Réforme de la construction : les employeurs demandent à Québec de leur donner réellement les moyens pour améliorer la productivité dans ce secteur
MONTRÉAL, le 19 mars 2024 /CNW/ - Le Conseil du patronat du Québec (CPQ) était de passage en commission parlementaire pour présenter son mémoire sur le projet de loi 51 qui vise à moderniser l'industrie de la construction. Le CPQ salue la volonté du ministre de revoir pour la première fois en 20 ans les réglementations entourant ce secteur.
« Avec le manque de près de 16 000 travailleuses et travailleurs, les employeurs fondent beaucoup d'espoir dans la réforme du secteur de la construction. Ne pas réussir cette réforme entraînerait des conséquences importantes sur notre société. On doit se donner tous les moyens pour être plus productif, plus flexible et plus innovant. Cette modernisation est la clé pour faire sortir plus de logements de terre en moins de temps, construire rapidement les infrastructures énergétiques dont nous avons grandement besoin, rénover nos écoles dans des temps raisonnables et j'en passe. Québec n'a pas le droit à l'erreur, on doit réussir à tout pris cette réforme. Le projet de loi dans sa forme actuelle manque la cible pour nous permettre de vraiment y arriver. » déclare Karl Blackburn, président et chef de la direction du CPQ.
Rappelons que le CPQ représente les plus importantes associations du secteur de la construction et plusieurs parties prenantes entourant ce secteur. Il présente aujourd'hui un consensus patronal, qui vise à répondre aux besoins des employeurs confrontés aux défis de productivité sans disposer des outils nécessaires pour les relever.
« Une réforme réussie pour le CPQ, ça implique encore plus de polyvalence dans les métiers, une meilleure mobilité, plus de diversité, plus de formation, une meilleure intégration des travailleuses et travailleurs et plus d'ouverture à l'innovation. On doit aussi mieux accompagner les employeurs. Nous pensons également qu'il faut que les conditions de travail restent négociées équitablement sans qu'un principe de rétroactivité salariale et un Fonds dédié viennent déséquilibrer le tout. De plus, le principe de rétroactivité salariale serait une entrave substantielle au processus de négociation. Nous ne jugeons donc aucunement pertinent d'ajouter la rétroactivité salariale et un fonds qui s'y rattache », ajoute M. Blackburn.
Le CPQ suit avec attention l'ensemble des travaux entourant le projet de loi sur la réforme du secteur de la construction et offre sa pleine et entière collaboration au gouvernement pour travailler avec lui.
Polyvalence des métiers
1. Étendre au sens le plus large les notions de polyvalence à tous les salariés, peu importe le statut d'apprenti et/ou compagnon de métier et les occupations. Permettre, par ailleurs, à tous les employeurs d'exercer leur droit de gestion dans l'assignation du travail à accomplir.
Mobilité accrue des salariés
2. Faire de la mobilité interrégionale instaurée par le projet de loi, une mobilité provinciale sans restriction tant pour les métiers que pour les occupations
Rétroactivité salariale
3. Abroger le principe de la rétroactivité salariale et l'instauration d'un Fonds.
Attractivité, intégration et maintien en emploi de la main-d'œuvre
4. Pour rendre l'industrie davantage représentative de la population québécoise, il serait important de mettre en œuvre davantage d'actions portant sur les trois facettes (attraction, intégration et maintien) et qui impliquent, autant que possible, une pluralité d'acteurs : employeurs, travailleurs (et leurs représentants), CCQ, organismes communautaires.
5. Mener une enquête afin de comprendre les raisons pour lesquelles les travailleurs quittent l'industrie, afin d'identifier des solutions concrètes et adaptées.
6. Investir dans la formation sur les conditions d'un environnement de travail exempt de discrimination, le bien-être au travail et les conditions de travail en général, les entreprises pourront assurer leur pérennité et leur succès à long terme.
La formation de la main-d'œuvre
7. Développer des programmes en alternance travail-études permettrait de répondre rapidement aux besoins de l'industrie en termes de disponibilité de main-d'œuvre qualifiée favorisant la productivité et la polyvalence et ajouter des nouvelles avenues au Règlement sur la formation professionnelle de la main-d'œuvre de l'industrie de la construction.
8. Mettre à jour des programmes de formation soit faite, que des stages en entreprise soient permis et que des journées d'apprentissage de type « laboratoire » soient organisées.
Infraction à la Loi R-20
9. Mieux accompagner les entrepreneurs dans l'application de la Loi R-20 en offrant un service d'accompagnement bonifié
Promotion de la recherche, du développement et de l'innovation
10. Instaurer une culture de l'innovation au sein de l'industrie de la construction en encourageant la collaboration entre les entreprises, les organismes de recherche et les universités comme par la mise en place de programme de soutien financier en recherche et développement.
Le mémoire du CPQ peut être consulté en ligne.
À propos du CPQ :
Créé en 1969, le CPQ est une confédération de près de 100 associations sectorielles et de plusieurs membres corporatifs (entreprises, institutions et autres employeurs). Il représente ainsi les intérêts de plus de 70 000 employeurs, de toutes tailles et de toutes les régions, issus des secteurs privé et parapublic. www.cpq.qc.ca
SOURCE Conseil du patronat du Québec
Source : Jérôme Tremblay-Saint-Yves, Coordonnateur aux relations publiques , Conseil du patronat du Québec, [email protected], Cell. : (819) 740-1208
Partager cet article