Réaction de la Concertation des luttes contre l'exploitation sexuelle au Rapport du Comité permanent de la justice et des droits de la personne « La prévention des risques dans l'industrie canadienne du sexe : examen de la loi sur la Protection des collectivités et des personnes victimes d'exploitation »
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Concertation des luttes contre l'exploitation sexuelle23 juin, 2022, 16:54 ET
MONTRÉAL, le 23 juin 2022 /CNW Telbec/ - C'est avec consternation que la CLES et ses alliées pancanadiennes ont pris connaissance du rapport déposé hier par le Comité permanent de la justice et des droits de la personne du gouvernement fédéral intitulé « La prévention des risques dans l'industrie canadienne du sexe : examen de la loi sur la Protection des collectivités et des personnes victimes d'exploitation ». Ce rapport va à l'encontre des choix de la société québécoise et son gouvernement. En effet, en refusant d'affirmer que la demande pour des actes sexuels tarifés est à la source du problème vécu par de plus en plus de jeunes filles et de femmes, les recommandations du Comité sont un amalgame d'actions manquant de cohérence et de vision.
Jennie-Laure Sully, porte-parole de la CLES, affirme : « Nous appelons le gouvernement du Québec à réaffirmer haut et fort le choix de dire que la prostitution est une forme de violence envers les femmes tel que le stipule depuis 2006 la Politique gouvernementale pour l'égalité entre les femmes et les hommes. Depuis plus de 16 ans, nous alimentons et soutenons les actions du gouvernement du Québec afin de contrer la violence que représente la prostitution. Au cours des dernières années, et encore récemment, divers rapports ou plans d'action ont réitéré l'importance de travailler à réduire voire éliminer la demande pour des actes sexuels tarifés au nom de l'égalité pour toutes. Il s'agit de donner aux filles et aux femmes la possibilité de bénéficier d'une réelle sécurité mais aussi d'une protection sociale contre cette forme de violence. Le gouvernement fédéral ne peut faire fi de ce choix de société. »
Le Comité de la justice part du principe que cette « industrie » est une industrie comme une autre, que des filles et des femmes font le choix d'y entrer et d'y rester et que le seul problème c'est que nos lois les empêchent d'assurer leur sécurité. Il s'agit là d'une vision rétrograde profitant essentiellement à ceux qui tirent des bénéfices de l'exploitation sexuelle d'autrui.
Les organismes membres de la CLES ainsi que les femmes fréquentant notre organisme exigent une plus grande cohérence et nous continuerons à demander plus pour les femmes que la prostitution et à offrir plus aux femmes et aux filles qui subissent l'exploitation sexuelle.
SOURCE Concertation des luttes contre l'exploitation sexuelle
Diane Matte, 514-376-9241
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