Réaction de l'AMPQ sur le plan d'action interministériel en itinérance - Un plan minutieux qui vise juste
MONTRÉAL, le 7 déc. 2014 /CNW Telbec/ - L'Association des médecins psychiatres du Québec (AMPQ) se réjouit des mesures présentées aujourd'hui par la ministre déléguée à la Réadaptation, à la Protection de la jeunesse et à la Santé publique, madame Lucie Charlebois, dans son Plan d'action interministériel en itinérance. « Non seulement le Plan a été minutieusement développé, mais il vise juste. Surtout, la ministre consacre des ressources concrètes pour lutter contre l'itinérance. Les médecins psychiatres réclamaient de telles actions depuis bon nombre d'années, et aujourd'hui, le gouvernement a livré la marchandise », a déclaré Dr Olivier Farmer, médecin psychiatre membre du conseil d'administration de l'AMPQ et spécialiste des questions d'itinérance.
Des mesures pour faciliter le passage à l'âge adulte des jeunes vulnérables
Le Plan prévoit enfin des mesures de transition qui devraient faciliter le passage des jeunes suivis en centres jeunesse au moment où ils atteignent 18 ans. Dès 16 ans et jusqu'à 19 ans, les jeunes suivis en centre jeunesse seront mieux soutenus pour transiter vers une plus grande autonomie. Les équipes de soins qui leur sont consacrées seront plus stables et la coordination des services sera nettement améliorée.
Ces mesures étaient non seulement attendues, mais essentielles puisqu'en ce moment, 75 % des jeunes suivis par une équipe en santé mentale en centre jeunesse viennent à perdre leurs services lorsqu'ils atteignent l'âge adulte, alors qu'ils ont cruellement besoin d'un encadrement et d'un milieu de vie sécurisé. Cette situation contribue non seulement un engorgement dans les urgences psychiatriques, mais devient dans plusieurs cas un aller simple vers l'itinérance ou les prisons. « Avec les mesures présentées aujourd'hui, on resserre les mailles du filet non seulement pour les jeunes en centres jeunesse, mais aussi pour tous ceux qui sont vulnérables, grâce aux nombreuses mesures préventives. Il faudra maintenant s'assurer que le Plan d'action en santé mentale soit cohérent avec les mesures en itinérance annoncées aujourd'hui », a ajouté le Dr Farmer.
Plus d'hébergements et des équipes de crises additionnelles
Le Plan d'action prévoit le financement de logements et de différents types d'hébergement dédiés aux personnes en situation d'itinérance. Ces ajouts sont cruciaux puisque l'absence de ressources d'hébergement adaptées pour les personnes itinérantes crée un effet domino sur tous les systèmes de santé, en engorgeant notamment les lits des urgences psychiatriques des hôpitaux.
De plus, le Plan prévoit l'ajout d'équipes composées de médecins psychiatres, de travailleurs sociaux, d'infirmières et d'autres professionnels qui travaillent ensemble et de façon organisée pour identifier des itinérants et leur offrir des soins, dans le but de graduellement les sortir de la rue. À titre d'exemple, le programme PRISM à Montréal sera maintenu de manière permanente. Aussi, une nouvelle équipe de suivi intensif dédiée aux personnes en situation d'itinérance verra le jour.
Mécanismes pour alléger la bureaucratie
Une des embuches à laquelle se heurtent les personnes en situation d'itinérance est la perte de leurs papiers d'identité. Or, une adresse est nécessaire pour obtenir ou renouveler une carte d'assurance maladie, laquelle est essentielle pour bénéficier de soins, de services et de médicaments, par exemple. Le gouvernement a annoncé aujourd'hui la mise en place d'un processus allégé qui permettra de faire tomber plusieurs barrières bureaucratiques. Au surplus, des règles seront assouplies pour faciliter l'accès à l'aide financière de dernier recours, notamment en réduisant les documents requis et en facilitant la distribution des chèques.
Prochaine étape : le Plan d'action en santé mentale
Les mesures annoncées aujourd'hui sont très réjouissantes autant pour les personnes en situation d'itinérance que les refuges et les professionnels de la santé qui réclamaient depuis longtemps l'aide nécessaire pour faire plus et mieux. Maintenant, les médecins psychiatres attendent avec impatience le Plan d'action en santé mentale réclamé depuis plusieurs années déjà. « Nous souhaitons que le Plan d'action en santé mentale soit aussi pragmatique que les mesures présentées aujourd'hui. », a conclu le Dr Farmer.
À propos de l'Association des médecins psychiatres du Québec
L'AMPQ regroupe plus de 1 250 psychiatres qui pratiquent au Québec. Elle s'intéresse à l'organisation des soins en santé mentale et au cadre de travail des médecins psychiatres. L'AMPQ a notamment le mandat de promouvoir les normes professionnelles et scientifiques les plus élevées dans l'exercice de la psychiatrie. Elle œuvre aussi à transmettre au public une meilleure connaissance de la psychiatrie et de la santé mentale et à favoriser l'accès à des services psychiatriques pour toute la population du Québec.
SOURCE : Association des médecins psychiatres du Qc
Christine Geoffrion, Bureau : 450 515-1445, Cellulaire : 514 424-4269
Partager cet article