TORONTO, le 11 déc. 2014 /CNW/ - Sous la pression des compressions budgétaires fédérales et au nom d'une stratégie qui privilégie le numérique, Radio-Canada planifie une nouvelle vague de compressions dans la couverture de nouvelles locales à l'échelle du Canada l'automne prochain. Ces mesures continuent le processus par le gouvernement Harper de briser la confiance des Canadiens qui ont clairement indiqué qu'ils appuient un diffuseur public plus fort et davantage de nouvelles locales et régionales. Les changements constants aux modèles de livraison des nouvelles, aux journaux télévisés et aux heures de diffusion ainsi qu'à leur durée, ont pour effet de pousser les téléspectateurs à s'éloigner de Radio-Canada. Le nouveau plan marque également l'abandon des efforts des dernières décennies visant à rebâtir la présence locale de Radio-Canada en télévision. Ces changements continuent l'érosion de notre diffuseur public pendant que ce gouvernement choisit de ne pas agir.
De plus, avec l'intégration des salles de nouvelles à Radio-Canada, les compressions dans les émissions locales télévisées conduiront inévitablement à des compressions pour l'ensemble du service des nouvelles, tant à l'échelle locale que nationale. Les plus petites villes seront encore plus affectées négativement par le plan de Radio-Canada.
« On sait tous que la collecte de nouvelles locales est un fondement essentiel pour la pertinence de toute organisation nationale de nouvelles, rappelle Carmel Smyth, présidente nationale de la Guilde canadienne des médias. Ce plan sabrera dans les fondations, surtout dans le Nord du pays, les Prairies, Windsor et le Nouveau-Brunswick. Par ailleurs, l'approche inégale aux compressions semble injuste et indécente pour la radiodiffusion publique. Ce sont ces mêmes communautés qui sont souvent les moins desservies par les médias privés. »
À l'heure où Radio-Canada concentre davantage son attention sur la programmation en ligne par rapport à la télévision et à la radio, il y a lieu de s'inquiéter du fait que les nouvelles seront désormais moins accessibles pour les Canadiens, surtout ceux qui n'ont pas accès à d'importants plans de données.
La Guilde canadienne des médias a demandé que soient annulées les compressions budgétaires fédérales qui ont retiré 115 millions $ du budget de Radio-Canada au cours des trois dernières années. Le syndicat a également demandé un moratoire sur les compressions jusqu'aux prochaines élections.
« Bien entendu, nous avons besoin d'un plan qui permet d'amplifier le contenu numérique et mobile, mais pas au détriment de la collecte de nouvelles locales, explique Marc-Philippe Laurin, président de la Sous-section Radio-Canada de la Guilde. Radio-Canada a besoin d'une injection de fonds pour permettre la transition au monde numérique sans détruire le travail qui a été fait jusqu'ici. L'annonce d'aujourd'hui montre à quel point il est absurde de tenter de planifier pour 2020 dans un contexte de compressions budgétaires sévères et constantes. Il faut arrêter la saignée chez le diffuseur public avant qu'il ne soit trop tard. »
SOURCE : La Guilde canadienne des médias
Jeanne d'Arc Umurungi, ([email protected]), 416-708-4628
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