Rapport de consultation de l'OCPM sur Griffintown : la Ville et l'Arrondissement vertement critiqués pour leur laisser-faire
MONTRÉAL, le 30 avril 2012 /CNW Telbec/ - Dans un rapport extrêmement critique envers la Ville-centre et l'arrondissement du Sud-Ouest, l'OCPM somme l'administration de reprendre le leadership du développement de Griffintown et de cesser d'accorder des dérogations à la pièce. Richard Bergeron, chef de Projet Montréal, accompagné de Sophie Thiébaut, conseillère dans le Sud-Ouest, saluent le courage de l'OCPM, qui, dans un contexte teinté par le cynisme des participants vu le grand nombre de projets autorisés, appelle de toute urgence les autorités à se reprendre en main. « Il n'est pas trop tard pour corriger le tir dans Griffintown. Il faut que la Ville de Montréal et l'arrondissement du Sud-Ouest fassent montre d'une très grande volonté en matière d'aménagement urbain. Ils doivent faire la démonstration de l'importance qu'ils accordent à cet exercice de planification et de consultation. Le rubber stamping des projets soumis par les promoteurs privés doit s'arrêter », a déclaré Richard Bergeron.
Sophie Thiébaut en appelle à son arrondissement de suivre immédiatement les recommandations contenues au rapport en abandonnant l'adoption de certains des projets en cours d'autorisation, notamment le projet sur le site de l'ancienne compagnie Sonoco au 50 rue Des seigneurs, dont l'adoption finale est toujours prévue pour le conseil d'arrondissement du Sud-Ouest de demain. « C'est un appel à la raison important que l'OCPM nous sert aujourd'hui. Ils disent tout haut ce que tout le monde savait déjà, qu'il est urgent d'agir pour reprendre le contrôle. Que le maire du Sud-Ouest fasse amende honorable, applique la première recommandation que seuls soient autorisés des projets qui respectent les hauteurs prévues dans la règlementation actuelle jusqu'à ce que le plan de développement urbain intégré soit adopté et annule, dès aujourd'hui, le projet de dérogation qu'il semble si pressé d'adopter au lendemain du dépôt de ce rapport », a-t-elle affirmé.
Les recommandations de Projet Montréal largement reprises par l'OCPM
Projet Montréal se félicite que plusieurs aspects de son mémoire aient été repris dans les recommandations de l'OCPM, entre autres :
- le besoin pour la ville de réaffirmer son leadership;
- faire respirer le quartier en créant le minimum de 10 hectares de parcs et espaces publics qui manquent au quartier et créer du logement accessible aux familles en mettant en place rapidement les réserves foncières nécessaires;
- s'assurer de la disponibilité d'espaces utilisables à des fins de parcs ou d'espaces publics et en prenant les moyens nécessaires pour protéger l'accès à des terrains où pourraient être développés des logements abordables destinés aux familles avec enfants;
- protéger le corridor culturel et le patrimoine en établissant à court terme les premiers jalons d'une stratégie de protection et de mise en valeur du patrimoine du quartier incluant notamment les bâtiments emblématiques et la grille de rue;
- prévoir la desserte en transports collectifs dès maintenant et mettre le piéton au cœur de l'aménagement.
Les critiques contenues dans ce rapport sont aussi très fidèles à celles évoquées par Projet Montréal dans son mémoire. À cet égard, ce paragraphe de la conclusion du rapport résume bien nos critiques :
Il faut rappeler que plusieurs intervenants ont protesté contre l'autorisation de projets en l'absence de vision d'ensemble, certains arguant que les décisions déjà prises et qui continuent à se prendre vont définitivement gâter le paysage et faire perdre à Griffintown sa personnalité. La commission considère qu'il n'est pas encore trop tard pour infléchir la tendance, mais estime que le temps presse et qu'il y a urgence. De l'avis général, le rythme actuel du développement est trop rapide et la Ville doit sortir d'une situation où elle ne peut que réagir à la pression des développeurs pour rattraper le retard qu'elle a pris sur l'élaboration d'un plan d'ensemble. |
Cet autre passage, évoquant que la Ville et l'arrondissement se soustraient à leur responsabilité est aussi digne de mention :
Jusqu'à maintenant, aux yeux de la plupart des participants, la Ville de Montréal s'est contentée de réagir aux différents projets soumis par les promoteurs privés et de négocier avec eux des aménagements à la pièce. De l'avis général, c'est aux pouvoirs publics que revient le rôle de donner le ton, par la planification, de l'aménagement du quartier dans une perspective de bien commun. |
Le travail d'urbanisme de l'équipe de Projet Montréal souligné
Richard Bergeron se félicite que l'initiative de l'équipe de Projet Montréal de l'arrondissement du Plateau-Mont-Royal pour maintenir les ateliers d'artistes dans le secteur Saint-Viateur Est ait été citée en exemple (p. 69 du rapport). « Dans Saint-Viateur Est, nous faisons face aux mêmes défis reliés à la spéculation immobilière liée aux secteurs en redéveloppement, comme Griffintown. Le redéveloppement et la revitalisation d'un territoire ne doivent pas se faire au détriment des citoyens qui y sont déjà bien implantés. Avec Saint-Viateur Est, l'administration du Plateau-Mont-Royal a créé un précédent en matière d'aménagement et d'urbanisme en exerçant un contrôle sur les effets pervers de la spéculation. Nous sommes tout aussi convaincus que l'OCPM que l'utilisation novatrice des outils réglementaires mis à notre disposition que notre équipe du Plateau-Mont-Royal a osé utiliser doit inspirer les autorités dans la planification future de Griffintown », a conclu Richard Bergeron.
Catherine Maurice
Attachée de presse de la 2e opposition
(514) 601-5542
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