Réaction à la présentation du Plan d'action 2013-2020 sur les changements climatiques - « Un plan intéressant mais incomplet » affirment Équiterre et la Fondation David Suzuki
MONTRÉAL, le 3 juin 2012 /CNW Telbec/ - Équiterre et la Fondation David Suzuki ont qualifié d'intéressant mais incomplet le plan d'action sur les changements climatiques 2013-2020 (PACC-2013-2020) dévoilé aujourd'hui par le Ministre Pierre Arcand. Les organisations reconnaissent néanmoins que le plan contient plusieurs mesures intéressantes qui permettront de réaliser des avancées significatives en matière de lutte aux émissions de gaz à effet se serre.
« Nous avons suivi de près l'élaboration de ce plan et nous y voyons certaines avancées significative. Cependant, nous arrivons à la conclusion que celui-ci n'arrive pas à générer au Québec les réductions de GES nécessaires à l'atteinte de la cible de -20% en 2020 » a déclaré Karel Mayrand, directeur général pour le Québec de la Fondation David Suzuki. Rappelons que pour atteindre sa cible, le Québec doit réduire ses émissions de 17,3 Mt par rapport au scénario de cours normal des affaires pour 2020. Or le plan ne permet de réduire les émissions que de 6 Mt sur cet horizon. C'est donc dire que le plan ne réalise qu'un tiers du chemin et que d'autres mesures devront compléter le PACC 2013-2020.
Les organisations reconnaissent par ailleurs la présence de plusieurs aspects intéressants comme la participation du Québec à la bourse du carbone, l'engagement financier de 2,5 milliards annoncé lors du dernier budget qui soutient l'ensemble des mesures de ce plan, et l'engagement de consacrer les deux tiers de ce financement au développement du transport collectif, mais elles soulignent que le talon d'Achille de celui-ci tient au fait que le Ministère des Transports n'a pas de cible précise pour le secteur des transports alors que ce secteur représente 43 % des émissions au Québec.
« Il est intenable pour nous que le MTQ reçoivent de l'argent du Fonds vert pour des projets de transport en commun visant à réduire les GES d'un côté pendant que de l'autre ce même ministère investisse dans de nouveaux projets autoroutiers qui vont entrainer des hausses des émissions de GES; ça ne tient pas la route » à déclaré Steven Guilbeault d'Équiterre. « Nos organisations veulent une garantie de résultats dans ce secteur. Le MTQ doit être imputable des efforts qu'il doit faire dans ce secteur névralgique. Le gouvernement doit s'engager, tant dans ses activités propres que dans celle de ses partenaires, à ce que les décisions d'investissement dans ce secteur soient conditionnées à l'atteinte d'une cible de réduction de -20% en 2020 par rapport à l'année de référence 1990. »
« Lors du démarrage des travaux de développement du PACC 2013-2020, nos organisations ont toutes souligné l'importance de concrétiser des virages majeurs, notamment dans le secteur des transports et de l'aménagement du territoire a déclaré. En l'absence d'une politique ambitieuse de mobilité durable ou d'engagements clairs du MTQ, il nous est impossible de conclure que ces virages seront réalisés d'ici 2020. » a ajouté M. Guilbeault. Rappelons que le Ministre Arcand, au moment du lancement des travaux du PACC 2013, avait convié la société québécoise à un grand projet de société. Les organisations souhaitent que ce projet se concrétise rapidement.
« Nous croyons également, comme l'ont d'ailleurs demandé la Fédération des chambres de commerces du Québec et l'Association du camionnage, que le Gouvernement du Québec devrait cesser d'investir dans de nouveaux projets autoroutiers et se concentrer sur le maintien et la réfection des infrastructures existantes ainsi que sur le transport collectif » a jouté M. Mayrand. À cet égard les organisations souhaitent que le Québec augmente à 30% la part des investissements du MTQ alloués au transport collectif, comparativement à 18% aujourd'hui. Elles rappellent que le transport routier s'accapare présentement 82% des investissements dans ce secteur.
Les organisations souhaitent finalement reconnaitre le travail accompli par l'équipe du MDDEP et la qualité du dialogue entretenu par le gouvernement avec elles jusqu'ici et souhaite que celui-ci se poursuive afin de compléter le plan d'action et d'atteindre les cibles fixées pour 2020.
Pour information :
Steven Guilbeault, Équiterre, 514-231-2650
Karel Mayrand, Fondation David Suzuki, 514-998-5458
Partager cet article