Réaction de la FECQ et de la FEUQ au Budget 2012-13 : « La lutte contre la hausse des frais de scolarité se règlera dans la rue »
QUÉBEC, le 20 mars 2012 /CNW Telbec/ - Loin de refroidir la mobilisation historique des étudiants contre la hausse de 1625 $ des frais de scolarité, 75 % d'augmentation, le Budget 2012-13 du ministre des Finances, Raymond Bachand, augmentera l'ampleur de la mobilisation. « En ne proposant aucune mesure tant sur la gouvernance des universités que sur le soutien aux étudiants et leur famille, Jean Charest fait fi des 220 000 étudiants qui ont entrepris un mouvement de grève historique cet hiver. Le gouvernement libéral veut régler la question dans la rue ? Soit ! Nous serons des dizaines de milliers le 22 mars ! », promet Martine Desjardins, présidente de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ).
« C'est un gouvernement entêté et borné qui refuse toujours le dialogue, qui ignore la réalité des étudiants et des familles provenant des classes à faibles et moyens revenus. Les appuis envers le mouvement de grève se multiplient. Ce conflit qu'envenime le gouvernement en refusant le dialogue est rendu un conflit social où l'éducation est un enjeu central. Nous ne laisserons pas faire, ce sont toutes les générations qui déferleront à Montréal le 22 mars prochain », renchérit Léo Bureau-Blouin, président de la FECQ
En effet, ce budget est une véritable gifle aux étudiants qui manifestent depuis des semaines leur mécontentement, mais ceux-ci n'entendent pas se laisser faire. Les étudiants soulignent que le mot « étudiant » n'a d'ailleurs pas été nommé une seule fois dans le discours officiel de M. Bachand. Pourtant les scandales financiers dans les universités continuent de faire les manchettes et le programme de prêts et bourses est toujours sous financé. Pire, les mesures mises en place par le gouvernement creusent l'endettement des étudiants qui n'ont pas accès aux bourses. Encore aujourd'hui, le gouvernement détourne les 70 millions $ dus à la bonification provenant du Programme canadien de prêts aux étudiants. « Qu'on arrête de nous dire que les prêts et bourses vont soutenir les étudiants et leur famille, c'est faux. Le système craque, on crée des échappatoires pour éviter de donner des bourses et c'est les étudiants qui doivent assumer l'ajout des montants. Il faudrait arrêter de prendre les étudiants pour des valises », fulminent les porte-paroles des fédérations.
Les organismes subventionnaires de recherches amputés, une autre gifle aux étudiants
La diminution des fonds consacrés à la recherche universitaire par le gouvernement aura des effets dramatiques sur les étudiants aux cycles supérieurs. En diminuant les subventions accordées aux projets de recherches des professeurs ainsi que les bourses d'excellences, c'est le financement des études supérieures que le gouvernement est en train d'amputer. « C'est complètement inadmissible qu'un gouvernement qui veut miser sur le savoir coupe dans le Fonds Recherche Québec. Les étudiants aux cycles supérieurs feront aussi face à la hausse démesurée des frais de scolarité. Et là, le gouvernement coupe leur financement et leur bourse. Essayez d'y comprendre quelque chose », constate Mme Desjardins.
Hausse du financement des cégeps
Du côté du financement des cégeps, c'est à une véritable montagne russe à laquelle les étudiants ont droit depuis quelques années. « Il n'y a aucune vision du financement à long terme des établissements collégiaux. On joue au yoyo avec les cégeps. Après avoir coupé environ 60 millions au cours de l'année, voici que le gouvernement remet 86,3 millions dans le financement des cégeps. Y aura-t-il de nouvelles coupes au courant de l'année ? », se demande M. Bureau-Blouin.
Un Fonds des générations qui pénalise l'avenir
Une autre incohérence du gouvernement Charest, les montants alloués dans le Fonds des générations. Alors que le gouvernement paye des intérêts plus élevés sur sa dette, il augmente son déficit en immobilisant des montants à un taux d'intérêt plus faible. « Nous avons affaire à une mesure complètement insensée. Au lieu d'investir dans la jeunesse et l'avenir, ce gouvernement endette les générations futures. Pourtant, chaque dollar investi dans un étudiant universitaire rapporte 5,30 $ au gouvernement. C'est ça, un investissement pour les générations, tant présentes que futures », concluent Mme Desjardins et M. Bureau-Blouin.
Seule mesure positive pour les étudiants, la bonification du crédit d'impôt pour les étudiants qui s'installent en région, une mesure d'à peine un million $.
Un calendrier des actions à venir est également disponible à l'adresse suivante : www.1625canepassepas.ca/calendrier
La Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) et la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) représentent ensemble plus de 200 000 étudiants au Québec. Ensemble, c'est plus de 130 000 étudiants qui sont ou ont un mandat de grève.
Charlotte Watson, coordonnatrice aux relations et aux communications FECQ, cell. : (514) 554-0576, bureau : (514) 396-3320, courriel : [email protected], Twitter : @charlottewats
Mathieu Le Blanc, attaché de presse, FEUQ, bureau : (514) 396-3380, cell. : (514) 609-3380, courriel : [email protected]
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