OTTAWA, le 11 juin 2013 /CNW/ - Les Canadiens attendent aussi longtemps, sinon davantage, pour recevoir des soins médicaux que par les années passées, conclut le huitième Bulletin publié par l'Alliance sur les temps d'attente.
« Non seulement n'y a-t-il eu aucun progrès au cours de la dernière année dans la réduction des temps d'attente pour les cinq domaines prioritaires, mais dans de nombreux cas, les Canadiens attendent maintenant plus longtemps que voilà deux ans », a déclaré le Dr Chris Simpson, cardiologue de Kingston, en Ontario, qui préside l'ATA. « Les progrès se sont enrayés. »
Le Bulletin 2013 de l'ATA, intitulé « Une transformation s'impose : les Canadiens attendent toujours trop longtemps pour recevoir des soins de santé » (www.cma.ca/temps-dattente) donne aux Canadiens un aperçu de la durée de l'attente pour tout un éventail d'interventions et de services médicaux.
Les notes ne portent que sur la durée de l'attente entre la décision de traiter prise par le patient et son spécialiste et le début du traitement. Le temps d'attente avant de voir le médecin de famille et de consulter un spécialiste n'est pas consigné ni évalué. Ensemble, toutefois, ces diverses périodes peuvent représenter des attentes très longues pour les patients du Canada.
Le Bulletin de cette année met en évidence l'impact des déterminants sociaux de la santé sur les temps d'attente au Canada. Des facteurs comme le revenu, l'âge, l'éducation ou le sexe peuvent avoir une incidence sur l'accès aux soins et ils en ont une. « Les gens de faible situation socioéconomique sont souvent admis à l'hôpital pour des problèmes de santé mentale ou des maladies qui auraient pu être soignés en milieu de soins primaires et en clinique externe », explique le Dr Simpson.
Le Bulletin constate que certaines provinces semblent faire des progrès pour s'attaquer aux temps d'attente. Cependant, tout comme l'a souligné l'an dernier le Bulletin de l'ATA, il existe de très grandes variations dans les temps d'attente, entre les provinces et entre les régions d'une même province.
Le Bulletin 2013 de l'ATA donne des exemples de changements structurels qui améliorent l'accès aux soins en temps opportun. « Ajouter des fonds ne constitue pas la seule solution pour réduire les temps d'attente. La meilleure façon de réduire en permanence les temps d'attente consiste à voir comment on s'y prend pour atténuer, mesurer, surveiller et gérer les temps d'attente », précise le Dr Simpson.
Le Bulletin de cette année confirme les constatations de 2011 selon lesquelles le nombre de patients en attente d'un autre niveau de soins (ANS) - c'est-à-dire les patients hospitalisés qui devraient idéalement recevoir des soins ailleurs - menace de submerger le système de santé. Un nombre important de lits d'hôpital sont occupés par des patients en attente d'un autre niveau de soins tels que réadaptation, soins à domicile ou soins de longue durée. L'offre insuffisante de tels soins se répercute en retour sur les patients qui ont besoin d'accéder aux services d'urgence ou qui attendent une chirurgie élective prévue.
« Étant donné que le facteur de risque le plus important pour la démence est l'âge, il ne fait aucun doute qu'avec le vieillissement de la population, on assistera à une prévalence accrue de la démence au Canada », dit le Dr Simpson. « La mise en place d'une stratégie nationale sur la démence sera critique pour composer avec la marée montante de patients atteints de la maladie d'Alzheimer et autres formes de démence, qui sont nombreux à se retrouver à l'urgence et à être par la suite hospitalisés. »
Du côté positif, un progrès a été constaté cette année : toutes les provinces ont mis en place des sites web faisant état des temps d'attente, et ces sites continuent de s'améliorer, particulièrement en Saskatchewan, au Québec et en Nouvelle-Écosse. Le nombre restreint d'intervention dont font état les provinces demeure toutefois problématique.
« Les Canadiens veulent obtenir un meilleur accès en temps opportun aux soins de santé et méritent d'avoir une information plus précise au sujet de l'attente prévue », poursuit le Dr Simpson. « Les Canadiens méritent d'avoir le meilleur système de santé au monde mais pour atteindre cet objectif, nous devons unir nos efforts pour trouver des façons de transformer ce programme social auquel nous tenons tant. »
L'Alliance sur les temps d'attente (ATA) est un partenariat qui réunit les organisations suivantes : L'Association canadienne d'orthopédie, l'Association canadienne de chirurgie pédiatrique, l'Association canadienne de gastroentérologie, l'Association canadienne de médecine nucléaire, l'Association canadienne de radio-oncologie, l'Association canadienne des médecins d'urgence, l'Association canadienne des radiologistes, l'Association des psychiatres du Canada, l'Association médicale canadienne, la Société canadienne d'ophtalmologie, la Société canadienne de cardiologie, la Société canadienne des anesthésiologistes, la Société canadienne des chirurgiens plasticiens, la Société des obstétriciens et gynécologues du Canada.
SOURCE : Alliance sur les temps d'attente
Lucie Boileau, Association médicale canadienne
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