TORONTO, le 21 nov. 2012 /CNW/ - « On compte plus d'enfants canadiens vivant dans la pauvreté aujourd'hui qu'en 1989, et le gouvernement fédéral n'y fait absolument rien », a déclaré Laurel Rothman, coordonnatrice nationale de Campagne 2000.
La situation s'est aggravée, 23 ans après que la Chambre des communes a pourtant adopté à l'unanimité une résolution pour éradiquer la pauvreté des enfants. À l'heure actuelle, un enfant sur sept vit dans la pauvreté au Canada, dont un sur quatre au sein d'une Première nation. Cette réalité menace l'avenir de notre pays en raison de la hausse des coûts de santé, de la perte de productivité et des limites d'opportunités qu'elle entraîne.
« La plupart des provinces, et quelques municipalités aussi, ont réalisé la nécessité d'agir et ont élaboré leurs propres stratégies de réduction de la pauvreté. Grâce à leurs efforts, nous commençons à constater certaines améliorations sur leur territoire, soutient Laurel Rothman. Toutefois, elles ont besoin d'aide. Sans plan d'action concerté du gouvernement fédéral établissant des objectifs précis et offrant les ressources nécessaires, la crise de la pauvreté des enfants ne pourra être endiguée . »
Dans son rapport annuel intitulé Nécessaire : un plan d'action fédéral pour éliminer la pauvreté des enfants et des familles au Canada, Campagne 2000 propose des gestes concrets que le gouvernement du Canada pourrait poser immédiatement afin de réduire de 15 % le taux de pauvreté chez les enfants.
« Actuellement, le gouvernement fédéral chapeaute une panoplie de mesures fiscales conçues pour venir en aide aux familles à faible et à moyen revenus, souligne le Dr Sid Frankel, professeur agrégé en travail social à l'Université du Manitoba. Toutefois, les procédures de demande de ces crédits d'impôt sont complexes et exigent des dépenses immédiates impossibles pour les familles à faible revenu. Résultat? Ceux qui auraient le plus besoin de ces avantages fiscaux ne sont pas en mesure d'y accéder. De plus, la gestion de ces crédits d'impôt doit s'effectuer sur plusieurs niveaux, ce qui augmente actuellement les dépenses du gouvernement fédéral. Si ce dernier regroupait toutes les mesures fiscales pour les familles et les enfants en un seul crédit d'impôt dont les montants annuels échelonnés selon le revenu atteignaient un maximum de 5 400 dollars, il arriverait à sortir 174 000 enfants de la pauvreté. »
Le rapport de Campagne 2000 souligne également la nécessité de se doter d'une stratégie nationale en matière d'emplois satisfaisants et de logements abordables, et d'investir davantage dans les services de garde d'enfants réglementés et sans but lucratif, afin de construire un bel avenir pour l'ensemble des familles canadiennes.
« Dans les faits, la pauvreté des enfants persiste, même chez les familles dont les deux parents travaillent à temps plein, soutient Anita Khanna, coordonnatrice de Campagne 2000 pour l'Ontario. Ce phénomène s'observe particulièrement dans les grands centres urbains du pays où les emplois mal rémunérés et les loyers élevés compliquent la vie des familles qui ont du mal à joindre les deux bouts. À l'heure actuelle, 38 % des utilisateurs des banques alimentaires sont des enfants. »
Pour obtenir une copie du rapport complet, visitez le site : campaign2000.ca (site bilingue).
Des rapports provinciaux sur la pauvreté des enfants paraissent aujourd'hui même en Colombie-Britannique et au Nouveau-Brunswick, tandis que celui de l'Alberta est paru le 20 novembre.
SOURCE : Campaign 2000
Personnes ressources pour les médias : Sarah Jordison, au 416-578-5638, ou Anita Khanna, au 416-788-3439.
Aussi disponibles pour formuler des commentaires : le porte-parole francophone de l'organisme et des mères de famille ayant vécu une situation de pauvreté.
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