Rapport de l'ENFFADA - « De la justice à la réconciliation, le respect des droits des autochtones doit être ferme et effectif », Constant Awashish
QUÉBEC, le 13 juin 2019 /CNW Telbec/ - La motion déposée aujourd'hui à l'Assemblée nationale par Madame Sylvie D'Amours, ministre responsable des Affaires autochtones du Québec, constitue pour le Conseil de la Nation Atikamekw (CNA) un geste de vérité pour des femmes et des filles autochtones disparues et assassinées. S'il faut saluer le geste, le CNA considère que la proposition de cette motion reste cependant très mesurée à côté des conclusions accablantes de l'Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées (ENFFADA). « La confiance des familles et des peuples autochtones ne se contentera pas d'intention ou de compassion. De la justice à la réconciliation, le respect des droits des autochtones doit être ferme et effectif. Les gouvernements n'ont plus le droit de se tromper indéfiniment », a mentionné Constant Awashish, Grand Chef de la Nation Atikamekw.
Pour le CNA, les appels à la justice contenus dans le rapport de l'ENFFADA et les recommandations particulières soumises pour le Québec ne relèvent pas d'une originalité particulière, mais plutôt de droits fondamentaux ou de besoins maintes fois identifiés. Le CNA espère ainsi que les dialogues envisagés pour appliquer les recommandations contenues dans le rapport mèneront à des avancées pleines, efficaces et durables.
Alors que la commission de l'ENFFADA a rappelé les réalités particulières des autochtones au Québec, notamment en ce qui a trait à l'isolement linguistique ou à l'avènement de faits politiques spécifiques de l'histoire contemporaine, le CNA espère également que sera démontrée au Québec la volonté d'un rattrapage structuré pour mieux protéger les femmes et les filles autochtones. « Il y a encore au Québec des faits qui ne sont pas établis et qui laissent des familles et des communautés dans une incertitude douloureuse. Il n'y aura pas de réconciliation sans vérité sur des drames aussi terribles », a rappelé M. Awashish.
D'ailleurs, à l'occasion du Sommet Jeunesse Atikamekw qui s'est déroulé les 7, 8, 9 juin, la présentation du rapport de l'ENFFADA s'est conclue sur une Déclaration des jeunes Atikamekw et dans laquelle l'application des recommandations 20 et 21 est apparue prioritaire. « La manière avec laquelle sera exercé notre devoir de mémoire est déterminante sur la trajectoire de notre avenir. Les jeunes générations savent qu'ils ont besoin de construire sur un sentiment de justice. Il est temps que cela se passe », a ajouté pour conclure Constant Awashish.
SOURCE CONSEIL DE LA NATION ATIKAMEKW
Audrey Azoulay, Cell. : 514 495-3047, [email protected]
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