Traverse qui venait en aide aux élèves aux prises avec des difficultés d'apprentissage et de comportement.
Et la liste se poursuit dans toutes les régions du Québec…
Résultat : RÉUSSITE SCOLAIRE EN DANGER
À prévoir en 2015-2016 : l'objectif avoué du gouvernement libéral en matière de coupes pour l'ensemble des services publics = 3,2 milliards $.
SOURCE : CSQ
Christine Marceau, Attachée de presse CSQ, Téléphone : 514 235-5082, Courriel : [email protected]
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