Les étudiants commencent à comprendre le message, puisqu'ils s'engagent en plus grand nombre dans des champs d'études où la demande est forte et les emplois, très bien payés, mais leur élan est freiné par la hausse des frais de scolarité et la rigidité du système.
TORONTO, le 29 août 2017 /CNW/ - Bien que le Canada soit le pays de l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) où l'on retrouve la plus grande proportion de diplômés postsecondaires, du fait de l'écart entre l'éducation et l'employabilité, la marge d'erreur dans la politique d'éducation canadienne n'a jamais été aussi mince, révèle un nouveau rapport de Marchés des capitaux CIBC.
« Les séquelles de cet écart sont d'ores et déjà visibles dans les conditions d'emploi décevantes pour les jeunes et dans le nombre croissant de Canadiens touchant un revenu inférieur à la moyenne », a indiqué l'économiste en chef adjoint de la Banque CIBC, Benjamin Tal, coauteur du rapport avec Royce Mendes, économiste principal à la Banque CIBC. « Ces vulnérabilités se révéleront pleinement dès le prochain ralentissement économique. Il faut agir tout de suite. »
« Compte tenu de l'économie en perte de vitesse sous l'effet de la réalité démographique, la marge d'erreur de la politique d'éducation du Canada n'a jamais été aussi mince, » a ajouté M. Tal.
Le rapport de la Banque CIBC mentionne que le taux d'inscription dans les domaines très recherchés et bien rémunérés, comme le commerce et les STIM (sciences, technologie, ingénierie et mathématique), actuellement d'environ 30 %, reste encore loin derrière celui des programmes d'études dont les capacités de gains se rapprochent davantage de l'échelle salariale moyenne. Mais la tendance change.
Depuis le début de l'année scolaire 2007, le nombre d'inscriptions universitaires a augmenté de plus de 30 % dans les champs d'études à rémunération élevée, une hausse bien supérieure à celle du taux d'inscription général, qui a progressé de 18 % durant la même période.
« Ce changement graduel vers des domaines plus payants a toutefois un prix », a observé M. Tal.
Les universités ont réagi à cet accroissement des inscriptions : les frais associés à des programmes déjà onéreux, par exemple, en commerce et en STIM, ont augmenté de 38 % au cours de la dernière décennie, soit près du double des hausses observées dans les programmes moins coûteux.
Le prix déjà élevé et les fortes augmentations des dernières années sont les principales raisons pour lesquelles les diplômés de ces domaines terminent leurs études plus lourdement endettés que les autres, selon le rapport.
« Cela pose problème, a souligné M. Tal. La hausse des frais risque de ralentir, voire de stopper l'élan positif que dénotent les récentes tendances en matière d'inscriptions. Si le Canada veut accroître le nombre de diplômés en STIM ou dans d'autres domaines bien rémunérés, les études doivent être abordables. Ces prix élevés ne font qu'aggraver les inégalités de revenu persistantes qui existent déjà au pays. »
Les universités peuvent aider à renverser la situation en réaffectant des ressources et en augmentant les subventions dans certains domaines, indique le rapport. « Les études supérieures, par exemple, ne devraient pas être un marché tout à fait libre où une plus grande demande se traduit entièrement par une hausse des prix », a noté M. Tal.
En effet, bien que le Canada présente le plus haut taux de diplômés postsecondaires de tous les pays de l'OCDE, il accuse un retard par rapport à la moyenne en ce qui concerne les titulaires de maîtrise et de doctorat.
« Dans bien des professions, l'ajout d'une maîtrise ou d'un doctorat au curriculum vitæ signifie un meilleur salaire à l'embauche, » a précisé M. Tal.
Le rapport constate également que même si de nos jours, les étudiants sont de plus en plus nombreux à délaisser le collège au profit de l'université, qui demeure perçue comme un meilleur choix, l'avantage que procure un diplôme universitaire du point de vue de l'employabilité a diminué.
« Les taux d'emplois chez les personnes qui ont fait des études collégiales, des études universitaires de premier cycle et des études supérieures ont convergé au fil des ans, et sont aujourd'hui quasi identiques », a expliqué M. Tal.
Les auteurs du rapport appellent à la collaboration entre les gouvernements, l'industrie et les établissements d'enseignement pour faire en sorte que le système d'éducation dans son ensemble s'adapte à l'évolution rapide du marché.
Un plus grand nombre de partenariats entre collèges et universités contribueront aussi à assouplir le système afin de répondre aux besoins changeants des étudiants, dont 40 % affirment « être très susceptibles » de suivre d'autres cours après l'obtention de leur diplôme, mentionne le rapport. Par exemple, l'Ontario offre 45 programmes conjoints collège-université.
« De toute évidence, les choses avancent dans la bonne direction, a déclaré M. Tal, mais elles ne progressent pas assez vite. Seulement 8 % des étudiants canadiens participent à de tels programmes conjoints, alors qu'il devrait y en avoir beaucoup plus à ce stade-ci. »
« La situation est vraiment sous-optimale, compte tenu de l'argent et du temps que les étudiants doivent consacrer à leurs études pour réussir dans le marché du travail actuel », a-t-il renchéri.
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SOURCE Banque CIBC
Benjamin Tal, économiste en chef adjoint, Marchés des capitaux CIBC, 416 956-3698 ou [email protected]; Susan Kirwin, conseillère principale, Relations publiques, 416 980-5192 ou [email protected]
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