Réaction au rapport Corbo - Pourquoi priver la société québécoise d'une lecture citoyenne et globale de l'éducation?
QUÉBEC, le 30 mars 2017 /CNW Telbec/ - Le Conseil supérieur de l'éducation (CSE) estime que la mise en œuvre de certaines recommandations du rapport sur un nouveau Conseil des universités du Québec (CUQ), déposé jeudi dernier par M. Claude Corbo, conduirait à une perte considérable : la société québécoise ne pourrait plus bénéficier d'un regard citoyen sur certains enjeux et d'une vision globale du développement du système d'éducation, ainsi que le permet le CSE depuis plus de 50 ans.
Il est proposé dans ce rapport que le CUQ devienne la seule instance autorisée à réfléchir aux enjeux universitaires en limitant la portée du mandat du CSE. « Cette proposition constitue un recul sur le plan démocratique, puisque les membres du Conseil supérieur de l'éducation, qui siègent en tant que citoyens et à titre bénévole, ne pourraient plus se prononcer sur les questions qui touchent l'enseignement universitaire », déplore sa présidente par intérim et secrétaire générale, Mme Lucie Bouchard. La proposition aurait aussi pour effet de retirer au CSE la possibilité de se prononcer librement sur des enjeux qui concernent plusieurs ordres et secteurs d'enseignement. Ainsi, des thèmes d'importance en éducation ne pourraient plus être traités dans une perspective transversale, par exemple la formation continue, les transitions interordres, l'évaluation des apprentissages et la formation du personnel enseignant.
Mme Bouchard insiste sur le fait que le Conseil supérieur de l'éducation doit conserver son mandat systémique pour exercer pleinement son rôle. « Alors que l'on reconnaît de plus en plus l'importance de la continuité de l'offre de formation et de la fluidité des parcours pour favoriser l'accessibilité, la persévérance et la réussite éducative, le rapport Corbo privilégie une approche en silo, sans égard à l'importance d'une vision d'ensemble de l'éducation, de l'enseignement préscolaire à l'université en passant par l'éducation des adultes et la formation continue. »
D'ailleurs reconnu dans le rapport, un consensus clair se dégage de la consultation menée sur le sujet à l'automne 2016 : il importe de préserver la mission du Conseil supérieur de l'éducation et de tabler sur sa complémentarité avec d'éventuels conseils sectoriels. Du reste - faut-il le rappeler? -, le Conseil supérieur de l'éducation a coexisté, de 1968 à 1993, avec un conseil des universités et un conseil des collèges en maintenant son indépendance et sa pleine autonomie pour se prononcer sur l'ensemble des questions éducatives.
Rappel de la mission du Conseil supérieur de l'éducation
Le Conseil supérieur de l'éducation est un organisme de consultation et de réflexion critique. Il a pour mission de conseiller le ministre de l'Éducation, du Loisir et du Sport et la ministre responsable de l'Enseignement supérieur, et de leur faire des recommandations sur toute question relative à l'éducation.
La réflexion du Conseil est le fruit de délibérations entre ses membres. Ces délibérations sont alimentées par la recherche scientifique, par l'audition d'experts ainsi que par des consultations menées auprès d'acteurs de l'éducation. La légitimité du Conseil tient à son indépendance, à ses ancrages dans les divers milieux et à la rigueur de ses travaux d'analyse. À travers ses publications et les liens qu'il tisse entre le public et le gouvernement en matière d'éducation, le Conseil contribue au développement d'une vision à moyen et à long terme du système d'éducation qui dépasse les intérêts particuliers.
SOURCE Conseil supérieur de l'Education
Sophie Allard, Responsable des communications, Conseil supérieur de l'éducation, Tél. : 418 643-8253 ou 581 742-9298
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