Recrudescence des problèmes sociaux : le travail social doit reprendre sa place au Québec
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Ordre des travailleurs sociaux et des thérapeutes conjugaux et familiaux du Québec26 oct, 2023, 09:20 ET
MONTRÉAL, le 26 oct. 2023 /CNW/ - Lors des audiences publiques des États généraux du travail social, ce matin, l'Ordre des travailleurs sociaux et des thérapeutes conjugaux et familiaux du Québec (l'Ordre) a lancé un vibrant plaidoyer pour que le travail social soit davantage mis de l'avant comme réponse aux problèmes sociaux au Québec. Il propose ainsi d'agir collectivement pour redynamiser la profession de travailleur social, repositionner les services sociaux et, finalement, bonifier la formation en travail social et promouvoir les connaissances.
« Le Québec fait face à une crise sociale importante. Les besoins en santé mentale, la montée de l'itinérance ou encore le phénomène grandissant de la violence ne se résoudront pas uniquement avec les approches individuelles, médicocentristes et psychologisantes que l'on préconise actuellement. Le Québec a besoin de la diversité des approches du travail social, de sa vision centrée sur les besoins des personnes et des collectivités. Pour concrétiser cette vision ambitieuse, tous devront mettre l'épaule à la roue, incluant évidemment le gouvernement Legault, mais aussi les instances régionales et les municipalités », explique Pierre-Paul Malenfant, T.S. et président de l'Ordre.
Au cours des dernières décennies, les travailleurs sociaux (T.S.) ont vu leur autonomie professionnelle réduite. Ils ont aussi été confrontés à des modèles de gestion lean et à une logique médicale, où leur spécificité comme professionnels est peu reconnue et leur jugement clinique, peu valorisé. Résultats des courses, l'Ordre constate une démobilisation et un exode des T.S. du réseau de la santé et des services sociaux. Pour redynamiser la profession, l'Ordre insistera auprès des décideurs sur l'importance de préserver les activités réservées aux T.S. ainsi que d'encourager l'autonomie et le jugement professionnels.
« Quand on parle d'autonomie professionnelle pour les T.S., ça implique notamment la possibilité de dénoncer au nom des personnes vulnérables l'absence, l'inaccessibilité ou la déficience des services, ce qui n'est pas possible actuellement en raison de l'omerta qui règne dans le réseau. Les T.S. doivent retrouver une forme de liberté de parole et d'action, si on veut qu'ils puissent exercer le plein rôle », explique le président de l'Ordre.
Pour que le travail social reprenne sa place, le Québec doit miser sur des services sociaux publics, gratuits, accessibles. Contrairement à ce qui est avancé dans le projet de loi 15, l'Ordre estime que le gouvernement, aidé par les acteurs du travail social, doit revenir vers un modèle de services sociaux généraux de proximité, élaboré avec le concours des citoyens, qui saura mieux répondre aux besoins des populations locales. Le repositionnement des services sociaux concerne aussi les organismes communautaires avec lesquels le réseau de la santé et des services sociaux doit accentuer sa collaboration.
La place du travail social au Québec passe aussi par une relève nombreuse, bien formée et préparée aux nouvelles réalités sociales. En ce sens, l'Ordre estime que le gouvernement doit se positionner formellement pour l'augmentation de la taille des cohortes d'étudiants en travail social et y associer le financement conséquent. L'Ordre souhaite également que des travaux s'amorcent rapidement pour assurer le rehaussement des connaissances et compétences pour l'accès à la profession.
Finalement, il appelle à une plus grande reconnaissance de l'importance du stage et à une valorisation du rôle de superviseur de stage par les employeurs, notamment par le réseau de la santé et des services sociaux.
L'Ordre des travailleurs sociaux et des thérapeutes conjugaux et familiaux du Québec regroupe plus de 16 000 membres. Son mandat est d'assurer la protection du public. Les travailleurs sociaux œuvrent majoritairement dans le réseau de la santé et des services sociaux, mais également en milieu communautaire, en pratique autonome ainsi que dans les milieux de l'enseignement et de la recherche. Les thérapeutes conjugaux et familiaux exercent en majorité dans le secteur privé, en pratique autonome.
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Mémoire de l'Ordre
Site web des États généraux du travail social
SOURCE Ordre des travailleurs sociaux et des thérapeutes conjugaux et familiaux du Québec
Stéphanie Napky-Couture, Conseillère principale en affaires publiques, 514 622-6050, [email protected]
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