MONTRÉAL, le 14 juill. 2015 /CNW Telbec/ - La crise grecque qui se déroule sous nos yeux est le résultat d'une longue histoire d'irresponsabilité budgétaire et de choix ruineux en matière de dépenses publiques, rappelle un Point sur la situation en Grèce publié aujourd'hui par l'IEDM.
« La crise des finances publiques grecques n'est pas apparue du jour au lendemain. Le gouvernement grec vit au-dessus de ses moyens depuis très longtemps », dit Mathieu Bédard, économiste à l'IEDM et auteur de la publication.
En effet, au cours des 25 dernières années le gouvernement grec a enregistré un déficit budgétaire moyen équivalent à 9,5 % du PIB du pays - soit presque trois fois la moyenne des pays de la zone euro. Un déficit record a même atteint 23,3 % en 1990. Ces déficits n'étaient pas toujours apparents dans les statistiques nationales, explique la publication, ce qui a permis à la Grèce d'accéder à la zone euro en 2001 même si elle ne satisfaisait pas aux critères. La Grèce a d'ailleurs une riche tradition de falsification de ses comptes nationaux.
L'économie grecque avait pourtant connu une croissance économique annuelle respectable avant la crise financière de 2007-2008, avec un PIB par habitant qui a augmenté de 66 % entre 2000 et 2008. Cette croissance était cependant en trompe-l'œil, étant notamment stimulée artificiellement par des déficits budgétaires importants.
M. Bédard ajoute toutefois que si les institutions et gouvernements européens, ainsi que le Fonds monétaire international, ne sont pas responsables des choix faits par les Grecs, ils sont en revanche pleinement responsables de leurs choix de prêter à un État qui n'a jamais eu la volonté de se réformer. « Les créanciers institutionnels de la Grèce ont aujourd'hui de la difficulté à trouver une solution à cause de considérations géopolitiques et par crainte de créer un précédent qui serait aussitôt exploité par d'autres pays européens très endettés comme l'Espagne et l'Italie. »
D'autres pays d'Europe ont d'ailleurs traversé des crises graves et ont su faire les sacrifices nécessaires. La Lettonie, par exemple, a été l'un des pays les plus durement touchés par la crise économique de 2008-2010 et s'en est sortie rapidement en réduisant ses dépenses publiques d'un montant supérieur à 15 % de son PIB.
La dette de la Grèce est aujourd'hui probablement devenue trop importante pour être remboursée dans sa totalité, souligne Mathieu Bédard. Et malheureusement, quel que soit le dénouement de cette crise, les Grecs, de même que les contribuables des autres pays européens, devront subir les conséquences de cette incurie.
Le Point intitulé « Tragédie grecque : le résultat d'une irresponsabilité budgétaire de longue date » est signé par Mathieu Bédard, économiste à l'Institut économique de Montréal. Cette publication est disponible sur notre site.
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L'IEDM est un organisme de recherche et d'éducation indépendant, non partisan et sans but lucratif. Par ses études et ses conférences, l'IEDM alimente les débats sur les politiques publiques au Québec et partout au Canada en proposant des réformes créatrices de richesse et fondées sur des mécanismes de marché.
SOURCE Institut économique de Montréal
Demandes d'entrevues : David Descôteaux, Coordonnateur aux communications, IEDM / Tél. : 514-273-0969 p. 2231 / Cell. : 514-919-4450 / Courriel : [email protected]
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