Réaction de la CSD au Projet de loi no 73: pour régler quoi ? - On ne pose
pas de bardeaux d'asphalte sur le toit quand la maison n'a pas de fondations
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MONTRÉAL, le 25 nov. /CNW Telbec/ - Dans son mémoire présenté hier soir devant la Commission de l'économie et du travail, la CSD réclame une commission d'enquête publique afin de faire toute la lumière sur les présumées activités criminelles dans l'industrie de la construction.
La Centrale des syndicats démocratiques (CSD) se réjouit de voir que le gouvernement compte mettre en place des mesures pour lutter contre la criminalité dans cette industrie. Cependant, le gouvernement met la charrue avant les boeufs puisque le Projet de loi no 73 ne pose aucun diagnostic précis, pas plus qu'il n'identifie clairement les activités criminelles contre lesquelles il veut lutter.
Le projet de loi propose de modifier certaines dispositions de deux lois : la Loi sur le bâtiment et la Loi sur les relations du travail, la formation professionnelle et la gestion de la main-d'oeuvre dans l'industrie de la construction, surnommée la Loi R-20, comme si ces modifications étaient suffisantes pour faire en sorte que les problèmes qui ont fait la une des médias au cours des derniers mois ne se reproduisent plus jamais dans le futur. De plus, on nous dit que les enquêtes policières en cours règleront le cas des personnes qui se sont livrées à des activités criminelles dans le passé.
"Il s'agit donc clairement d'une tentative pour viter la tenue d'une commission d'enquête sur l'industrie de la construction. Or, pour la CSD, les problèmes mis en lumière dans l'industrie ces derniers temps ne se règleront malheureusement pas miraculeusement par l'adoption de modifications marginales aux lois existantes. Sans doute ces lois ont-elles besoin AUSSI d'être modifiées, mais cet exercice doit d'abord découler d'une mise à jour publique des pratiques illégales que ces modifications entendent contrecarrer", souligne François Vaudreuil, président de la CSD.
Dans la tête de bien des gens, tout ce qui touche à l'industrie est maintenant pourri et corrompu. Il s'en trouve même pour penser que le programme d'infrastructures, lancé puis renforcé comme mesure contre-cyclique face à la crise économique, a été adopté pour récompenser les amis du pouvoir.
"Or, selon nous, ce programme devrait être célébré parce qu'il permet à des milliers de travailleurs et de travailleuses de conserver leur emploi, voire d'en créer de nouveaux, alors que des milliers d'autres emplois disparaissent dans le secteur privé", précise M. Vaudreuil. Le programme d'infrastructures ne produit pas que des bénéfices en nombre d'emplois, mais aussi en qualité des emplois, ce qui est tout aussi important.
"Face à la perte de confiance de la population envers la classe politique et l'industrie de la construction, il est de plus en plus évident qu'une commission d'enquête publique est nécessaire pour radiquer des pratiques qui touchent toute l'industrie, y inclus le ministre des Transports, un des plus gros donneurs d'ouvrage de l'industrie. Ce ne sont désormais plus seulement des allégations à visage caché qui sont en cause, mais bien des faits avérés, entre autres, par le tout récent Rapport du Vérificateur général du Québec" conclut le président de la CSD.
Faut-il souligner, de plus, que même des associations de policiers réclament une commission d'enquête publique pour que les façons d'attribuer les contrats soient modifiées et mieux contrôlées par les pouvoirs publics afin que la population soit assurée que l'octroi des contrats de construction soit enfin et une fois pour toutes exempt de collusion et de corruption.
La CSD représente près de 70 000 membres répartis dans tous les secteurs d'activité économique du Québec, à l'exception des fonctions publiques fédérale et québécoise. La CSD compte environ 350 syndicats affiliés dont la CSD Construction, la seule organisation syndicale qui a vu son taux de représentativité dans l'industrie de la construction croître depuis le scrutin de 1985. Alors qu'elle ne représentait que 8,7 % des travailleurs de cette industrie en 1985, elle en représente 14,1 % à l'issue du scrutin de juin 2009.
Renseignements: Valérie Poiré, Service des communications de la CSD, (514) 899-1070 (Montréal) ou (819) 569-9377 (Sherbrooke), Cell.: (819) 570-0194, [email protected]; Note: François Vaudreuil donnera une conférence de presse aujourd'hui à 14h00 au bureau de la CSD à Sherbrooke au 1009, rue Galt Ouest.
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