Rapport du Coroner sur les circonstances du décès d'André Benjamin : Plus de questions que de réponses sur le travail des policiers
MONTRÉAL, le 11 déc. 2017 /CNW Telbec/ - Action Autonomie, le collectif de défense de droits en santé mentale de Montréal constate, à la lecture du rapport de la coroner Karine Spénard sur la mort d'André Benjamin, que plusieurs questions sur le travail des policiers resteront malheureusement sans réponse.
Monsieur Benjamin a été abattu par les policiers à la porte de son logement de la rue Ontario à Montréal, le 25 avril 2016. Dans un court rapport de cinq pages, la coroner s'étend longuement sur l'état de santé mentale de monsieur Benjamin mais semble porter peu d'attention au déroulement des opérations policières qui ont mené à son décès.
On ne sait rien des circonstances précises d'une première intervention policière qui s'est déroulée cinq jours avant le décès de monsieur Benjamin, alors que celui-ci a été amené de force à l'hôpital, ni pour quelles raisons il est demeuré furieux contre les policiers après cette intervention.
Me Spénard précise que lors de l'intervention fatale du 25 avril, les policiers ayant pris l'appel ont reçu des informations à l'effet que monsieur Benjamin était intoxiqué, qu'il avait plusieurs couteaux et que rien ne pouvait le faire sortir de son appartement. Ils se sont pourtant présentés à sa porte, sans précaution particulière, dans une cage d'escalier exigüe. Ils semblent s'être eux-mêmes mis dans une situation dangereuse qui a fait en sorte qu'ils se sont sentis légitimés d'avoir recours à leurs armes.
Le rapport ajoute que l'un d'eux a utilisé une arme à impulsion électrique et l'autre son arme de service simultanément. Quelques lignes plus bas, la coroner mentionne que les procédures du SPVM prévoient que l'arme de service ne doit être utilisée qu'en dernier recours. Manifestement, la procédure n'a pas été suivie puisque les deux armes ont été utilisées de façon simultanée.
Il semble qu'à aucun moment, l'intervention de l'équipe de soutien aux urgences psychosociale (ESUP), de policiers formés en Réponse aux interventions de crise (RIC) ou d'autres intervenants spécialisés en santé mentale n'ait été demandée. Pourtant depuis plusieurs jours, il était connu des services de santé et des services policiers que monsieur Benjamin vivait une période de crise importante.
Une enquête indépendante a exonéré les policiers de tout blâme.
Action Autonomie déplore que toute la lumière n'ait pas été faite sur les circonstances du décès de monsieur Benjamin et que les personnes responsables de sa mort n'aient pas eu à assumer les conséquences de leurs actes.
SOURCE Action Autonomie
Jean-François Plouffe, chargé de dossiers collectifs, Action Autonomie, Cell : 514 562-7063, [email protected]
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