Rapport annuel du Conseil d'éthique de l'industrie québécoise des boissons alcooliques : Éthique et promotion de l'alcool sur le web : Un encadrement nécessaire
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Conseil d'éthique de l'industrie québécoise des boissons alcooliques29 mars, 2022, 06:30 ET
MONTRÉAL, le 29 mars 2022 /CNW Telbec/ - Le Conseil d'éthique de l'industrie québécoise des boissons alcooliques a rendu public ce matin son quinzième rapport annuel sur les pratiques de l'industrie en matière de communication, de commercialisation et de promotion de l'alcool. Il y constate que le ralentissement qui a touché l'industrie à cause de pandémie a fait en sorte que le nombre de plaintes est en diminution. Toutefois, il signale que la promotion des boissons alcooliques sur le web, notamment par le biais d'influenceurs, s'est accentuée en 2021, nécessitant une vigilance accrue et une prise de responsabilité de la Régie des alcools, des courses et des jeux (RACJ) à ce sujet.
Par ailleurs, bien qu'il faille faire preuve de compréhension dans le contexte actuel, le Conseil presse la RACJ de réactiver le dossier de la réforme des lois sur l'alcool, la publication du rapport du Comité consultatif ayant été mise sur la glace depuis trop longtemps déjà.
La promotion de boissons alcooliques sur le web, et particulièrement celle mettant en vedette des influenceurs, a pris de l'importance depuis le début de la pandémie alors que les établissements licenciés ont été fermés pendant de nombreux mois. Ce modèle de publicité, bien plus « niché » et plus « discret » que celui que l'on retrouve dans les médias de masse, entraîne son lot de défis, la vigie de ce qui se passe sur la toile étant extrêmement difficile. De plus, la distinction entre influenceurs rémunérés et non rémunérés n'est pas évidente et pratiquement impossible à faire.
Le Conseil s'est penché sur cette question et a conclu que, malgré les difficultés que représente la surveillance de la toile, cela ne doit pas empêcher de mener à tous le moins des contrôles aléatoires, ce qui signifie qu'il faut donner à la RACJ les moyens de mener cette mission qui ne peut être assumée que par elle.
La loi ne peut toutefois pas tout régir et les producteurs peuvent faire une véritable différence, comme ils l'ont fait en se dotant d'un code d'éthique, en s'imposant à eux-mêmes des règles à suivre, quelles que soient les plateformes sur lesquelles leurs publicités sont diffusées. Le Conseil invite donc les producteurs à bien s'assurer que leurs publicités et promotions diffusées sur la toile respectent le Code et que les influenceurs rémunérés pour promouvoir leurs produits sont pleinement informés de ses dispositions et instruits de les respecter scrupuleusement.
Le nombre de plaintes a encore diminué comparativement à l'année précédente, les activités des établissements étant ralenties, voire arrêtées. Il est également possible d'observer tout le chemin parcouru depuis la création du Conseil il y a 15 ans : « Notre objectif est de réduire le plus possible le nombre de plaintes en effectuant en amont des actions de prévention auprès des adhérents au Code », a déclaré le président du Conseil d'éthique, M. Robert Dutton. « Aussi, nous sommes heureux de constater que notre travail des dernières années commence à générer les résultats escomptés », a-t-il noté.
Au total, le Conseil d'éthique a traité six dossiers divers de plaintes et de demandes d'interventions provenant d'autant de personnes et organismes en 2021. Les plus marquantes étant à l'encontre de la brasserie Achibald, des eaux gazéifiées et bâtons glacés alcoolisés Glazier et de Recap, un produit qui prétendait mettre fin à la gueule de bois.
« L'an dernier, nous avions estimé qu'il était compréhensible que la publication du rapport du Comité consultatif de la RACJ sur la refonte des lois sur l'alcool ait été retardée compte tenu des circonstances. À présent, il n'est plus acceptable que ce retard se prolonge indéfiniment », a mentionné M. Dutton.
Le Conseil profite cette année encore de la publication de son rapport annuel pour réitérer l'importance de garder ouvert le « chantier alcool », et rappeler que l'État doit notamment :
- permettre à la RACJ de suspendre sur-le-champ un permis d'alcool, comme c'est le cas pour les permis de conduire, sans avoir à passer par d'interminables procédures;
- doter la Régie des moyens de faire appliquer les lois et règlements sans être à la merci des corps policiers qui ont d'autres priorités que l'application des lois sur l'alcool;
- interdire formellement le recours au sexisme et à l'exploitation de la sexualité pour vendre de l'alcool;
- interdire formellement tout contournement du prix minimum de l'alcool par des promotions croisées ou par d'autres moyens;
- alourdir les sanctions qui pèsent sur les détenteurs de permis de vente d'alcool dans les cas de violation des lois et règlements;
- se donner les moyens de contrôler et d'encadrer la publicité sur le web et les réseaux sociaux.
« Ce n'est pas parce qu'il y a un virus dans l'air que les contournements de la loi par les promotions croisées sont plus acceptables ou que la publicité sur les réseaux sociaux qui vise les jeunes et pousse à la consommation excessive doit être tolérée plus longtemps », a conclu M. Dutton.
Créé en 2006, le Conseil d'éthique de l'industrie québécoise des boissons alcooliques est un organisme d'autoréglementation qui a pour mandat de voir à l'application du code d'éthique dont se sont dotés les distillateurs, les vignerons et producteurs de vin, les producteurs de cidre, les agents promotionnels, les microbrasseurs, la Société des alcools du Québec et auquel ont adhéré les associations de restaurateurs, de chaînes de restaurants, de propriétaires de bars, tavernes et brasseries. conseilethique.qc.ca
SOURCE Conseil d'éthique de l'industrie québécoise des boissons alcooliques
Pour informations supplémentaires et entrevues : Camille Riverin, 418 717-2403, [email protected]
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