OTTAWA, le 20 mars 2018 /CNW/ - Si l'économie canadienne tournait à plein régime en 2017, ce n'était plus tout à fait le cas vers la fin de l'année. Le ralentissement devrait se prolonger en 2018, et on prévoit un taux de croissance économique plus durable de 1,9 %, contre 3 % en 2017, selon la dernière Note de conjoncture canadienne du Conference Board du Canada.
« La hausse des taux d'intérêt, une croissance de l'emploi qui se tasse et un fort endettement des ménages obligeront les consommateurs à moins dépenser cette année, explique Matthew Stewart, directeur, Prévisions nationales, le Conference Board du Canada. Il est peu probable que le commerce et l'investissement des entreprises prennent le relais, car l'incertitude qui entoure les négociations sur l'ALENA et la possibilité d'un relèvement des droits de douane pèsent sur les entreprises comme sur les exportateurs. »
Faits saillants
- Après une croissance de 3 % en 2017, l'économie canadienne devrait croître de 1,9 % en 2018.
- Les dépenses des ménages resteront le principal moteur de la croissance économique, mais leur contribution devrait beaucoup diminuer.
- L'économie ne devrait créer que 232 000 emplois, contre 336 900 en 2017.
Le resserrement du marché du travail et les départs à la retraite plus nombreux des baby-boomers vaudront une croissance de l'emploi nettement moindre en 2018. Il ne devrait pas se créer plus de 232 000 emplois, alors qu'il s'en est créé 336 900 l'an dernier. En revanche, le resserrement du marché du travail sera favorable à une hausse des salaires qui atténuera l'impact du relèvement des taux d'intérêt.
Les dépenses des ménages devraient continuer d'être le principal moteur de la croissance économique, mais leur contribution sera grandement diminuée cette année, un fort endettement, un revenu disponible qui n'augmente guère et la hausse des taux d'intérêt obligeant les consommateurs à moins dépenser. Après plusieurs années où les consommateurs ont acheté davantage, très souvent à crédit, ce sont probablement les achats de biens durables qui diminueront le plus. Globalement, la consommation réelle des ménages devrait augmenter de 2,4 %, contre 3,5 % l'an dernier.
Différents facteurs laissent supposer que le marché du logement s'essoufflera un peu plus en 2018, le premier étant le nouveau « test de résistance » que les organismes de réglementation fédéraux imposent aux emprunteurs hypothécaires. Comme il réduit le montant maximal qu'ils peuvent emprunter, il réduira aussi la demande de logements, en particulier d'unités plus chères. La hausse des taux d'intérêt, une croissance de l'emploi qui se tasse et un fort endettement des ménages limiteront davantage encore les aspirations des consommateurs en matière de logement. Ce que compensera en partie une croissance démographique plus importante résultant d'objectifs plus élevés côté immigration. Le nombre de mises en chantier de logements passera de 219 700 unités en 2017 à environ 213 200 cette année.
Malgré une forte demande aux États-Unis et un dollar canadien compétitif, la contre-performance des exportations persistera en 2018. Pour la troisième année consécutive, les exportations de marchandises hors énergie devraient n'enregistrer pratiquement aucune croissance, tandis que les exportations des secteurs des produits du bois, de l'aérospatiale et de l'automobile devraient toutes baisser pour la deuxième année de suite. Les exportateurs se heurtent à de nombreuses difficultés, à l'incertitude accrue qui entoure l'issue des négociations sur l'ALENA et à la possibilité d'un relèvement des droits de douane. Il ressort d'une étude récente du Conference Board que le PIB réel perdrait environ un demi-point de pourcentage de croissance dans l'année suivant l'annulation de l'ALENA, mais que l'impact pourrait être plus important si la confiance des entreprises ou l'investissement étranger au Canada subissent le contrecoup de la perte du libre-échange.
Il y a tout lieu de croire que cette année sera également décevante pour ce qui est de l'investissement des entreprises. Malgré de meilleures perspectives quant aux bénéfices et aux ventes, les entreprises déclarent qu'elles ne comptent pas investir plus globalement. Il se peut que cela tienne à l'incertitude sur le plan commercial et qu'elles trouvent aussi le Canada moins compétitif comme destination d'investissement, étant donné les réductions d'impôt importantes adoptées en fin d'année dernière par les États-Unis. Les dépenses d'investissement réelles des entreprises devraient augmenter d'à peine 1 % en 2018, contre 2,3 % en 2017.
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SOURCE Le Conference Board du Canada
Natasha Jamieson, Relations avec les médias, Le Conference Board du Canada, Tél. : 613-526-3090, poste 307, Courriel : [email protected]; Juline Ranger, directrice, Communications, Le Conference Board du Canada, Tél. : 613-526-3090, poste 431, Courriel : [email protected]
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