OTTAWA, le 17 juin 2017 /CNW/ - C'est une bonne semaine pour les travailleurs du Canada. Premièrement, le Canada, représenté par la ministre de l'Emploi, du Développement de la main-d'œuvre et du Travail, Patti Hadju, s'est engagé à ratifier la Convention 98 de l'Organisation internationale du Travail (OIT). L'OIT est le seul héritage restant de l'ancienne Société des Nations. Elle a existé pendant presque 100 ans et a été constituée sous les Nations Unies comme un organisme chargé de faire la promotion de la dignité et de l'équité au travail. Par ses Conventions, l'OIT a établi un ensemble de normes auquel tous les gouvernements responsables devraient adhérer. Le simple fait que le Canada vient seulement de décider d'adhérer à la Convention 98 porte à croire que certains gouvernements canadiens antérieurs ne se préoccupaient pas vraiment de ce que la négociation collective apporte à la communauté. La protection de la convention collective n'a pas pour but d'amadouer les syndicats; c'est une façon de démontrer que nous sommes convaincus que notre main-d'œuvre et nos employés parviendront à des conditions d'emploi appropriées. Les syndicats ne sont pas présents dans tous les milieux de travail, et il est absurde de croire que ce sera un jour le cas. La vérité est que la négociation collective établit des compromis et que les syndicats responsables savent que leur employeur a besoin de se démarquer de la concurrence. Les milieux de travail syndiqués donnent le ton au secteur d'activité auquel ils appartiennent. Ainsi, si le salaire des syndiqués augmente dans le secteur d'activité, il augmentera aussi pour les non-syndiqués et, lorsque l'inévitable survient et qu'une diminution est nécessaire, les taux salariaux des syndiqués et des non-syndiqués baissent parallèlement. Si le syndicat obtient un régime de retraite, les non-syndiqués obtiennent un REER, et si le syndicat obtient un régime de soins de santé, les non-syndiqués en obtiennent un également. Il s'agit en fait de retenir et de maintenir la main-d'œuvre. Par conséquent, le syndicat ne négocie pas juste pour lui-même, il négocie pour l'avantage de tous ceux qui font partie du secteur d'activité. Les travailleurs réussissent à se hisser dans la classe moyenne grâce à un milieu de travail syndiqué, et ils y restent si le syndicat demeure en place. Le gouvernement du Canada fait preuve de courage en ratifiant la Convention 98, puisqu'il s'attirera les foudres de ceux qui s'imposent comme des détracteurs du monde syndical; les gens qui comprennent que les travailleurs bien formés ont de la mobilité dans le secteur d'activité et qui véhiculent un message qui se résume à dire : « nous pouvons créer beaucoup d'emplois au salaire minimum pour être plus prospère ». Pensez-y un peu; devrions-nous encourager les bons emplois, offrant un salaire et des conditions raisonnables ou devrions-nous opter pour une foule d'emplois mal rémunérés sans avantages sociaux? La négociation collective permet à la main-d'œuvre de se hisser à un niveau supérieur et de favoriser le maintien de votre style de vie.
Dans le même ordre d'idées, le projet de loi C-4 a été adopté par le Sénat le 14 juin dernier; celui-ci a fait couler beaucoup d'encre. On n'en a entendu abondamment parler, et on a jeté beaucoup de poudre aux yeux. Comme je suis personnellement associé à l'une des parties de l'équation des relations du travail, certains pourraient croire que tout ce que je dis ne peut être considéré comme objectif. Laissez-moi essayer d'être objectif. Le projet de loi C-4 touche deux volets de l'espace des relations du travail, soit les projets de loi C-377 et C-525. Ceux-ci étaient apparemment des projets de loi d'initiative parlementaire, mais lorsque le voile a été soulevé et que la vérité a été révélée, il s'agissait d'une politique gouvernementale furtive; ils avaient l'objet non pas d'un vote consciencieux mais bien d'un vote de la deuxième catégorie. Débattre de l'un ou de l'autre de ces projets exige beaucoup d'encre, mais je vais m'efforcer d'être concis. Le projet de loi C-377 était inconstitutionnel, car il empiétait sur la compétence des provinces; sept d'entre elles s'y sont opposées. Il traitait un groupe sélectionné d'entités fiscales comme des méchants qu'il fallait réglementer. Seriez-vous content de voir vos impôts rendus publics? Le projet de loi C-525 était censé donner aux travailleurs le droit de se prononcer démocratiquement sur la syndicalisation de leur milieu de travail. Qui peut être contre un scrutin secret? C'est tout simplement de la poudre aux yeux. Aux élections municipales, provinciales et fédérales, où nous allons tous voter, il n'est jamais exigé que les sept personnes qui votent doivent le faire sous le regard menaçant de leur patron - où les sept personnes en question sont le fils du patron, ses deux neveux et quatre personnes étrangères à la famille. Quatre votes affirmatifs sont nécessaires; il n'est donc pas difficile d'identifier les traîtres. Lorsque le vote est obligatoire pour l'accréditation, le taux de syndicalisation chute. D'innombrables cas portant sur les pratiques déloyales du travail concernant l'accréditation ont été signalés. À titre comparatif, disons que les employeurs ont une très bonne longueur d'avance pour ce qui est des pratiques déloyales. La raison est simple : l'employeur pourrait avoir à payer une certaine somme s'il est responsable en cas de pratique déloyale, MAIS il n'y aura pas d'accréditation.
Les mesures prises par le gouvernement du Canada cette semaine revêtent une grande importance; elles indiquent une préoccupation du bien-être des travailleurs et un espoir de rendre leur vie meilleure. Nous sommes neutres, nous ne sommes redevables à aucun parti politique et nous soutenons ceux qui nous soutiennent. Soyons objectifs -- nous avons une raison véritable d'être reconnaissants envers le premier gouvernement canadien, au moins de mémoire récente, qui a adopté une politique appuyant le rôle de la négociation collective pour rendre le Canada meilleur. Merci!
SOURCE Département des métiers de la construction, FAT-COI
Lindsay Amundsen, Développement de la main-d'œuvre, SMCC, Bureau : 613 236-0653, [email protected]
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